le temps d'aimer

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Une brisure. Celle qui réside au plus profond d’une étreinte d’adieu. Celle qui se forme dans l’âme de celui qui part, mais aussi de celui qui reste. Une larme commune à tous les mots inutiles et crus qui restent logés dans l'œsophage de celui qui n’a pas eu assez de temps pour parler.
Le départ.
Celui qui ronge de regret, celui qui invente les “et si” les plus fous de désespoir irrémédiable. Celui qui fait et qui défait le monde, dans l'espoir d’une vie meilleur inatteignable. Celui qui cause la perte et le manque constant. Comme une artère vitale du cœur arracher à la racine et enterrer trop loin de son origine. Le dépar pour un orizon noir, mais aussi le départ pour le présent, celui qu’on ne valorisera jamais asser, car il n’a durer le temps que d’un baiser. Conséquence de l’amour trop tôt déraciné à ce qui aurait pu être s’il avait eu le temps de se cultiver. Une terre labourée une fois par an ne donne-t-elle pas des pousses capricieuses et lentes ? Lante comme l’a été ta déclaration. Celle qui m’avait donné l’impression de valoir encore quelque chose. Elle aussi, causée par un départ involontaire, nécessaire, et dérisoire. Le besoin de soleil vaut-il plus que l'amitié ? Celle qui née dans deux cœurs trop frais pour être amoureux, et trop vieux pour ignorer l’envie d’amour. C’est peut-être là que j’ai compris que l’âme qui part ne reviendra jamais à temps pour effacer ce que la vie aura pris. Je n’aurais jamais le temps de te répondre, j’ai trop mal dans la gorge. Elle est encore enflée de toute l’affection qui jusque là paraissait vaine, et qui à présent m’étrangle. J’ai besoin d’être en colère. D’être en colère contre cet univers qui nous à refuser un futur pourtant si pur de belles intentions. Une colère froide, celle qui noie le cœur dans la glace d’un “peut-être un jour” vide de sens. Le sens d’un monde qui nous a refusé l'honnêteté de la dernière fois.
La première, tu étais là. Et j’étais là aussi, me moquant de tes idioties trop imprudentes à mes yeux. Tu aurais pu te blesser bien souvent, mais pourtant, c’est moi qui t’ai fait le plus souffrir. Tu rayonnais quand tu me parlais d’elle, et j’ai fait connaissance de ton côté romantique. Celui qui peut disserter sur la beauté de l’univers qui passe à travers des yeux amoureux, celui qui veut contaminer d’amour le monde entier, celui qui veut coloniser les rires des enfants pour se sentir vivant. Je t’ai dit que je détestais l’amour, celui qui s'évanouit avant même de s’épanouir dans le cœur des gens trop faible pour être heureux. Alors qu’est ce que c’est le bonheur ? Celui qui toi t'annîme sans se gêner ? Celui qui réchauffe tous ceux qui s’approchent de toi ? Celui que je t’envie depuis cette première fois où tu m’as accordé ton attention, comme si je comptais plus que le reste du monde. Tu m’a demandais si je n’étais pas prête à aimer, et je t’ai dit que l’amour, s’il existe, n ‘arrive jamais quand on est près. Un jour j’aimerais pouvoir entendre à nouveau cette question, peut-être cette fois la réponse sera différente…
La deuxième fois, on a ri tellement fort que j’ai senti mon propre coeur rire avec le tiens. Parce que c’est ce qui fait ton coeur, il rit. Et il sait parfaitement rire avec d’autres, surtout ceux qui ont juste besoin d’un peu de soleil. Tu m’a demandé si j’étais heureuse. Je t’ai répondu que si je l’étais, je ne le saurais pas, car on ne voit jamais quand on est le plus heureux à moins de ne plus l’être. Tu m’a tendu ton point, un signe exclusivement dirigé vers moi, pour m’inclure dans les personnes qui ont le droit de t’approcher. Ainsi je suis entré dans le groupe de ceux que tu considères comme tes amis. Les gens qui ont le droit de t’embêter, de te charrier, de rire de toi mais surtout, de rire avec toi. Et j’aimais rire avec toi, avec les échos graves de ta voix s’accordant avec le brillant de tes yeux. Leurs bleus deviennent pétillants quand tu parlais d’elle, mais encore plus quand tu riais avec moi. Tu m’a dit que tu me trouvais intelligente, et que tu aimerais danser avec moi. Je n’ai jamais compris pourquoi pour toi ces deux compliment véritable s'accordent pour toi, mais j’ai toujours apprécié attendre pour te comprendre. La musique d’un pénible exercice à résonner, et j’ai senti le besoin de me lever, tu m’as tendu la main et j’ai danser. L’angoisse de me tromper, qui depuis m’a naissance ne m’a jamais quitté, à disparu au contacte doux de tes doigts. La chaleur de ta joie naturelle m’a rendu addict à ce sentiment de bien être pur, viable par le simple biais de ta présence. J’aurais aimé me souvenir de ton odeur, mais je riais trop pour me rappeler que rien n’est éternel. La musique s’est arrêtée, et je suis partie.
La dernière fois nous y voilà. Celle où tu plonge ses yeux pleins de larmes dans les miens et où je plante mes ongles dans ma peau pour ne pas m'effondrer. Le départ encore et toujours. La revoilà cette quête de soleil inexistante. Je m’acharne à poursuivre un arc en ciel, alors que mon soleil disparaît au loin derrière la vitre du taxi. Le nœud dans ma gorge va exploser, je suis trop loins désormais, et je ne t’ai jamais dit le mal que ça m’a fait de me taire. Le silence des moteurs me pèse pendant que je passe et repasse l’image de ton ton cou et la chaleur de tes paumes dans mes cheveux. Ce dernier baiser, ce premier baiser, cette première marque de ce que nous avons ressenti en silence, l’ai je inventer ? J’ai besoin de me retourner, de te demander de me serrer à nouveau contre toi, pour me donner l’impression que ce privilège éphémère est éternel. C’est là que j’ai besoin que tu me re dise ces mots qui on raisonner dans les tréfonds de mes organes amoureux. “Je suis heureux de t’avoir connu. Courage, tu trouveras le soleil”. Mais mon soleil, le soleil, le seul que j’ai jamais cherché est resté derrière moi, quelque par avec ces mots qu’il m’a dédié sans savoir que je m'éloigne de mon but. J’avais raison, je ne me rendrais jamais compte quand je serais heureuse. Comme aujourd’hui, où, cherchant le bonheur, je me suis éloigner de mon soleil, et du seul qui le faisait naître en moi. Il est trop tard maintenant, nous partageons une brisure, celle qui est la conséquence de mon égoïsme, celle qui me privera de toi. Ton rire me rendait heureuse, ton désaccord me rendait heureuse, tes idioties me rendaient heureuse. Tu me rendais heureuse, et plus important encore, tu me rendais moi.
Mais de tout ça, il ne reste que mon souvenir vains de ce que tu as représenté. Et pour toi, il ne reste rien d’autre de moi qu’une brisure. Celle qui réside au plus profond d’une étreinte d’adieu. Celle qui se forme dans l’âme de celle qui part, mais aussi de celui qui reste. Une larme commune à tous les mots inutiles et crus qui restent logés dans l'œsophage de celui qui n’a pas eu assez de temps pour parler. Car moi non plus je ne t’ai pas laissé le temps. Du temps, il n’y en a jamais assez pour deux.

Drame de coeurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant