Une envolée de pensées

"00h00"

Il est 00h00.
C'est le début de tant de choses, et la fin de beaucoup d'autres.
C'est l'heure où les larmes se perdent, les mots se bousculent, les émotions s'entassent.
C'est l'heure où l'on se permet.
De lâcher prise, d'imaginer, de rêver.
C'est l'heure où l'on a mal, aussi.
Parce que c'est l'heure où l'on a le temps.
De se poser et de penser.
C'est le moment de la journée où l'on cherche à comprendre.
À quoi ça rime, tout ça.
On se lève pour se recoucher, on tourne en rond, on fait semblant.
Parce qu'au final, il n'y a qu'en rêves qu'on peut souffler.
C'est l'heure où l'on comprend, finalement.
On comprend qu'il nous manque.
Le temps.
Les journées s'enchaînent, la routine s'installe.
Et les questions avec.
À quoi ça rime, tout ça.
Travailler pour gagner sa vie et mourir sans l'avoir vécue.
Les larmes s'entassent , les mots se perdent, les émotions se bousculent.
On nous apprend à vivre et on nous empêche de le faire.
On cherche un sens à une chose qui n'en a pas.
On passe sa vie à courir après.
Après quoi.
Après rien.
Rien à part la mort.
Il fait mal ce mot, il fait peur.
C'est parce qu'il est vrai.
Ça fait peur la vérité, ça fait mal.
Les secondes passent, les pensées aussi.
On s'autorise à pleurer.
Parce que ça fait du bien.
Et qu'après tout, on a le temps.
Même s'il s'enfuit.
Il faut l'accepter, et avancer.
Parce que la vie elle avance, elle.
Et elle n'attend pas.
Alors il faut courir, la rattraper, la dépasser.
Mais pas trop vite.
Parce que c'est quand on se presse qu'on rate tout.
On ne sait pas ce que c'est, tout.
Mais c'est beau.
Alors on ralentit.
On observe, on rêve, on rit.
Les larmes se bousculent, les mots s'entassent, les émotions se perdent.
Un jour ça s'arrêtera.
Alors en attendant, on refait le monde.
En couleurs, et avec du temps.
Un peu plus qu'avant.
Il est 00h01.

[ame_euphorique]