Regards déplacés.

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Le jugement. Nous avons tous cette faculté - bien déplaisante - de porter atteinte sur quiconque se trouvera sur notre passage. En passant de la grosse Noémie, à Joy la boutonneuse, Kevin le beaufard ou encore Héloïse: studieuse mais pas farouche comme nana.
Pourquoi de tels stéréotypes basés uniquement sur une étiquette telle un prénom, par exemple? Le prénom, le visage, l'attitude ou encore notre style vestimentaire décrivent-ils réellement une vérité translucide?
La société actuelle se base uniquement sur des étiquettes, des placements de produits dans les rues. Si ce dernier nous parais comestible alors il serait bon de se pencher sur ses capacités. A contrario, comme il paraît logique, rien ne sert de s'attarder dessus.
Qui te dit, toi derrière ton écran, que la fameuse « grosse » que tu insultais jadis ne se faisait pas vomir dès la porte fermée et ses parents hors de portée? Que ce Kévin manquant cruellement de personnalité ne prête pas référence à des codes qui lui échappent? La fameuse boutonneuse - qui, je suis sûre, nous avons tous connus -, ne voit pas bon nombre de médecins pour pallier à ses problèmes de peau mais n'y arrive pas du fait d'un trop grand stress, ainsi que d'une pression sociale importante?
Constamment nous entendons parler de jugement, d'étiquettes, presque d'un label voir d'une approbation de la majorité. Paradoxalement, des mouvements naissent sur les réseaux sociaux. (J'y reviendrais quelques lignes plus bas d'ailleurs..). En passant du « BodyPositive » au « NoMakeup » on atteint parfois des extrêmes: le fameux « N word » qui devient imprononçable, des communautés qui se créer afin de mieux s'assumer mais tous ensemble et loin de ceux qui ne partagent pas ces opinions. Finalement, sortir d'un enclos pour rejoindre un pré, n'est-ce pas attractif comme idée? Toujours se référencer à quelqu'un, quelque chose. Bien sûr, l'Homme s'est instruit comme ça et n'a pas fini d'évoluer. - Parenthèse à moi-même: malheureusement, il régresse plus mentalement qu'il ne le faudrait, m'enfin.. c'est un autre débat -.
Revenons sur le sujet des médias sociaux. Ils ne sont que le reflet de notre société, une réalité virtuelle tissée sur le long métrage de la sublimation. Finalement ils ont le principe même d'un paradoxe. Ils devraient participer à une certaine démarche de socialisation mais, comme j'aime les appeler, ils sont tels une prison de verre. Il est bien plus facile de se conforter dans des cases pré-définies que de se confronter à des opinions, des styles, des genres ou encore des individus qui vont à l'encontre de nos propres échelles de valeurs ainsi que de principes. Quoi de mieux que de s'auto-censurer. Selon moi ces plateformes sont à l'identique d'un journal intime: tu peux y créer le personnage de ton choix. Mieux que des Sims et bien moins coûteux. Faudrait-il finalement se passer des réseaux? Je serais presque tenter de dire « non », bien que ça soit contradictoire face à mes propos précédents. En outre mesure, il faudrait appréhender ces derniers d'une toute autre manière. Pour les plus timides, ils contribuent à l'enrichissement d'un lien social, les plus introvertis peuvent y publier leurs loisirs ou encore exposer une opinion publiquement. Parfois, ils peuvent également servir de référence et sont un riche catalogue de diversités et de cultures. Soyons honnête, allez-vous réellement consulter la page Instagram du National Geographic ou encore les comptes d'Andersen? Certainement pas. Les trends TikTok sont bien plus alléchants, les femmes en petites tenues et les hommes portant comme parure de parfaits abdominaux ainsi que le slip CalvinKlein qui vous mets en émois également. Je dirai que c'est déplorable. Cette réaction ne serait pas vraiment réfléchie et injuste puisque, moi aussi je dois bien l'avouer, aime contempler tous ces corps dits « parfaits », ces vies qui me font rêver, etc.. Il en faut pour tout le monde, bien-sûr. Le problème est que nous basons bien trop nos attentes, notre quotidien à ces futilités.
Ces interfaces modifies considérablement nos comportements en s'appuyant sur nos faiblesses psychologiques. L'incertitude des nouveautés médiatisées contractent en nous une certaine compulsion et ainsi une addiction.
