𝚚𝚞𝚊𝚝𝚘𝚛𝚣𝚒𝚎̀𝚖𝚎 𝚌𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎

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Natsu Dragneel ne fût que celui qui démarra sa moto, faisant vrombir le moteur, avant de s'éloigner bruyamment du parking du lycée, me laissant seule face à la honte qu'il avait suscité en moi. 

* * *

Je cherchai mes clés à la hâte devant la vaste porte, encore essoufflée de la longue marche que je venais d'entreprendre pour rejoindre cette maison. Le karma décidant d'être contre moi visiblement jusqu'à la fin de la journée, m'avait fait raté le bus. Le prochain n'arrivant que quarante-cinq minute plus tard, j'avais préféré marcher. Le cliquetis bloqué de la serrure me confirma que la malchance continuait de s'acharner sur moi. 

" - Bordel... Quelqu'un a laissé ses clés sur la porte."

Je me risquai à toquer dans l'espoir qu'Erina ou que même mon père m'entendrai, sans succès. Je commençais à perdre patience. Je pestai une dernière fois avant de contourner la maison. Avec un peu de chance, en escaladant les arbustes, je pourrai accéder au jardin de derrière et je pourrai rentrer dans la maison en passant par la véranda. 

Je m'avançai alors vers les plantes bien plus hautes que dans mes souvenirs en déglutissant. Cela n'allait pas être simple, surtout avec la robe que je portais. Rapidement, je retirai mes bottines et les balançai de l'autre côté avec mes affaires de cours. Puis agilement - ou presque, j'attrapais les branchages qui me griffaient de toute part en essayant de m'aider avec la façade de la maison. Seulement l'escalade d'une plante aussi souple et fine ne me faisait que tanguer d'avantage que si j'avais été en patins sur la terre ferme. Je grimaçai de douleurs en répétant frénétiquement quelques "aïe" à chaque fois qu'une branche m'arrachait des bouts de chair. J'essayai dans une veine tentative de passer au dessus d'eux à l'aide de mes pieds. Seulement à peine essayé-je de lever la jambe qu'une branche craqua, coinçant mon pied dans un noeud de feuille. Je pestai bien plus fort. 

" - Tout ça c'est de ta faute sale chewing-gum !"

Et alors que je venais de finir de cracher ma haine, une autre branche craqua, me faisant tomber à la renverse. Je m'étalai de tout mon poids par terre, de la manière la plus élégante qui soit - notez l'ironie.  En rouvrant les yeux, la première chose que je pu constater c'est que j'étais du bon côté et que j'avais rejoins mes chaussures et mon sac. Je me relevai lentement, grimaçant une nouvelle fois de douleurs en me tenant la tête. Décidément ce n'était vraiment pas ma journée. Je me relevai et ramassai toutes mes affaires qui s'étaient éparpillées avant de me retourner. Je fis une petite moue coupable face aux arbustes affaissés et difformes. Il allait falloir que j'explique ça à Erina et mon père... 

Après un rapide coup d'oeil dans les environs pour m'assurer que le voisins n'avaient pas été témoins de ma chute légendaire et de mon intrusion qui pourrait passer pour une infraction de propriété privée, je continuai mon avancée dans le vaste jardin. Il n' y avait personne. Je commençais à croire que tout le monde était parti et avait quitté le navire, m'abandonnant au passage tel un roman à la Victor Hugo. 

J'arrivai devant la véranda et essayai de la faire coulisser, sans aucun succès. La colère commençait a s'emparer de moi petit à petit, faisant régresser considérablement ma patience et mon calme qui avait été, je devrais dire, olympien jusque ici. 

" - Natsu ! Je sais que tu es là ! J'ai vu ta moto garée devant !!, criai-je à plein poumon."

Moi qui vérifiait quelques secondes si les voisins ne m'épiaient pas, c'était une belle ironie du sort. En criant de la sorte j'allais ameuter tout le quartier et j'allais sûrement passer pour une folle avec mes genoux éraflés et les nombreuses feuilles coincées dans mes cheveux. 

Falling SlowlyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant