Chapitre 1 : Tradition

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LEXIQUE À LA FIN

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   Nous sommes à l'an 990 après "la Purification"*. Le jour où Jason Grimor, dit "le Purificateur" mena et remporta la victoire face aux forces du mal qui menaçaient la prospérité du monde,  le calendrier fut modifié et l'on conta désormais les années à partir de cette victoire que l'on nomma "la Purification".


   Un jeune garçon se tenait sur une plaine, fixant l'horizon ... .

"Bientôt 18 ans ... Le jour approche, que faire ?" se demandait Herald, un jeune garçon dont les yeux bleus, vides, suggéraient qu'il pensait. Ses cheveux bruns, à longueur d'oreille, contrastait avec la lumière vive du soleil.

L'horizon et les alentours n'étaient que verdure, champs cultivés et chemins de terre. La campagne à l'état pur qui ravirait les plus farouches. Les oiseaux chantaient en harmonie, rien de semblait pouvoir le faire sortir de ses pensées ... .

- Herald ! 

- Oui, mère ? demanda le jeune garçon.

- J'ai besoin de toi pour moudre les herbes. Ton père est reparti chercher des champignons, autant s'occuper de ce qu'il a déjà récolté.

- Oui, je me joins à vous.


   Herald était petit, il mesurait un mètre soixante-cinq. Il entra dans une maison en pierre. À l'intérieur, on pouvait voir de multiples étagères en bois où figuraient des végétaux, des fioles tantôt vides, tantôt accompagnées de liquides aux couleurs parfois atypiques. Une des potions contenait un fluide aussi d'une couleur semblable au granit rose, qu'il connaissait grâce aux ouvrages de son père. Ce dernier était alchimiste des plantes et Herald respectait beaucoup son métier, qu'il qualifiait de quintessence du savoir. Il lui avait parlé de la mer, une eau salée dont l'étendue n'avait pas de limites.

Son rêve était de parcourir le monde pour rejoindre cette mer et d'autres lieux qui lui était inconnus : il n'aimait guère la sédentarité.

- Vas-y, prend le mortier et le pilon. Je prends les acacias, occupe-toi des champignons.

- Mère, vous prenez toujours l'ingrédient le plus facile à moudre, dit Herald avec amusement.

- Je ne voudrais pas t'empêcher de devenir un homme persévérant qui ne cède jamais devant la difficulté ! rétorqua sa mère sur le même ton.

Un sourire commun se dessinèrent alors sur leur visage. Alors que le jeune homme se saisissait du mortier, un petit bol et du pilon, un ustensile en bois à fond plat qui écrase différentes substances, il songea à ses réflexions récentes et dit :

- Mère, j'aime vous aider, ainsi que père, mais je ne veux pas devenir alchimiste.

- Qu'entends-je ? s'indigna t-elle. Herald. Je pensais que tu avais retenu ce que je t'avais appris. Ton père l'est, comme son père avant lui et ce depuis des générations. Ne pas respecter la tradition, c'est ternir le nom des Gribol ! Et tu enfreindrais la loi ! 

- La tradition, la loi, quelle aubaine ! Ne sommes-nous pas libre de choisir notre voie ? Mon fils devrait donc être alchimiste, lui aussi ? répondit-il,  lui aussi indigné.

- Bien évidemment ! Et ce sera ainsi ! Ton père ne permettra pas ce déshonn .... 

Elle fut coupé par un bruit de ceinture. Un homme d'environ un mètre quatre-vingt, barbu aux poils et aux cheveux bruns et gris, chapeautés d'un capuchon, fit irruption. À sa ceinture étaient attachés moult petits sacs en tissu, contenant des végétaux. Une sacoche y était également fixée.

- Bon retour, mon aimé, la récolte fut-elle bonne ? Demande t-elle d'un ton soudainement doux.

- Elle le fut, mais si un phacochère n'eut pas été là-bas, elle l'aurait été bien plus. Répondit-il d'un ton posé. Il semblait un homme mature faisant preuve de discernement et prenant la vie comme elle est.

- Il me prend l'envie d'embrasser nature, annonça Herald, moins calme que ses parents.

- Herald, reviens-ici ! Ordonna sa mère. Sans succès.

- Lisette, qu'il sorte donc, au couchant, il aura bien assez à faire.

Sa mère fut gênée, de par la discussion récente avec son fils.


   Le jeune homme était révolté, il savait pourtant que sa mère lui tiendrait une fois de plus ce discours, mais il était toujours aussi absurde ... . Un Gribol devait donc inévitablement devenir alchimiste ? Il voyait en son nom une certaine malédiction. Une voix le fit soudain perdre le fil de ses pensées : 

- Herald !

Un jeune garçon, brun aux cheveux bruns courts, plus grand que lui, vint à sa rencontre.

- Berthold ... répondit Herald avec monotonie. Je suis soulagé de te voir ... .

- Toi, tu t'as encore subi les foudres de ta mère !

- Félicitations, on ne peut rien te cacher.

- Je le sais, s'amusa-t-il. Tiens-donc, cela devrait t'enjailler ...

- Il est ici ? S'exclama Herald avec une soudaine joie en coupant Berthold.

- Heu ... Oui, il est arrivé il y a peu ! 

- Guides-moi !!! 


À SUIVRE ...

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Le premier chapitre est là ! N'hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé ! :)


* Imaginer cette date comme l'équivalent de 990 après JC au niveau du cadre de l'histoire, de l'avancée technologique. C'est l'époque médiévale.

La vertu n'a point de visageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant