Chapitre 3, Partie 2 : Vacillement

167 7 0
                                    

PDV Megan, suite directe de la partie 1

La voiture s'était arrêtée sur-le-champ, la portière du côté conducteur s'était ouverte d'un coup, je n'arrivais pas à distinguer qui était l'auteur de cette acte abominable, les fards m'aveuglaient. Entre temps, Abby s'était précipitée vers le corps inerte de John qui jonchait le sol. Je m'étais alors avancée et j'avais crié :
-"Mon dieu Abby, c'est moi Megan, j'arrive, ne bouge pas..." Je ne pouvais pas rester là les bras ballants. Après tout, elle et moi avions été amis à l'époque puis c'est quand même ma voisine... Je distinguais à travers ses soubresauts et sanglots cette phrase qui me brisa la cœur. -"Megan... Megan... c'est toi ? Que fais-tu là ? John, mon cœur, réveille-toi, ouvre les yeux c'est moi... Abby". Je m'étais alors approché et j'avais découvert Abby, le visage rempli de larmes, agenouillée, elle tenait dans ses bras la tête de John et continuait de lui murmurer inlassablement que tout allait bien se passer. Autour d'elle, était une marre de sang...

Les talons d'Abby trempaient dedans, mais elle avait l'air de s'en foutre totalement, enfin normal dans une situation comme celle-ci tu vas me dire. J'ai regardé John, il avait son bras tordu d'une façon anormale, ses jambes n'étaient guère mieux et mon dieu, sa tête saignait, il était blanc comme un linge. Je n'étais pas médecin, mais il devait avoir perdu un bon litre. Puis, j'avais entendu une voix que je détestais, une voix perçante, aiguë, on aurait dit le caquètement d'une poule... Oui, tu l'as deviné journal, c'était cette salope de Clara qui est franchement dégueulasse comme fille :
-"Oh mon Dieu ! Je ne l'ai pas vu arriver le chéri ! Mais que faisait-il à courir comme ça aussi !" avait-elle dit, Abby l'avait regardé avec un regard noir rempli de larmes, Alyssa était avec elle et avait semblé mal à l'aise.

-"Oh ! OMG son bras alyssou regarde, c'est IMMONDE, je vais vomir dans deux secondes si personne enlève cette chose de la route... En plus faut qu'on y aille nous". Je crois que c'est le moment où j'ai eu le plus envie de la tuer, comment pouvait-elle dire cela ? Alors que c'était l'auteure de ce crime... et je fis une chose à laquelle habituellement, je n'aurais jamais pensé faire, je pris la défense de Abby et de John:
-"Pardon ? Tu as dit quoi là ? Je te signale que "cette chose" ne serait pas dans cet état-là si une salope comme toi n'avait pas été au volant !"
-"Hein? Parce que c'est ma faute, mais n'importe quoi, je te signale que ce sont eux, là, qui couraient en plein milieu de la route alors qu'il n'y a pas de passage piéton... c'est leur faute !"
Je m'étais avancée à toute vitesse tout près d'elle en gesticulant mon bras d'une manière théâtrale :
-"Mais bien sûr Clara tu as raison la pauvre petite princesse n'a rien fait, elle n'était pas en train de conduire à 200 à l'heure sur une route; et ce n'est certainement pas de sa faute si le copain d'abby est en train d'agoniser à DEUX MÈTRES D'ELLE !!" Elle allait répliquer quand Alyssa lui avait coupé la parole :
-"OH ! C'est pas le moment on discutera de qui a fait quoi plus tard, il faut prévenir les pompiers ok ?"
J'avais alors répondu :
-"La police aussi pour celle là... -mon regard s'était tourné vers Clara que je fixais d'un œil mauvais- "Je n'ai pas mon portable avec moi, appelle les.. je m'occupe de Abby -je m'étais alors tourné vers Abby- "Allez viens, je vais t'aider à te redresser, ne t'en fais pas, tout va bien aller pour John" enfin à ce moment-là je l'espérais en tout cas...

Journal, j'ai décidé pour ton bien et pour le mien de te passer les détails suivants car rien d'exceptionnel ne s'est passé, mis à part les longues heures d'attente dans l'accueil de l'hôpital et Clara qui n'arrêtait pas de gueuler. À cause de l'accident, elle ne pouvait pas avoir le nombre précis d'heures pour se reposer et "éviter qu'elle n'ait des grosses cernes toutes moches" comme elle le disait si bien... pfff cela me dégoûte, je n'arrive pas à croire qu'au jour d'aujourd'hui, il y ait encore des pétasses qui ne pensent qu'à leurs maquillages dans ces moments-là... Mon dieu ! Il est déjà une heure du matin et j'ai encore un tas de trucs à te raconter (accélérons le pas...).
Comme je te le disais plus haut, j'étais à l'hôpital en compagnie de mes "meilleures amies", cela faisait 2 heures que l'on attendait et je m'inquiétais pour beaucoup de choses : d'abord, l'état de John (oui quand même), ensuite comment j'allais rentrer chez moi. Il était, d'après l'horloge suspendue au mur, 3 heures du matin et je ne pensais pas pouvoir joindre mon beau-père car il... il... enfin bon voilà et j'angoissais évidemment à propos de mon bébé Dereck. Je m'en voulais terriblement de ne pas être retournée auprès de lui quand j'en avais eu l'occasion pour plusieurs raisons :
-Primo : je ne serais pas tombée sur la toute la clique et cie; et en plus je n'aurais pas été en train de rejouer un épisode d'une série à l'eau de rose. Là, je souris comme une conne, car j'imagine, la phrase accrocheuse de la série "John va-t-il succomber" ? Ou suivra-t-il le chemin de la lumière pour rejoindre sa belle en détresse ? suite au prochain épisode... Et ben, mon état empire...
-Deuxio : si j'étais restée avec lui, j'aurais arrêté de m'arracher les cheveux toutes les quatre secondes, en m'imaginant les pires scénarios possibles : et si quelque chose de grave lui était arrivé ? C'est vrai quoi, je l'avais vu au loin et j'étais tellement en colère du comportement qu'il avait eu avec moi plutôt dans la soirée que j'en avais fait qu'à ma tête. Et si son corps était complètement brûlé ? Je m'en serais voulu toute ma vie...
Je peux donc te dire journal à quel point j'angoissais, je crois que je m'étais transformée en goutte d'eau tellement je transpirais d'effroi.. Abby, elle, était assise sur les seuls sièges IMMONDE vers anis que cet hôpital merdique proposait, elle était livide est restée en état de choc, ses yeux fixaient les murs blancs ignobles qui se trouvaient en face d'elle.

BROKENOù les histoires vivent. Découvrez maintenant