| 𝑃𝑅𝑂𝐿𝑂𝐺𝑈𝐸

129 12 8
                                    

— Drago! S'il te plaît!

Le cœur de Calyssa se fissura à mesure que son blond s'éloignait.

Elle n'aurait jamais pu s'imaginer qu'un drame de cette envergure se produirait, même pas dans ses cauchemars les plus fous.
Et pourtant, voilà que ce qu'elle redoutait le plus ces derniers jours était en train d'arriver : Drago était en train de la haïr pour la même raison qu'elle se haïssait elle-même ces derniers temps.

Il avait vu clair dans son vice. Et le dégoût dans son regard prouvait bien qu'il n'y avait plus aucun retour en arrière possible.

— S'il te plaît, écoute moi! Supplia la brune en trottinant derrière de grand blond.

Ses grands pas rapides l'emportaient facilement sur les petites enjambées de la jeune Serpentard, qui tentait tant bien que mal de raisonner son amant. Elle finit par le rattraper, à l'aide de ses mains qui agrippèrent son bras, et lui bloquer le passage.

— Ne me touche pas!  Hurla Drago, de tous ses poumons, en se dégageant agressivement de sa poigne.

Elle fut littéralement ébahie, non seulement de cette rage sourde qui émanait de lui, mais aussi de ses beaux yeux clairs qui, à cet instant même, n'étaient plus que ténèbres.
Son regard était empli d'aversion à son égard.

— Laisse-moi passer.

— Dray... Supplia Calyssa de sa voix la plus douce.

— Ne m'appelle pas comme ça. Prévient-il, ne voulant pas céder le moins du monde. Ne m'appelle plus jamais comme ça.

— Laisse-moi au moins t'expliquer...

— M'expliquer quoi?! Tout ce que j'ai vu est largement suffisant, non? À moins que... À moi que tu me dises que Pansy ait menti.

Il entoura soudainement le visage de Calyssa de ses mains et son regard désemparé se planta dans les pupilles brunes de la Serpentard.

— S'il te plaît... Dis-moi qu'elle a menti...

Son ton était suppliant.
Elle ne l'avait jamais vu dans un état pareil. Il semblait si désespéré. Il avait perdu tout son sang-froid. Calyssa se rendit compte de ce qu'elle avait causé.
Elle l'avait cassé.
En voulant l'aider, tout ce qu'elle était parvenue à faire était de le briser.

Anéantie, elle se mit à sangloter.

— Dis-le-moi! Hurla-t-il, faisant peur à Calyssa qui sursauta entre deux sanglots.

Avait-elle menti?
Elle n'aurait pu apporter aucune réponse plausible vu son état actuel. Elle demandait à s'expliquer, mais elle n'était même pas sûre de pouvoir le faire clairement.

Se voyant accueillir par le silence, Drago s'éloigna lentement sentant une nouvelle vague de trahison l'entraîner dans les bas-fond de cet océan d'amertume.
Il passa alors une main sur son visage, espérant peut-être ainsi retirer toute la frustration qu'il avait accumulé ces dernières minutes. Mais il remarqua très rapidement qu'il avait beau faire cela une dizaine de fois, rien ne pouvait enlever toute la peine, la colère, la tristesse qu'il était en train d'amasser à mesure que le temps passait. Et rien ne s'arrangea lorsque le jeune héritier croisa le regard de sa belle. Il se sentait soudainement vulnérable, prit au piège de ce regard pour lequel il tuerait pour le voir s'illuminer comme autre fois.

— Tout ça... Tout ce que je t'ai dit... Tout ce qu'on s'est dit... Il murmura. Tu n'as fait que mentir.

— Non...

— Tu as dit que tu m'aimais.

— Je sais ce que j'ai dit!

Les paroles de Calyssa raisonnaient comme des échos qui jamais n'atteignaient l'ouïe du jeune blond.

— Je t'ai confié mes secrets, mes craintes, mes peurs les plus terribles. Je me suis livré à toi.

— Je n'ai pas oublié! Moi aussi! Moi aussi, je me suis livrée à toi!

Bien évidemment qu'elle s'en souvenait.
Comment oublier toutes ces soirées allongées sur ce lit, dans cette chambre qui était devenu porteur de leurs secrets. Toutes ces fois où la culpabilité lui rongeait les entrailles dès que son esprit lui rappelait que ce qu'elle faisait était mal, vraiment mal.

— Et qui me dit que tu n'as pas menti? Apparemment tu es douée à ça.

L'héritier Malefoy comprit à ce moment précis que quoiqu'il advienne à partir de maintenant, il ne pourrait plus jamais lui faire confiance.

Comment pouvait-il passer d'un sentiment inconditionnel à l'égard de quelqu'un, à de la haine et de la répulsion.
Drago n'avait jamais autant aimé et haïs une personne.

Jamais.

Jamais avant elle.

— C'est terminé.

— Drago... Souffla Calyssa, encore sous le choc par ces quelques mots qu'il venait de prononcer.

— Je ne veux plus jamais te voir, ni t'entendre. Tout ce que je veux, c'est que tu t'en ailles.

Touchée par quelques simples mots, Calyssa resta figer sur place, laissant alors à Drago la chance de s'en aller très loin de celle pour qui, il y a seulement quelques minutes, il était prêt à tout sacrifier.

Le jeune Malefoy ne saurait poser un mot sur ce mal-être profond qui grandissait en lui à mesure que le temps passait. C'était tout nouveau pour lui, et si insupportable.

Celui que l'on surnommait "prince de Serpentard" était plus vulnérable que jamais.
Il sentait son propre cœur se compresser, comme si Calyssa avait enfoui son bras dans sa poitrine et pressait son organe vital de toutes ses forces.

Il n'était décemment pas fait pour être heureux.









~



— DICLAIMEUR
Mis à part les personnages de J.K Rowling, l'intrigue et certains personnages m'appartiennent.

Cette histoire est classée comme étant un contenu
adulte et mature. Beaucoup de thèmes, qui
peuvent être sensibles et très explicites, vont y être
abordés, tels que la dépression, tentative de suicide, la toxicomanie, la mutilation, l'anorexique boulimique, l'autodestruction.

Si certains sujets cités vous mettent mal à l'aise,
sont sensibles de vous trigger d'une quelque façon
que ce soit, je vous invite à ne pas poursuivre votre
lecture.

Votre intégration physique et mentale compte bien plus que vous ne le pensez.

Si malgré ces avertissements, vous poursuivez
votre lecture, j'espère alors que vous apprécierez
cette histoire autant que moi j'ai apprécié l'écrire, et qu'elle vous touchera et vous apprendra combien il est important de parler lorsque quelque chose de grave vous arrive et de ne pas rester dans son coin en se disant qu'on peut surmonter cela seul.

— NOTE DE L'AUTEURE
Des bisous. Comme toujours.

— PUBLICATION
soon...

RENEGADE | D.MalefoyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant