Chapitre 19

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Lorsque j'arrive dans la cellule complètement dépitée, je retrouve un Naël assis sur le lit les bras croisés, les sourcils froncés, il attend clairement une explication.

- Je t'écoute...

- Je ne peux pas...

Il se lève et s'avance vers moi plus impressionnant que jamais.

- Si c'est une question de sécurité, tu dois impérativement me le dire.

- Non, ce n'est pas une question de sécurité.

Je défais le ruban qui maintient mes cheveux sans le regarder.

- Je n'aime pas que tu me caches des choses.

Son ton était froid et direct.

- Je ne peux pas te le dire, c'est tout, et ce n'est pas important pour l'instant.

- Pour l'instant ? Quand est-ce que tu considéreras ça comme important ?

- Je ne dirais rien Naël, tu dois me faire confiance...

Il capitule à contrecœur.

- Très bien, mais si ça devient important comme tu le dis, promets-moi de me tenir au courant.

- Oui, promis.

Alors il place une mèche de mes cheveux derrière mon oreille et réduit la distance entre nous. Puis, m'enlace avec force et vient me marmonner quelque chose à quelques centimètres de ma bouche. Encore une fois, je ne comprends pas ce qu'il me susurre. Enfin, il pose ses lèvres contre ma tempe, et se déplace doucement tout en m'embrassant le long de mon visage. Ses caresses dans mon dos deviennent bien plus précises et je ferme mes yeux.

- Tu veux une petite traduction ?

Je sors un son guttural d'approbation.

- Déb, j'ai follement envie de te faire l'amour. De passer toute ma vie en toi... j'ai besoin de toi pour vivre, tu es ma source, mon espérance...

Ma respiration s'accélère au moment même où il finit sa phrase et qu'il décide de me soulever dans ses bras pour me conduire vers les lits. Il me déshabille, et je garde mes paupières closes. Mais alors que je m'attendais à l'avoir tout proche de mon visage, la lumière s'éteint et le noir me surprend.

- Naël ?

- Chut...

Je ne sais plus vraiment où il est et tout à coup, je me sens nerveuse. Je sursaute quand il saisit mes chevilles pour me tirer plus bas. Alors qu'il se déplie sur moi, sa voix me fait frissonner :

- J'ai envie de tatouer ton corps de mon empreinte. Je veux que tu cries mon nom au moment où je te ferai jouir comme jamais...

Mais contre toute attente, je me permets de lui dire :

- Je vous trouve bien présomptueux...

Je n'aurais sans doute pas dû le provoquer, car il commence à lécher ma peau et à descendre plus bas. Ce que je vis depuis quelques jours est un rêve, je n'ai plus l'impression de vivre parmi des horreurs, plus rien ne compte en ces moments que lui. Mais est-ce bien raisonnable ? J'ai peur tout à coup, je culpabilise... Il picore mon ventre, délie mes jambes. Je ne sais pas si je suis prête à recevoir toute cette passion.

- Naël, non...

Mais au lieu de ça...

- Si au contraire, je veux tout vivre avec toi pour ne rien regretter ensuite...

Il atteint lentement mon intimité et je me cambre pour l'accueillir. Pourtant une partie de moi le rejette, ma raison l'implore d'arrêter, ce n'est pas sérieux, c'est...

Le son que je lance est en totale contradiction avec ma raison... Mon Dieu, je ne suis plus maître de rien ! La chaleur qui se diffuse dans mon être est à peine croyable, je replie mes cuisses, et l'enserre, j'oublie tout au profit d'un plaisir indéfinissable. Il est totalement fou, je n'ai jamais ressenti cela, de cette façon-là. Alors que ma poitrine est hors de contrôle, j'ai l'impression que la lumière s'allume par intermittences... Non, ce n'est pas la lumière, mais bien les flashs qui assaillent mon âme. Il se meut comme si je lui appartenais définitivement, explore et libère mon corps avec fougue. Ses lèvres deviennent aventureuses, parcourent avec avidité les contours de mon intimité, qui doucement s'ouvre à ses caresses. Je me cambre dans cette exultation divine créée par :

- Naël...

Il appuie son étreinte, me bloque totalement contre sa bouche, je perds tout contrôle et il aime ça. Puis, il atteint mes seins qu'il éprouve avec l'intention évidente de me faire oublier mes maux, mes peines, mes doutes et mes angoisses. Mon souffle devient cours, j'ai peur de jouir maintenant, c'est bien trop tôt, je...

- Non...

Alors qu'il se régale de moi, il décide pourtant de me répondre très sensuellement.

- Ne coupe pas mon plaisir...

- Naël, non...

Il remonte lentement vers mon visage au moment même où ses doigts prennent la place de ses lèvres. À cette sensation de possession, je crispe les miens sur les draps avant qu'il ne m'embrasse avec vivacité. Il ne compte pas me laisser réfléchir, il n'y a plus de limites à son désir pour moi.

- Je te l'ai dit, je veux tatouer ton corps... qu'il se souvienne de moi.

Il est entreprenant, je voue ma vie à cet homme sans restriction aucune. Et lorsque mon orgasme menace de se révéler, il bascule sous moi. Le quitter m'est impossible, alors je m'écrase sur lui, me tend pour le sentir plus profondément en moi. Je me décorpore en un instant et entame une danse langoureuse en marquant un rythme soutenu et presque tribal. Je deviens ardente, je l'engloutis tel un vortex de désir fulgurant. Hors de contrôle, je ne me reconnais plus, je suis la meilleure ombre de moi-même. Aussi, je fais monter mon plaisir et ne vois pas que j'enfonce mes ongles dans sa chair. Tout à notre plénitude, il me laisse conduire et ordonner notre ébat... Des sons graves sortent de sa gorge, mais je n'en ai que faire, cet ultimatum me rend folle. Il se redresse et me place à cheval sur ses cuisses tout en guidant maintenant la danse. Il reprend la direction de l'orchestre, mais à l'évidence je n'ai nullement envie de l'autoriser à le faire. Toujours dans ma transe, il me force à revenir sous lui. J'aime néanmoins son autorité virile, et obtempère avec plaisir sous ses à-coups. Puis dans un rythme de vas-et-viens bien plus soutenu, je sens qu'il perd lui aussi le contrôle. Son cœur menace de s'effriter, ses veines que je perçois sous mes doigts saillent comme les dunes de sable de son pays. Je me cale à lui et défie l'apesanteur en me redressant pour mieux apprécier son désir pour moi. Puis lentement, je cède, j'avance dans l'extase, j'ai mal tant mon corps et mon cœur sont en état second. Et quand, l'explosion coupe mon expiration, je ne peux m'empêcher de crier :

- Naël...

Je ne respire plus du tout quand il me rejoint dans un râle en ajoutant :

- Déb...

MB MORGANE - Pari(s) Z [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant