One

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Des cailloux. Des petits poissons. Le vent qui frôle sa peau émergée. L'eau qui court le long de celle immergée. Les étoiles. Les feuilles qui s'agitent. Les planètes. La roche de la montagne. 

Forêt, feuilles, herbe, plantes, arbres, classeur d'histoire géographie, certaines tonalités, l'émeraude, le jade, les rembardes de l'appartement de son père, le duvet de chez sa mère, les algues - il grimace, il déteste les algues -, une petite voiture qu'il avait vu un peu plus tôt dans la journée, la couverture d'un livre, la boîte de chewing-gums de sa soeur. Tout cela lui rappelait la couleur de ses yeux : vert. 

- Je suis quand même un peu con à me parler à moi-même dans mon esprit et maintenant à voix haute... Enfin, basse, mais bref. 

Il ferma ses yeux verts quelques instants, profitant juste de la sensation qu'il sentait à travers la partie de son corps qui était dans l'eau, sentir l'eau qui lui caressait la peau, en même temps que le vent lui caressait le torse, une partie de ses jambes, et son visage. Ses cheveux qui allaient comme bon leur semblait dans l'eau. 

- Tu ne vas pas attraper froid ?

Il ne tourna pas la tête, rouvrit simplement les paupières pour regarder à nouveau les étoiles. 

- Non. J'ai l'habitude, je ne suis encore jamais tombé malade. 
- Oh... Tu as bien de la chance. 

Le garçon qui venait d'arriver ne rajouta rien, mais grimpa sur le tronc d'arbre penché qui s'avançait au-dessus de la rivière et vint s'asseoir dessus. 

- La vue est jolie. Je ne connaissais pas le coin. 

Il n'obtint pas de réponse. Mais il n'en attendait pas. Pourquoi attendre une réponse d'une personne que l'on ne connaît pas ? Une nouvelle question dont le garçon aux yeux verts s'interrogea de l'utilité de se la poser à lui-même.

Libre [L.S]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant