Je survivrai.

Chapitre 2- Le début

Les deux bretteurs avançaient l'un derrière l'autre, se frayant un passage au milieu de la végétation luxuriante.

"-Si je regardais la position du Soleil, j'aurais tendance à douter de ton sens de l'orientation infaillible..., dit Laguerra d'un ton railleur.

-Il me semble effectivement que nous devrions nous diriger plus vers le Soleil couchant. Mais je t'en prie, passe devant! Je ne suis pas vraiment dans mon élément, à terre. Cela fait une journée entière que nous marchons, il est tout à fait possible que nous ayons dévié."

Atteignant une sorte de colline, un petit promontoire rocheux au milieu de la jungle, ils l'escaladèrent afin de voir les alentours. Ils finirent par distinguer, éblouis par la lumière rasante du Soleil couchant, les petites maisons d'un village.

Un peu plus tard, ils s'arrêtèrent en arrivant au village. Enfin, si le therme village convenait. En réalité, il s'agissait plutôt d'un petit regroupement de quelques maisons en plein milieu de la jungle.
En effet le Soleil était déjà bien bas dans le ciel et ils savaient que la jungle pouvait être dangereuse de nuit. Autant éviter de prendre des risques inconsidérés dès le premier jour.

Ils s'avancèrent donc au milieu des maisons. Un groupe d'enfants curieux arriva immédiatement, les prenant d'assaut en leur posant mille questions: "Qu'est-ce que vous faites là? Vous venez d'où? T'es qui toi? Comment tu t'appelles?".

Une avalanche de questions auxquelles ils répondirent tous deux du mieux qu'ils purent avant de demander à l'un des enfants - un petit garçon - s'il pourrait leur dire où se trouvaient ses parents.

Celui-ci s'empressa d'aller les chercher, bien trop heureux de se voir attribuer une mission à remplir. Il disparut dans une petite maison pour en ressortir peu de temps après, tirant son père par la main. Laguerra sourit en l'entendant crier, tout excité: "Papa, Papa, viens voir les deux gens qui sont là! Dépêche-toi, papa!"

Celui-ci, amusé, s'approcha du couple et s'adressa à eux:
"Bonjour chers voyageurs. Je vous demande pardon pour cet accueil, mais comprenez ces enfants: nous ne voyons pas souvent d'étrangers par ici. Pour les plus jeunes il se pourrait même que vous soyez les premiers qu'ils rencontrent, alors imaginez leur curiosité!
Mais entrez donc. La nuit tombe et si vous avez marché toute la journée, vous devez être éreintés.
Chetan, va donc chercher de l'eau, plutôt que de tourner autour de ces gens!", ajouta-t-il à l'attention de l'enfant.

Les deux voyageurs suivirent l'homme vers la maison dont il était sorti un peu plus tôt. En entrant dans la pièce unique, ils trouvèrent une femme en pleine discussion avec un vieil homme:
"Et moi je te dis que nous aurions dû attendre plus longtemps avant de les ramasser, dit le vieillard.
-Écoute, Anil, nous savions ce que nous faisions! Et tu l'as bien vu, les singes avaient déjà commencé à les manger. Il était grand temps de faire la récolte."

Elle s'interrompit en voyant entrer les deux inconnus.
L'homme qui les avait accueillis se chargea des présentations:
"Ces étrangers viennent d'arriver. Je leur ai proposé l'hospitalité pour la nuit.
Voici Anil, ajouta-t-il à leur attention en indiquant le vieil homme, voici Laïli, et vous avez déjà vu notre fils Chetan.
-Et lui, il s'appelle Ilango, ajouta Laïli en voyant que son mari en oubliait de se présenter lui-même.

-Je me nomme Mendoza, et voici Laguerra.
-Ce nom me dit quelque chose..., murmura le grand-père.
-Appelez-moi par mon prénom, Isabella, s'empressa d'ajouter la concernée.

-Venez, proposa Laïli. Nous allions manger, et nos provisions sont copieuses. Il y a largement de quoi partager.

Une fois le repas terminé, tous allèrent s'asseoir au-dehors, dans la fraîcheur de la nuit tombante.
Le petit Chetan, revenu depuis longtemps, regardait les deux visiteurs avec une curiosité non dissimulée.