Chapitre 2

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Un coup léger fit vibrer la porte du bureau, et Killer hésita une seconde. L'envie d'égorger l'opportun qui osait interrompre un tel moment le prit à la gorge. Ce spectacle était pour lui, juste pour lui.

Il avait vu des dizaines de femmes nues, si ce n'était des centaines. La plupart d'entre elles avaient fini dans son pieu, ou contre un mur, tremblantes de désirs et épuisées.

C'était l'innocence et la volonté farouche qui étincelaient dans les yeux sombres de la gamine qui l'envoûtaient. Killer voulait tester sa résistance, voir la soumission remplacer la fierté dont elle irradiait. Il voulait la sentir se cambrer sous lui, ravir toute sa retenue.

— Quoi ? aboya le pres' alors que le coup se transformait en tambourinement.

La petite sursauta et, dans un élan de pudeur, recouvrit ses seins alléchants d'un bras.

— Si tu veux bosser ici, souffla Killer en se redressant lentement, habitue-toi à te balader nue.

Le voile écarlate qui recouvrit ses pommettes hautes n'avait rien à voir avec de la gêne ; elle ouvrit la bouche avec indignation pour lui répondre quand la porte s'entrouvrit. Féline se glissa dans l'entrebâillement.

Il ne porta pas la moindre attention à la femme figée sur la petite scène privative, toute son attention focalisée sur le président.

— On a des nouvelles.

Quatre mots.

Quatre foutus mots que Killer attendait d'entendre depuis autant de longs mois.

Le biker glissa les quelques billets qu'il tenait à la main dans le string de la jeune femme. Dans d'autres circonstances, son sursaut aurait pu l'énerver. Cette fois-ci, il se contenta d'annoncer :

— Tu es embauchée. Pointe-toi demain à dix-huit heures et ne merde pas.

Féline eut l'audace de lever les yeux au ciel, mais il ne s'opposa pas à son ordre. À la place, il s'écarta pour le laisser passer, marmonnant quelque chose à propose d'un contrat.

— Il t'attend dehors.

Killer tenta d'étouffer l'espoir qui tentait de s'infiltrer dans ses raisonnements logiques. Espérer ne servait à rien si on attendait, assis sur son cul, comme le plus imbécile des connards.

Il le savait très bien ; il avait été un putain d'ingénieur. On l'avait même foutu dehors à cause de son génie.

Pourtant, le pres' ne pouvait contrer l'excitation qui menaçait de faire trembler ses mains tandis qu'il traversait le Mint Rhino pour sortir par la porte de derrière. Ils cherchaient Anger depuis si longtemps que certains commençaient à perdre espoir de le revoir un jour.

Les Hawks n'abandonneraient pas un des leurs. Jamais.

Appuyé contre sa bécane, son sergent d'armes arborait le sourire sadique qui avait fait de lui une légende dans leur milieu. Ses longs cheveux blonds remontés en un chignon brouillon, Ace avait l'air d'un ange déchu que rien ne pourrait jamais arrêter.

La réalité était toute autre.

Son point faible lui avait même laissé une longue cicatrice boursoufflée sur la gorge en souvenir. Mais la femme du biker n'était pas présente ce soir-ci, ni pour le soutenir, ni pour le retenir. Putain, Qualie aurait été d'une grande aide. Elle l'était toujours.

— Dis-moi ce que tu as, ordonna Killer, les bras croisés sur son torse.

— Les Blood's Sons ont été aperçus en train de charger un conteneur très bruyant près de Philadelphie. L'indic' d'Angel a dit qu'il avait eu l'impression qu'un putain de lion était enfermé là-dedans.

[2] Flayed [PUBLIE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant