1995-1996 pt.1

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   Aria avait passé la totalité de ses vacances d'été enfermée dans la chambre de Regulus au 12 Grimmauld Place, elle était rarement sortie de sa chambre. Remus, Sirius et Rose avaient essayé de lui parler mais elle ne les avait pas laissé entrer. Quand la famille Weasley était venue avec Hermione, Fred et George avaient tenté leur chance eux aussi, mais une fois encore elle avait refusé de les laisser entrer.
  Au début, Sirius n'était pas d'accord, il ne voulait personne dans la chambre de son petit-frère, mais il s'était vite aperçu que c'était le seul endroit de la maison où Aria se sentait bien, où elle se sentait en paix avec elle-même alors il avait finit par accepter qu'elle y reste.
  Finalement, elle s'était décidée à sortir de sa chambre, elle était descendue dans la cuisine et elle fut surprise de voir tout le monde présent dans la petite pièce. Il y avait Remus, Sirius, Alastor – elle supposa que c'était le vrai cette fois – Kingsley, les Weasley, Hermione, Rose, Nymphadora, Harry et d'autres personnes qu'elle n'avait jamais vu avant aujourd'hui. Aria se fraya un chemin entre toutes les personnes présente, elle n'adressa de regard à personne, elle ne parla pas non plus, elle se contenta juste de prendre le livre qu'elle avait oublié sur la table.

-Aria..., l'appela Rose.

  Aria fit comme si elle ne l'avait pas entendu et elle continua d'avancer comme si de rien n'était.

-Aria Londubat ! Tu vas m'écouter maintenant !

   Aria se tourna légèrement vers sa tante en soufflant. Il n'y avait plus aucun bruit dans la pièce.

-Bah, vas-y parle !
-Je sais que tu es triste, je sais que tu es en colère, mais tu ne peux pas continuer à tous nous ignorer. Je sais ce que ça fait de perdre la personne qu'on aime, mais tu ne peux pas continuer comme ça. C'est pas sain. Sans compter que ce n'est pas ce que Cédric voudrait.

  Aria se mit à rire. Ils ne savaient pas si c'était un rire hystérique ou nerveux parce qu'elle était à bout de nerfs. Ils comprirent vite que finalement c'était un rire sarcastique.

-Oh, donc tu sais ce que ça fait, vraiment ? Aria se frappa le front avec la paume de sa main. Ah, oui ! C'est vrai j'avais oublié ! On ressentait la même chose lorsqu'on assiste à arrestation de son fiancé et lorsqu'on voit le cadavre de son petit-ami.

  Rose regarda Aria, elle ne savait plus quoi répondre à sa phrase. Elle s'était tout de suite rendue compte qu'elle n'avait pas utilisé les bons mots, mais elle ne s'attendait à une telle réaction de la part d'Aria.

-Du coup, c'est quoi la suite de ta phrase ? Tu vas me dire que je vais devoir attendre douze putain d'années avant qu'il ne revienne à moi ?

  Aria s'approcha de Rose, comme pour la confronter. Voyant que Rose ne répondait rien, Aria continua de parler.

-Tout le monde n'a pas la même chance que toi. Alors dispenses-toi de me faire la leçon. Ne me dis plus que tu comprends, parce que ce n'est pas vrai tu ne comprends pas.
-Qu'est-ce qu'on peut faire pour que tu ailles mieux ?
-Me foutre la paix. J'en ai ma claque qu'on me dise constamment ce que je dois ressentir et comment je dois gérer les choses. Je veux qu'on me laisse gérer les choses par moi-même. J'en ai assez de vous entendre me dire que vous savez ce que ça fait ! Je veux qu'on me foute la paix !

  Aria claqua son livre contre la table et elle remonta dans sa chambre, elle s'y enferma encore une fois. Ils l'avaient tous regardé partir, ils étaient tous impuissant et ils n'aimaient pas beaucoup ça.
  Fred et George la suivirent, c'était la première fois qu'ils la voyaient aussi énervée, et s'ils étaient tout à fait honnête, ils avaient peur pour elle. Lorsqu'ils sont arrivés au 12 Grimmauld Place, ils ne voyaient Aria que lorsqu'elle daignait sortir de sa chambre pour manger – chose qui n'arrivait pas très souvent – et ils avaient constaté qu'elle avait perdu beaucoup de poids. Ils avaient vraiment peur pour elle et pour sa santé. Ils avaient peur qu'elle finisse par faire une bêtise.
   Les jumeaux Weasley s'arrêtèrent devant la porte de la chambre d'Aria. George s'apprêtait à toquer à la porte mais il se ravisa, ça ne servait à rien, ils savaient tous les deux qu'elle ne les laisserait pas entrer alors, comme il avaient enfin le droit d'utiliser la magie en dehors de l'école, ils firent la seule chose sensée à leurs yeux, ils transplanèrent à l'intérieur de la chambre. Elle était allongée au milieu du lit, dos à la porte et ils semblaient aux jumeaux qu'elle ne les avait pas entendu parce qu'elle ne s'était pas retournée et elle n'avait pas non plus râlé. Ils avancèrent vers le lit, George le contourna et avec Fred ils s'allongèrent chacun d'un côté. Fred colla son torse au dos d'Aria puis il passa un bras autour de sa taille, George passa simplement sa main dans les cheveux d'Aria. Étrangement, elle se laissa faire, ils s'étaient attendus à ce qu'elle les rejette, mais même pas. George se rapprocha un peu d'elle et Aria colla son front contre le torse de son meilleur ami avant de se remettre à pleurer.
  Ce qui énervait autant Aria – hormis le fait que son petit-ami était mort – était cette sensation de manque et de vide qu'elle ressentait au fond d'elle-même. Ce qui l'énervait aussi c'était le fait qu'elle pensait qu'elle s'en était remise, elle avait eu du mal au début, c'est normal, elle avait souvent eu envie d'envoyer une lettre à Cédric pour savoir comment se passait ses vacances, mais lorsqu'elle s'asseyait au bureau de Regulus et qu'elle s'apprêtait à écrire sa lettre, c'était à ce moment-là que la réalité la rattrapait et lui rappelait que Cédric n'était plus là. L'idée que la rentrée arrivait bientôt lui rappelait aussi qu'elle ne le verrait pas à King Cross. Tout ceci l'énervait vraiment et la rendait triste.

One-Shot Choose Your Battle - Just Friends [ SLOW UPDATE ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant