Le Sutra de Shin-chan - Kuroko No Basket

Chapitre 4

Takao n'en revenait toujours pas que Midorima aie pu laisser Miyaji l'asperger d'eau juste pour le réveiller.

Il pouvait comprendre que Miyaji l'aie fait, cependant. Le jeune homme suivait un code très strict de vie, ce qui le rendait tout aussi strict avec les autres, si ce n'est plus. D'ordinaire, Takao aurait salué cette rigidité d'une révérence, mais être la cible de la colère de Miyaji était déjà bien moins salutaire.

- Pourquoi l'as-tu laissé faire, Shin-chan?! pleurnicha Takao une fois sur le terrain. Tu aurais pu l'arrêter non?!

Midorima lui lança à peine un regard, et passa à côté de lui en faisant comme s'il ne l'avait pas entendu. Sous le regard ébahis de Takao, le jeune homme alla chercher un ballon, et entreprit de s'échauffer avec la balle sans plus lui accorder la moindre attention.

Takao le regarda faire avec de grands yeux ronds, mais n'insista pas en repensant à leur dispute du matin. Il se mordit la lèvre inférieure en se demandant si cela avait un lien quelconque avec son attitude actuelle. Peut-être Midorima était-il en colère? Au final, il avait bien eu raison d'insister pour prendre le guidon. Apparemment, Takao n'avait pas mit très longtemps avant de s'endormir... donc qui sait ce qu'il se serait produit s'il avait refusé de céder sa place de conducteur à son camarade? Cela remettait clairement en cause sa fiabilité en tant que partenaire. D'autant plus qu'il ne s'était toujours pas excusé pour son attitude lamentable.

Cette fois, Takao se mordit la langue. Il n'en avait pas l'air comme ça, mais il savait reconnaître ses tords, et n'avait pas besoin qu'on les lui jette en pleine face pour savoir quand il avait dépassé les limites.

- Tout va bien, Takao? demanda Miyaji quand le jeune homme rata un enchaînement de routine pour la troisième fois consécutive.

Si Takao s'exerçait à être parfaitement honnête... pas des masses. Il suait plus que d'ordinaire, se sentait nauséeux, et semblait prêt à tourner de l'oeil d'un moment à l'autre mais il tenait le coup, et s'entêta donc à faire bonne figure. Peut-être ces sensations finiraient-elles par disparaître d'elles-même? Il n'était pas entièrement dupe sur sa propre condition physique, mais il espérait encore ne pas devoir céder avant la fin de l'entraînement.

- Oui, ça va.

- Tu es sûr? Tu es pâle comme un mort.

La comparaison fit presque rire Takao. Il était mortifié, oui. Pas encore mort, mais il supposait qu'avec sa chance, la faucheuse n'allait pas tarder à lui tomber dessus pour abréger ses souffrances.

- Disons que je ne serai pas étonné d'attraper froid avec ce que l'on m'a versé sur la tête ce matin.

Miyaji eut au moins la décence de paraître coupable.

- Le but n'était pas de te rendre malade...

- Je sais. Détends-toi, je plaisantais.

Ou pas. La sensation de malaise continua de persister tout au long de l'entraînement, et ne cessa de prendre de l'ampleur au fur et à mesure que les minutes s'égrainèrent. Tant et si bien qu'il finit par capituler et par aller s'allonger dans un coin du gymnase dans l'espoir que cela suffirait à lui faire reprendre des forces.

- Tu as besoin que quelqu'un t'accompagne jusqu'à l'infirmerie? proposa Otsubo en venant s'accroupir à ses côtés.

Takao, qui avait posé une serviette chaude sur ses yeux, souleva un pan de tissus, et lui rendit un regard fatigué.

- Je veux bien.

- Je vais l'accompagner! se proposa tout de suite Miyaji.

Takao ne sut s'il devait se sentir soulagé ou déçu que ce ne soit pas Midorima qui ai prit l'initiative de se proposer à la place de Miyaji. Dans le fond, il avait espéré pouvoir s'excuser pour sa défaillance du matin. D'un autre côté, il n'était pas sûr de ne pas réussir à tenir sa langue sur les sentiments qu'il ressentait à son égard s'il l'accompagnait. Takao se sentait plus vulnérable que d'ordinaire. Comme prêt à se briser en deux. Et il savait que la fièvre avait tendance à lui faire dire absolument tout et n'importe quoi pour peu que celle-ci soit particulièrement violente.