Rêver, c'est le bonheur ; attendre, c'est la vie.
- VICTOR HUGO.
- LOUIS. -Nous sommes rentrés à l'appartement de chez Samuel, un peu ivre, un peu euphorique de cette soirée incroyable, j'ouvre la vitre du balcon et sors un peu prendre l'air frais. Les lumières des bâtiments face à moi contraste avec celle de la Lune et je me sens sacrément bien, comme si j'étais entrain de flotter au dessus de tout, la magie de voir Harold danser sur scène, d'assister à cette beauté brute, délicate, gracieuse fait vaciller mon coeur aux battements fragile. Olympe était merveilleuse, Harold impressionnant. L'art a quelque chose d'intimidant, et je crois que c'est parce que j'assimile beaucoup les personnes aux choses de la vie que je me perds parfois, Harold est un artiste alors que je ne suis qu'un petit être qui cherche à exister, à vivre au delà de ce qu'il ressent. De ce qui le fait défaillir. J'entends la porte de la baie vitré s'étirer derrière moi, et je sens qu'il se tient à mes côté, c'est simple je n'ai pas besoin de regarder pour savoir que c'est lui, il a prestance hors du commun et une aura presque écrasante. Il me tend sa cigarette que j'attrape doucement entre mes doigts un peu gelés, et puisque j'ai souvent l'impression de vivre une existence parallèle, je lui demande :
- N'as-tu pas l'impression de ne plus être parmi nous lorsque tu danses ?
Et je crois que ma question résonne en lui, comme un coup, une lourde vibration et il m'offre un sourire lumière alors qu'il finit par me répondre après quelques secondes à me regarder :
- Je crois que tout s'éveille en moi lorsque je danse, comme une immense charge d'électricité, comme quelque chose de tellement fort que les mots ne suffissent plus. Alors oui, j'ai l'impression de ne plus faire partie des corps lorsque j'apprends à m'envoler.
Je ne le quitte plus des yeux, comme absorbé par ce qu'il dégage, par cette passion qui l'anime plus que tout. Je ne sais pas vraiment pourquoi mais ce soir, je n'y pense pas, ce soir ce noeud dans ma gorge est un peu faible et tout les sourires du monde se dessine sur mes lèvres, ce soir la vie peut bien attendre, je n'ai pas peur.
- Je ressens ça lorsque j'écris parfois, comme si je ne faisais plus partie de ce monde, comme si j'étais propulser ailleurs.
Il se tourne vers moi et je tire sur sa cigarette avant de baisser les yeux, son regard est imposant, et intimidant, et j'ai dû mal parfois à le soutenir. Je lui rends en la plaçant entre ses doigts, et il me sourit simplement, et nous passons le reste de la soirée avec nos ami.e.s à rire, à tenter de vivre un peu, fort.
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Je ne sais pas pourquoi la nuit les choses paraissent plus compliqués et engourdis les battements de mon cœur, j'ignore pourquoi tout est plus intense lorsque la lune commande. Samuel dort à mes côtés, et je ne peux pas fermé l'œil, tout est là pour m'empêcher de dormir. Le bruit dans ma tête, le vacarme de mes pensées, le cri des étoiles et les pleurs de la lune. Je ne pensais pas que l'univers pouvait ressentir tout ce qui se cache dans ce creux que j'ai dans le corps et qui me ramène sans cesse à ses souvenirs qui font mal au ventre. Je me lève doucement du lit, et je vais à la fenêtre, fumer un peu, j'attrape mon téléphone et regarde les photos de la soirée après l'opéra, et j'en ai le ventre retourné, Harold était incroyable sur scène. Je n'avais jamais vu quelqu'un avec autant de prestance, autant de grâce, j'ai eu l'impression en le regardant danser sur scène qu'il était née avec cette passion dévorante, avec cette lueur dans le regard, et ce sourire qui parfois me paraît gris, et terne, un peu tiré, un peu travaillé. Je souris en regardant mes photos avec Olympe, Harold n'aime pas trop cela mais j'ai quand même réussis à le prendre malgré lui, il rit si fort sur cette photo que je crois que c'est ma préféré désormais.
- Louis..?
Je me tourne vers Samuel qui se redresse dans le lit, et j'écrase ma cigarette.
- Tout va bien ?
- Oui, ne t'en fait pas.
Et pour une fois, je crois que je ne me mens qu'à moitié.
Juste un peu.- Viens par là.
Je m'installe à ses côtés, et je lui tends mon téléphone avec la photo de Harold et je dis tout bas, comme un secret à ne jamais avoué réellement.
- Il est là quelque chose qui me fait mal au ventre, Sam et je crois que ça me terrifie.
- N'aie pas peur de ressentir Louis, et ne chercher pas à fuir tout ça, crois-moi c'est ce qu'il y'a de plus beau, les rencontres, le cœur qui bat trop vite, les airs de fascinations, c'est le commencement de quelque chose d'unique.
Je le regarde un peu, je sens comme une sensation étrange dans le ventre à l'entente de ses mots, comme un coup sans douleur, je m'allonge sur le lit, en fixant le plafond et me demandant si Harold dort de son côté. Je décide alors de lui écrire, comme ça, sous l'effet magique de la nuit, sous les lumières fluorescentes et lunaires.
✉️ De Louis.
Je repense à notre soirée et à l'opéra, tu es réellement talentueux, et je crois ne jamais me lasser de regarder ces vidéos. Tu m'impressionne énormément.Je crois que dans le fond j'aimerais secoué cette esprit brouillon qui pollue chacun de mes souffles. Et je ne voudrais jamais oublié ce que j'ai ressenti assis dans cette opéra, un sentiment nouveau, de fierté qui s'éveille en moi. Quelque chose qui a une forme que je ne saurais identifier, quelque chose que j'aimerais garder secret, parce que j'aime être égoïste parfois.
Mon téléphone vibre et mon cœur s'affole, pourquoi faut-il que je réagisse ainsi ?
✉️ De Harold.
Je t'impressionne ? Intéressant. Et moi aussi, je repense énormément à cette soirée et tout ces mots qu'on s'échange. Tu n'arrives pas à dormir ?✉️ De Louis.
Grr. J'aime nos conversations, beaucoup. Non pas vraiment, je devine que toi aussi ?✉️ De Harold.
Moi aussi Louis, vraiment. Tu es doué ? Je pense que tu as un don.✉️ De Louis.
Je pense que je suis née avec ce don, je suis médium.✉️ De Harold.
Tu devrais aller dormir Louis.✉️ De Louis.
Tu ne veux pas que je reste ?✉️ De Harold.
Si tu peux, oui reste s'il te plaît.Je souris devant mon écran, et je me dis que même si ça me effraie partout sous la peau, je me sens trop apaisé pour m'en soucier réellement.
Parce que j'ai passé pratiquement la nuit à discuter avec Harold.
Parce que j'ai appris qu'il détestait le vide mais adorer défié ses propres limites, que ses films préférés était good will hunting, et une merveilleuse histoire de temps, que son livre favoris était Martin Eden de Jack London, qu'il était fou de photographie, et qu'il aimait un peut trop secrètement les vieux films muet et que peut-être lui aussi, souriait derrière son écran.
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Oltremare || larry.
Roman d'amourUn mélange d'un garçon qui danse sur les astres et d'un autre qui explose d'émotions. C'est Louis. C'est Harry. C'est juste une pluie qui remplie l'âme et la fait revivre. Une histoire qui est je l'espère porteuse d'espoir. À tout ceux qui essay...