Prologue

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Le monde oublié d'Azoram.

Prologue :

Calixe ne sait pas où est sa place, elle a toujours eu une impression profonde. Comme une blessure. Pour elle sa vie est faîte de pièces de puzzles qui ne s'emboîtent pas . Ou qui s'emboîtent en forçant. Parfois, elle doit même jeter certaines pièces parce qu'elles ne vont nulles part. C'est ce qu'elle pense encore une fois en fermant violemment cette porte.

Elle repense à cette photo d'elle enfant, où elle apparaît en double sur la photo. Une erreur d'impression, la photo avait été gardé car ses parents la trouvait originale. On avait l'impression qu'elle avait une jumelle. Si seulement c'était vrai, Calixe se sentirait peut-être moins seule. Elle n'avait pas beaucoup changé depuis le temps. La même coupe brune et carré de son enfance, deux grands yeux verts. Comme sur cette photo, aujourd'hui elle se sent dédoublé. Comme si son vrai elle, ne voulait plus rentrer dans ce corps et dans cette vie. Cette autre partie d'elle, lui manque et elle ne sait pas où trouver cette pièce manquante. Où l'a t-elle rangé ? Où l'a t-elle égaré ? Ailleurs, dans un autre monde lui souffle souvent son imagination.

Et elle se demande maintenant, alors qu'elle marche dans la rue. Alors qu'elle vient de claquer la porte de sa maison d'enfance, au nez de ses parents. Si cette photo d'elle enfant ne retranscrit-elle pas parfaitement cette sensation qu'elle ressent à présent. ça ressemblait tellement à un au revoir, cette fois-ci.

Dès qu'elle le peut, ou qu'elle n'en peut plus elle fuit cette maison. Depuis quelques mois l'air y est irrespirable. En plus, ce n'est pas la seule maison qu'elle fuit.

Elle ne se sent bien que dans la nature entourée des arbres. Car cela lui rappelle, un autre lieu mantra. Dans lequel elle aime se perdre en méditation. Ce n'est pas le seul lieu, elle se retrouve souvent dans une magnifique forêt remplie de cristaux. Mais impossible de savoir où se trouve cette forêt, et si elle existe vraiment. Il lui semble qu'un tel lieu, avec une telle intensité magique ne peut qu'exister dans son imagination.

Intérieurement, elle aime se perdre dans son imagination, c'est une porte toujours ouverte. Cela lui permet de s'échapper dès qu'elle le souhaite. Qui n'aimerait pas cela, surtout avec une telle imagination débordante.

De l'extérieur, c'est une jolie brunette aux yeux gris- verts. D'une couleur si changeante qu'elle ne savait même plus les décrire. Toujours souriante, parce qu'il faut toujours sourire. Chétive, frêle et innocente aux yeux des gens, elle passe inaperçue.

Elle commence à courir, et sent ses muscles, le sol de pierres sous ses pieds. Cela sent toujours aussi bon la garrigue, le thym. Elle sprint à travers les arbres, quelques cyprès et oliviers, jusqu'à un banc surplombant le lac. Elle décide de se laisser choir sur le banc. Elle s'assoit en lotus, et se laisse envahir par toutes ses émotions. Un maelstrom, de rage, d'amour, de peur, d'incompréhension, et de vide. Elle laisse tout sortir, et hurle de toutes ses forces.

En contre-bas un petit vieux passe sur un chemin, et la regarde interloqué. Leurs regards se croisent, gênée elle commence à rougir et s'excuse. Après un signe de la main nonchalant et un sourire rendu, il s'éloigne.

Elle sort un carnet de son sac, et commence à écrire sur un rêve qu'elle a fait cette nuit. Seulement des brides de souvenirs. Elle se voit avec un cahier ou un livre entre ses mains, l'écriture est incompréhensible.

Ce sont des caractères latins, et pourtant elle bute sur les mots. Elle comprend le sens mais elle ne comprend pas tout. Il y des "r" partout et par trois "rrr". Certaines fois, ce sont des caractères semblables à des runes. Puis encore cette fichue forêt aux mille cristaux. Puis elle dans une robe légère, entre les vignes et les oliviers. Le paysage est semblable au Sud de la France dont elle à l'habitude. Au loin elle aperçoit une maison avec une piscine. Elle a chaud, elle décide de se diriger vers elle. Quand elle arrive vers la maison pour se baigner lorsqu'elle tourne la tête, elle est attirée par des rues et des étals. Un marché ! à l'ombre. Elle traverse les rues quand un charmant jeune homme se tient juste à sa droite. Il lui tend un manteau.

-Enfile ça et suis moi.

-Pourquoi enfiler un manteau, il fait trop chaud ici ?

-Là où je vais il fait froid. Il ne l'attend même pas. Prise par la curiosité et le charisme du jeune homme, elle enfile le manteau rapidement et le suis. Au bout de l'allée, les alentours se transforment. Il fait froid la neige tombe. Les bains en extérieurs laissent échapper de la vapeur blanche. Il l'attrape par la main ouvre une porte.

-Viens on sera au chaud ici, nous n'avons pas beaucoup de temps. Calixe et l'inconnu se retrouve dans une chambre d'hôtel assez petite. Elle commence à avoir chaud, elle enlève son manteau, elle se place en tailleur sur le lit. Lui aussi. Le rêve se termine avant que leurs lèvres ne se touchent.

Quand elle fait ce genres de rêves la nuit, lorsqu'elle se réveille elle est courbaturée le matin. Comme s'il elle avait couru toute la nuit. Et si sa vie ne semble avoir aucun sens , ces rêves en ont un et lui semble très réels. Dans l'un de ses rêves, une formule de protection lui a était donnée. Souvent elle s'en sert pour se protéger, quand elle se sent en danger.

Elle se rappelle d'une fois, où un vélo a manqué de la percuter. Elle a récité aussi vite que possible la formule dans sa tête, en fermant fort les yeux. Quand elle a rouvert les yeux une seconde plus tard, plus de vélo. Les gens autour d'elle se demandait pourquoi, elle était en plein milieu de la rue. Le vélo aurait dû être juste à côté d'elle et pourtant, il n'était nul part. Ce n'est pas facile, de perdre de vue un vélo orange fluo !

D'habitude elle n'y accordait pas trop d'importance, cependant ces signes étaient de plus en plus récurrents ces derniers temps.

Elle sentait quelque chose approcher. Ses rêves lui semblait être de plus en plus des brides de souvenirs. 

Le monde d'AzoramOù les histoires vivent. Découvrez maintenant