Sombres Cœurs

Chapitre 3 : Isaac

Je détestais être ici, dans son bureau, l'imaginer ici à cette même place. Mais je devais le faire pour elle, je n'avais pas le choix. La seule chose qui parvenait à me rassurer était de me dire que je n'en n'avais plus pour longtemps dans cette fichue boite. Chaque minute était un supplice et j'appréhendais d'autant plus la conférence, je ne voulais pas être représenté comme le PDG de Blitz. Un bruit sourd me parvint au fur et à mesure que mes idées noires me quittaient, on tapait à la porte de mon bureau, je fus étonné que la réceptionniste ne m'ait  pas prévenu, je me levais en direction de la porte pour l'ouvrir, quand la porte s'ouvrit d'elle même et je découvris Tom. 

Sourire aux lèvres nous échangèrent une accolade. 

" Tu n'arrives que maintenant toi ? lui demandais-je

- J'avais deux, trois affaires à régler à L.A., les affaires sont les affaires, m'annonça t-il en riant 

- Tu repars quand ? demandais-je un faible sourire aux lèvres 

- Dans une semaine environ mais je voulais être là dans cette épreuve, comment ça se passe ? "

Je ne relevait pas son allusion n'ayant pas envie de soulever le passé et je contournai mon bureau pour m'y installer. 

" La paperasse, tout plein de déclaration à faire et dans 3 mois tout au moins Blitz sera à toi, si ca tenais qu'à moi elle serait à toi dans la minute, lâchais-je 

- Tu es sûr que c'est ce que tu veux Isaac ? Ecoute je sais que de lourds souvenirs s'attachent à cette boite pour toi mais ca reste quand même une entreprise de famille et ta grand-mère dans tout ça ? 

- Je n'ai pas envie d'en parler, ma grand-mère n'est plus et je ne veux pas de Blitz. "

Tom compris à travers de mon regard qu'il ne fallait pas insister et un silence tendu s'installa entre nous. Tom était mon meilleur ami, mon seul ami enfaite, la seule personne à qui je m'étais ouvert, il était le seul à tout savoir, à qui j'avais tout dis. 

La sonnerie du téléphone retentit mettant fin à notre duel de regard. 

"Dîtes lui d'entrer s'il vous plaît, merci, répondis-je à la réceptionniste"

Quelques secondes plus tard la voilà qui entrait d'un pas assuré, comme à son habitude, comme si elle était toujours prête à conquérir le monde. Je ne ressentirais jamais autant d'enthousiasme à travailler ici. 

"Bonjour Monsieur Dilon, Bonjour Monsieur dit-elle adressant un sourire timide à Tom. Monsieur Dilon, il faudrait que l'on voit ensembles un ou deux points pour la conférence. 

- Tout est prêt en bas ? demandais-je sans réelle motivation 

- Oui ! Tout est prêt et les journalistes devraient arriver d'une minute à l'autre ! répondit t-elle déterminée  

- Je crois que je vais vous laisser, déclara Tom, on se voit plus tard Isaac, dit-il m'adressant un bref signe de la main, au plaisir de vous revoir Mlle...

- Mlle Sun-Hi Rey, compléta t-elle en lui adressant un sourire entier 

-  De quoi voulez vous qu'on parle? l'interpelais-je "

Elle me montra tout un tas de documents de plan de parole et je ne l'écoutais que brièvement je ne faisais cette conférence que parce que j'y étais obligé, il fallait montrer que Blitz était à nouveau sous le contrôle d'un PDG mais je ne faisais preuve d'aucun enthousiasme en ce sens. 

Une petite heure plus tard nous étions sur le podium et des dizaines de journalistes armés de leurs caméras et de leurs micros nous faisaient face. Je pris une grande inspiration avec d'adopter une expression neutre dissimulant toute émotion. 

" Nous vous souhaitons la bienvenue chez Blitz Automobile, c'est avec une immense tristesse que je vous annonce le décès de ma grand-mère, malgré tout notre groupe doit aller de l'avant et c'est donc moi qui reprends la direction de Blitz, nous tenons à rassurer nos salariés et stopper les rumeurs, aucun licenciement n'est prévu, je continuais mon discours une dizaine de minutes quand vint la phase des questions, de nombreux journalistes m'interpelèrent mais seul l'un d'entre eux, le plus insistant se fit entendre. 

- Monsieur Dillon ? Pourquoi ne vous êtes vous pas investi plus tôt dans Blitz, après la mort de votre père vous auriez du reprendre la direction, pourquoi avez vous attendu la mort de votre grand mère ? Des rumeurs disent que vous ne vouliez pas être PDG de Blitz est-ce vrai ? "

Un instant je me sentis tressaillir et une boule formée d'un torrent d'émotions se forma dans ma gorge, je serrais le pupitre de mes mains quand je sentis une main sur mon avant bras. Sun-Hi, elle me regardait l'air de dire "ça va aller", elle s'approcha alors du micro. 

" Si vous n'avez plus d'autres questions concernant la direction de l'entreprise nous allons continuer avec l'aspect stratégique, Monsieur Dilon si vous voulez bien, annonça t-elle en prenant ma place. " 

Je fus étonné qu'elle sut répondre à toute les questions avec une précision inégalable, elle a vraiment dû lire les fichiers que je lui ai envoyé je suppose. A la fin de la conférence les journalistes réclamèrent des photos pour leurs couvertures. Sun-Hi se plaça à mes côtés si bien que je pouvais sentir son parfum, un léger frisson me parcourut, elle était venue m'aider elle avait perçu mon malaise face à la question et m'avais sauvé. Mais je n'avais pas besoin d'être sauvé, inondé d'émotions une rage s'empara de moi. 

Une fois tous les journalistes partis je décidais de la rattraper avant qu'elle ne parte : 

"Sun-Hi ? Pardon, je peux vous appeler Sun-Hi ?"

Elle se retourna surprise que je l'appelle et surprise de ma question j'imagine sûrement. 

" Euh.. oui, sans problème, me répondit-elle en m'adressant un sourire poli 

- Je voulais vous parler de ce qu'il s'est passé pendant la conférence.. "

Elle fronça les sourcils, l'air de ne pas comprendre et ses yeux noisettes me dévisageaient. 

" Ne le refaites plus, déclarais-je, n'essayez plus de m'aider, je n'ai pas besoin d'aide

- Je n'ai fais que ce que nous avions conclu, vous vous présentez le plus brièvement possible et je réponds aux questions majeures, dit-elle en fronçant d'autant plus les sourcils. " 

Je me contentais de la détailler du regard ne sachant quoi répondre, je finis par lâcher un soupir avant d'ajouter : 

" Bonne journée, Sun-hi ", avant de tourner les talons. 

Je sentais son regard brulant d'incompréhension dans mon dos mais je ne voulais témoigner de gratitude je ne voulais pas tisser de liens, la vérité était que son geste m'avait touché, elle était le genre de personne qui rayonnait et illuminait tous ceux autour d'elle alors que moi j'étais le genre de personne à ternir toute source de lumière et d'espoir.

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Salut à tous voici la troisième partie de LAISSE MOI T'AIMER, c'est la première fois que j'écris du point de vue d'un personnage masculin, dîtes moi ce que vous en pensez ! Et que pensez vous de Isaac ? Mystérieux ? 

Merci d'avance pour vos avis ! ♥♥♥