L'effet papillon

Severus un jour, Severus toujours...

Chapitre 4 : Severus un jour, Severus toujours...

La suite de cette fin d'après-midi fut des plus agréables pour Severus, il se l'avouait volontiers à lui-même. Hermione et lui avait parlé de divers sujets, tous plus intéressants les uns que les autres, tout en buvant du thé et en mangeant des sucreries. Il apprit pendant ce laps de temps que la jeune femme, responsable des équipes de terrain au département de régulation des créatures magiques, était vers fort William pour cinq jours encore afin d'aider à la remise en liberté d'un couple de Selkie. Ces êtres de l'eau avaient été repérés par un sorcier mal intentionné qui les avait alors capturés pour en faire une décoration d'intérieur. C'était bien entendu sans compter sur Granger qui avait eu vent de cette histoire et qui avait demandé l'intervention des Aurors, dont Potter et Weasley, qui avaient alors pu les sauver. Il avait fallu plus d'un mois pour les soigner et ils allaient enfin pouvoir regagner les eaux écossaises pour vivre leur vie.

La soirée étant arrivée bien vite à une heure avancée, Severus proposa à l'héroïne polyvalente de rester manger, ce qu'elle accepta. Il put ainsi lui montrer ses capacités culinaires de fainéant et apportant deux pots de glace géants pour continuer dans la ligné du sucré. Cela amusa Hermione qui trouva l'idée excellente, mangeant ainsi avec l'ancienne terreur des cachots directement dans leur pot respectif, devant un film cette fois. C'était une comédie musicale dans laquelle un poète et une courtisane tombaient fou amoureux à la suite d'un quiproquo. Bien que Severus trouvait cette histoire capillotractée, il devait avouer que les acteurs chantaient bien, faisant des reprises de chansons célèbres en modifiant leur style de base. De plus l'actrice jouant la prostituée était plutôt belle, mais ce fut une fois de plus l'une des réflexions qui ne sortiraient jamais de sa tête.

A la fin du film, le sombre sorcier fut étonné de ne pas retrouver une réelle happy end, comme habituellement dans les films de ce genre. Même son cœur de pierre se serra quelque peu, la scène finale ayant un arrière-goût très amer au fin fond de son âme. Cela dit, il n'eut pas le temps de s'en soucier, la sorcière à ses côtés ayant fondu en larmes. Ne sachant pas vraiment ce qu'il devait faire, il opta pour la solution la plus commune mais aussi la plus effrayante pour quelqu'un comme lui, qui n'aimait pas franchement les contacts humain : il la prit dans ses bras. Hermione elle-même sembla surprise sur le coup mais elle accepta l'étreinte tout en pleurant et couinant que ce film était "magnifique mais injuste".

Ce câlin dura un moment, peut-être un peu trop longtemps, mais ni Severus ni Hermione n'avaient semblé pressés qu'il ne cesse. Le sombre sorcier, ne voulant cependant pas paraître grossier, finit par la lâcher afin de lui apporter un paquet de mouchoirs pour libérer la jeune femme des sécrétions nasales liées à ses pleurs. Il trouva le spectacle particulier, non pas répugnant, mais plutôt touchant.

Suite à cet intermède larmoyant, Severus refit un thé après avoir éteint la télé afin de discuter et permettre à Hermione de s'en remettre. Ce qui fut rapidement le cas heureusement. Ce ne fut que lorsque l'horloge du salon sonna les douze coups de minuit que les deux sorciers se rendirent compte de l'heure tardive. Il était temps pour la responsable ministérielle de rentrer à son hôtel de fonction. Rogue la raccompagna alors à la porte et une fois cette dernière ouverte il ne savait pas trop comment dire au revoir à son invité. Bien qu'ayant de plus en plus de visites ces derniers jours, il restait novice en la matière. Ce fut, une fois de plus, l'ancienne Gryffondor qui prit les devant en remerciant son hôte avant de déposer un bisou sur sa joue. Cette fois cependant, et cela les surpris finalement aussi bien l'un que l'autre, le sombre sorcier se pencha afin de rendre cette bise sur celle de la lionne qui en rougit. Il eut peur un instant d'avoir fait une erreur, mais elle le gratifia d'un si tendre sourire qu'il se rassura :