Crois moi

chapitre 1

Tous les agents avaient été convoqués. Des plus inexpérimentés aux vétérans, tous écoutaient attentivement les propos de l'homme qui se tenait debout devant le grand amphithéâtre.

- Depuis deux mois, des meurtres répétés ont lieu dans la ville. A ce jour, cinq personnes ont été tuées, la dernière ayant été retrouvée ce matin dans une ruelle des quartiers bas. Les victimes sont toutes cinq mortes de la même manière, à savoir une blessure quasi invisible, mais entraînant une hémorragie, le plus souvent au niveau de la gorge. Les blessures semblent avoir été faites par des crocs, vous comprenez désormais pourquoi nous vous avons rassemblés aujourd'hui.

L'assemblée remua. Bientôt la salle fut remplie d'un brouhaha assourdissant. Oui, elle comprenait. Le SSMI, ou Service Secret des Meurtres Inexpliqués, s'occupait depuis toujours ou presque des affaires que la police était incapable de traiter: celles concernant le surnaturel. Le SSMI rassemblait les élites de tous les pays, des personnes avec des capacités de réfléxion ou d'action hors du commun, et de tout âges.

Parmi ces élites, Lucas Deran, jeune agent de dix-sept ans, étudiaient les photographies qui avaient défilé sur son écran pendant le discours. Les photographies des autopsies des victimes. Toujours la même blessure, indubitablement faite par des crocs. Mais quelque chose clochait, sans qu'il arrive à mettre le doigt dessus. Il y réfléchissait toujours quand l'homme qui discourait, ayant calmé son auditoire, repris ses explications.

- Comme vous avez pu le voir, il est indéniable que ces meutres ne sont pas le fruit d'un humain. Pourtant, l'autopsie est formelle, aucune trace, ou empreinte animale. Ce qui nous conduit immédiatement à la piste du surnaturel. Regardez un peu ça:

Derrière l'homme, un immense écran afficha une image. Toujours issue des autopsies, celle ci montrait un bras avec quatre larges bleus, signe qu'une main humaine ou du moins humanoïde avait fortement sérré ce membre.

- Des crocs, des traces de mains humanoïdes, on serait tout de suite tentés de penser qu'il s'agit d'un vampire. Mais les crocs ne correspondent pas, de même que l'emplacement de la blessure: un vampire aura plutôt tendance à donner un bon coup dans la jugulaire, alors que là, les morsures sont plutôt aléatoires, fruits d'un manque d'expérience.

Nous ne savons absolument pas à quoi nous avons affaire, c'est pourquoi je recommande à tous nos agents la plus grande prudence. Quiquonque obtient un renseignement sur cette affaire se doit de nous le rapporter immédiatement. Sur ce, se termine la réunion d'aujourd'hui...

L'amphithéâtre se vida peu à peu de ses occupants, malgré le fait que l'homme parlait encore. En sortant des bâtiments du SSMI, Lucas avait le sourire aux lèvres: Enfin une affaire qui se révèlerait peut-être intéressante...