Tout ce baratin mais pour en dire quoi finalement? Bonne question. Il y aurait tellement à dire qu'un seul livre ne serait pas suffisant. Là ou je veux en venir, c'est l'impact que peuvent avoir tous ces réseaux, tous ces clichés et stéréotypes que nous pouvons mettre en place quotidiennement sur notre santé mentale.   
Nous devenons formatés à aller de l'avant ou non face à un individu qui provoque en nous une envie. Ce n'est ni Joy, ni Noémie qui vous amènerons à cet allant.
Pourquoi la boutonneuse ou le beauf ne vont pas susciter de l'interêt chez nous alors qu'une Carla à gros seins, si? Tout simplement car le préjugé fait part de notre fonctionnement et il est nourrit par les médias, les réseaux sociaux, etc.. Je pars d'un principe simple: tous stéréotypes partent d'une certaine vérité. Qu'on le veuille, ou non d'ailleurs, il est avéré qu'un homme se voudra octroyer pour une certaine virilité en public, un femme sera plus sensible et un chien marche sur quatre pattes. Il existe des chiens à trois pattes, oui. Il y a aussi des hommes sensibles et dépressifs, des femmes optant pour un comportement de camionneur. Vous voyez, encore un cliché: « femme camionneur »: femme (elle), camionneur (il). Que veut dire être un camionneur ? Qu'il fait preuve d'une certaine robustesse et de corpulence massive? On a, pour la plupart, cette idée en tête mais, lui aussi n'aurait-il pas droit de se mettre en jupe et de pleurer toutes les larmes de son corps en écoutant un air de Justin Bieber? Et hop, un cliché de plus: ce « chanteur » est assimilé directement à une part de faiblesse, un côté efféminé si il est entendu par un homme... « lui, il doit être pd ».
Parlons-en tiens du stéréotype de genre. Il est uniquement question de représentation sociale dans ce cas. Que ce soit par des valeurs, compétences ou encore des caractéristiques: la petite fille sera dans la pudeur avec ses poupées et le garçon devrait avoir des bolides sans ne jamais croiser les jambes. Dès l'enfance, il y a comme une certaine logique dans notre prise de place en société, l'ouverture n'est pas possible et totalement contradictoire avec ce terme de « normalité ». Les esprits se recroquevillent directement face à quelconque individu ne se trouvant pas dans ces critères. Et la question d'un troisième - ou même d'un dixième - genre alors?  Elle passe totalement à la trappe. Un être né avec une vulve sera FEMME et avec un pénis HOMME, un point c'est tout. Je suis d'accord, biologiquement parlant il est plus simple de se référencer à des termes médicaux. Une fois cette étape inoffensive passée, la science a su nous démontrer que le corps et l'esprit étaient étroitement liés mais pas toujours en parfait accord. Un individu inscrit dans la case « H » peut tout aussi bien se construire au travers d'une identité féminine et ne pas se référencer à l'étiquette assignée dès sa première minute. C'est à cet instant précis que l'on ne percute pas les propos de ces référents qui se voient écartés des cadres sociaux actuels.
Comme vous imaginez, je ne ferais pas référence ici de tous les stéréotypes, clichés et biais qui existent mais bon nombre sont-ils. Ce que je déplore concernant « l'identité de genre » c'est,qu'une fois encore, il faille se donner une part de « féminité » ou de « masculinité ». Pourquoi ce besoin constant de mettre un titre, un nom, une image sur quelque chose, quelqu'un? Il est si difficile que ça d'accepter l'inconnue?
Passons maintenant aux perceptions erronées selon les ethnies, les pratiques, les couleurs. Les noirs ne sont bons qu'à être sur des paquets de l'oncle Ben's et Banania, les arabes sont tous islamiques et voleurs, les chinois mangent du chien (c'est bien connu) et de toute façon, tous les gros puent. Je ne m'amuserais pas à déconstruire chacune de ces idées,non pas que ce soit hors de portée mais une personne déterminée dans ses propos ne reformulera aucun de ses retranchements. A quoi se fatiguer inutilement? Je ne suis pas grande partisane de la « solidarité », « l'union fait la force » ni même de la « mixité sociale. D'une manière générale, et sans que sa dépende de ton identité, les gens sont profondément individualistes et égocentrés.
Certes, nous sommes bien loin de vivre dans un monde de paix, d'amour et de je ne sais elle autre imbécilité de la sorte mais je pense, très honnêtement qu'il serai chose plus aisée de se préoccuper de soi, ses ressources et non de se préoccuper du palier de son voisin.

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⏰ Dernière mise à jour : Jan 29, 2021 ⏰

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