Chapitre 1

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- Freddie ! Pourquoi tu tousses ?

Il soupira. En effet, sa respiration était sifflante. L'odeur pestilentielle de la benne dans laquelle il s'était enfermé n'en était pas la seule responsable. Il avait horreur des changements de plan. Et celui-ci était de taille.

A peine garés devant l'immense Casino, la mission pas encore démarrée, ils s'étaient aperçus qu'ils n'avaient aucun accès au réseau, par lequel ils comptaient infiltrer la sécurité. Les murs du Casino étaient conçus pour bloquer tout passage sans fil. Freddie avait cru son monde s'effondrer. Vaincu par un mafieux milliardaire qui parvenait à dissimuler ses protections.

« On ne recule pas ! » Avait déclaré leur Chef d'équipe.

D'apparence violente et primitive, Kinch était un mercenaire, ancien militaire, que quelque chose de personnel avait fait sombrer. Et que quelque chose d'autre avait ramené à la surface. Il n'en disait rien, mais on ne pouvait l'ignorer, tant tous deux partageaient ce même regard clair : son fils, Len, avec qui il faisait équipe.

« Freddie, trouves-toi un coin où il y a peu de passage, à l'intérieur des murs ! »

« Il y a... bien le local à ordures, mais... »

« Mais quoi ? »

« Il y a des passages, aléatoires, et... enfin, je peux rester caché, mais je ne peux rien promettre... »

« Sco, tu l'emmènes ! »

« Bien Chef. »

Sco avait alors crocheté la porte extérieure du local des poubelles, lui avait aménagé un petit bureau dans une benne, où il s'était roulé en boule afin de superviser le cambriolage. Le local se trouvait au bout d'un couloir de service désert, mal éclairé, et faisait suite à trois locaux techniques bruyants. Freddie n'était pas sensé y être repéré par le son de sa faible petite voix. Dans le même temps où il s'installait, fixait son micro à sur sa tête, tout le monde était parti à son poste. Et la liaison radio avait été lancée sans accros. Ainsi, toute l'équipe était à l'intérieur du bâtiment.

Sauf Chepper, dont le poste était celui de rester au volant de la camionnette qui leur servait de QG.

Aurait du rester avec lui Freddie, dit le petit génie, qui, avec son ordinateur portable et son micro, piratait le système de sécurité, falsifiait les images des caméras, les aidait à se situer, à éviter les obstacles, à se synchroniser durant toute l'opération.

Jerry, surnommé le « beau Jerry », comédien ventriloque avide d'aventures, posté dans le restaurant, à une table qui avait vue sur tout le hall. Il y prétextait un rendez-vous galant, beau costume, rose fraiche sur la table, et resterait à attendre une fiancée inexistante aussi longtemps que durerait l'opération, afin de les mettre au courant du moindre mouvement suspect. Sans remuer les lèvres.

Tony, et son accent à couper à la hache, le groom, avec son panier à gain. Sa mission était centrale. Il travaillait ici depuis des décennies, et avait eut tout le temps d'endormir toute méfiance. Il avait obtenu le poste grâce auquel tout pouvait se jouer : celui de faire la navette entre les caisses à l'entrée, et le coffre, afin de collecter discrètement les paiements en liquide des clients, et de les entreposer aux sous-sols.

Il y avait Sco, la seule fille, petite cambrioleuse spécialisée dans l'infiltration sans être repérée, et pour le bricolage d'accessoires improbables. Glissée on ne savait comment dans le panier à gain de Tony. Cette fille devait être une anguille déguisée en humain.

Kinch et Len, le père et le fils, allaient passer par les conduits d'aérations. Len, bien plus léger et agile, arriverait le premier devant les coffres, au même moment où Tony y porterait son panier à gains. Tandis que Tony lui ouvrirait le coffre, Len endormirait les gardiens les plus proches, avec Sco. Kinch les rejoindrait, avec les sacs, qu'ils rempliraient de beaux billets.

FreddieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant