𝚟𝚒𝚗𝚐𝚝-𝚝𝚛𝚘𝚒𝚜𝚒𝚎̀𝚖𝚎 𝚌𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎

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Comment avais-je pu être aussi stupide, bon sang ? Je m'étais pourtant décidée à ne plus me laisser humiliée de la sorte. Je savais à quoi m'en tenir après nos dernières disputes houleuses. Et pourtant, il suffisait qu'il tende simplement la main pour que je lui saute dans les bras ? Simplement parce qu'il avait été gentil ?

Bordel Lucy, tu t'imaginais quoi ? Qu'il allait devenir ton petit ami ?

Je riai de ma naïveté avec amertume, tout en continuant de sangloter piteusement. J'étais minable. Minablement facile. Tout cela n'était que du cinéma, rien de plus qu'une comédie factice, mise en place pour arriver à ses fins.

Et moi, je l'avais laissé faire.

* * *

J'émergeai difficilement du lit, regardant avec lassitude l'heure qu'affichait mon réveil. Il n'était plus très loin de midi.  Et le dimanche que je vivais actuellement était sûrement le pire d'entre tous. Un mal de tête s'était emparé de moi, rendant de ce fait le réveil bien plus difficile qu'à l'accoutumée. J'avais pleuré une grande partie de la nuit, remuant en moi les évènements de la veille, qui m'avaient sans aucun doute, détruite.

Il m'était difficile de penser à lui. Mais il m'était encore plus difficile de penser que je pourrai l'éviter. J'avais bien, réussi pendant 24h les jours précédents, mais c'était non sans inquiéter mon père et Erina qui soupçonnaient que quelque chose se tramait, ce que je ne voulais en aucun cas. Et pourtant, je me passerai bien de ne pas le croiser pour le moment, le temps que je rassemble le peu d'esprit et de dignité qu'il me restait. 

Je soupirai, me décidant à sortir du lit, sentant mon ventre gargouiller douloureusement de faim. Seulement à peine avais-je dévalé les escaliers, que je tombais sur un salon calme et inhabituellement vide. Je regardai aux alentours à la recherche d'un quelconque signe de vie, mais rien.

C'était peut-être ma chance de pouvoir l'éviter un peu plus

Je ne me fis pas prier et me dirigeai vers la cuisine. J'entrepris de me faire griller quelques toasts et d'éplucher quelques avocats avant d'en extraire le noyau. J'attrapai un citron, le pressant aussitôt sur les avocats afin de rajouter du goût. Puis, je me mis à écraser les avocats pour en faire une certaine purée, tout en y ajoutant une gousse d'ail et de l'huile d'olive accompagné de sel et de poivre. Le grille pain retentit légèrement avant de faire sauter mes toasts, que je rattrapai de justesse. La purée d'avocat étant prête, je la disposai en part égale sur mes deux pains avant de saupoudrer de piment d'espelette. Fière du résultat et de ma recette, l'eau me monta à la bouche.

Mais, alors que je rapprochai un de ces succulents avocado toasts, prête à en voler une bouchée goulument, la sonnette de la porte d'entrée retentit.

Intriguée par la raison de cette provenance imprévue de tous les scénarios que je m'étais faite de cette matinée, je me dirigeai vers l'entrée. Je soufflai quelque peu puis, troquai mon éternel air fatigué contre un sourire étincelant, m'empressant alors d'ouvrir la porte.

Seulement ce que je vis en face de moi, me fis perdre instantanément l'expression que j'avais adopté quelques secondes auparavant.

" - S.. Sting ?!, m'exclamais-je.

- Salut, Lucy."

* * *

Cela faisait bien une bonne dizaine de minutes que nous étions assis, face à face, nous regardant dans le blanc des yeux, ou regardant la décoration environnante lorsqu'un l'un de nous deux n'avait plus le courage de faire face à la culpabilité.

Falling SlowlyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant