Chapitre sans titre 4

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Bordel.

Que venait-il de se passer ?

Qu'est-ce qu'il avait fait ?

Il en avait une bonne idée vu qu'il était l'instigateur de tout cela mais pourquoi maintenant ? Et pourquoi lui ? Il pensait qu'il appartenait à son passé et ce qu'il lui avait fait ressentir aussi mais tout était revenu soudainement en tête en l'écoutant. 

Pourquoi ?!



La pression peut-être. Depuis la fin de la guerre, son monde semblait étriqué. On lui imposait des limites. Il était le Survivant, le Héros mais il avait l'impression de suffoquer et d'être dans une cage à oiseau. On le regardait, on lui parlait, mais jamais on ne l'écoutait. Il était mis en avant mais juste pour montrer que la guerre était finie, pour dire qu'il était un bon petit soldat mais on ne lui laissait pas la parole. Jamais ou très peu de fois car le Ministère se doutait sans doute un peu de ce qu'il pourrait évoquer. Certains membres de cette institution était encore les mêmes qu'autrefois et bien que la guerre ainsi que l'apprentissage des sorciers de l'époque avaient fait changer les choses, d'autres restaient ancrées.

Pour eux il avait tué Voldemort. Il avait tué d'autres sorciers, d'autres personnes lors d'un combat que certains membres avaient rendu légendaire. Certes ce fut une bataille essentielle mais on ne parlait plus de ce qui c'était passé auparavant. Sa première année, la mort de ses parents, l'emprisonnement de Sirius qui maintenant était de nouveau un héros aux yeux de cette société, les gens qui s'étaient sacrifiés, les parents de Neville, les souffrances de Luna, les pertes de la famille Weasley, le sort d'oubliettes que Hermione avait du lancer sur ses propres parents.. Ils avaient omis tout ça.

Cela ne cessait de le remuer encore et encore. Alors la bataille n'était qu'un aperçu de son existence, de ce qu'il avait dû vivre comme d'autres personnes. Pourtant il avait plus ou moins réussi à se stabiliser, à vivre, à poursuivre ses études et même à avoir une relation plus ou moins stable en compagnie de Ginny. Tout avait débuté à Poudlard et à présent en dehors de ses murs il aurait dû être enfin libre mais ce n'était pas le cas. Personne ne l'était vraiment. Ginny non plus. Tous deux avaient des blessures liées à divers traumas. Sa famille avait été touchée par la perte d'un de ses membres, elle avait connu la violence de la guerre, un de ses frères dévorait souvent de la viande rouge, un de ses frères avait perdu son jumeau, un de ses frères n'était qu'un traître... Mais étrangement Harry ne parvenait pas à tout lui dire bien qu'elle avait tenté à plusieurs reprises de le faire parler. Elle pourrait comprendre malgré ce que Malefoy lui avait dit ? Malgré ce que lui-même avait pensé ? 

La pression qu'elle avait dû endurer en étant la seule fille de ses parents, d'être l'enfant désiré et attendu, d'être la petite dernière, celle qui avait porté le journal de Voldemort, celle qui voulait faire ses preuves. Ginny pourrait le comprendre alors pourquoi n'y arrivait-il pas ?

Elle était une femme forte avec un caractère bien trempé et elle était fantastique à bien des égards. Il parvenait à rire à ses côtés, à s'apaiser également mais pas totalement, il pouvait vivre avec elle, il le voulait. Vraiment ?

Bien sûr que oui. Après tout ils avaient vécu ensemble durant des années. Il y avait eu des hauts et des bas mais ils s'étaient malgré tout lancés. Une fois la guerre terminée, ils avaient étudié, ils avaient repris un chemin plus calme et sans doute normal. Ils avaient appris à s'aimer sans risquer leurs vies, ils avaient appris à s'affirmer, à s'épauler et ils avaient emménagé ensemble. Il se souvenait encore de la famille Weasley les aidant à tout porter, à s'installer, à Molly Weasley au côté de son époux, souriante et ravie pour eux. Il l'avait été aussi ce jour-là. Il ne pouvait pas rêver mieux. Il avait une famille, il était compris, il était aimé et il aimait en retour.

Alors pourquoi ?
Cette question continuait de tourner encore et encore dans son esprit. Ce baiser, sa présence, son désir de le dévorer entièrement et de le faire sien. Et il n'avait pas encore la réponse. Harry continuait de se torturer l'esprit tout en rentrant chez eux.

Qu'il parle ou se taise à jamaisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant