La vertu n'a point de visage

Chapitre 4 : Le prix de la liberté

LEXIQUE À LA FIN

PRÉCÉDEMMENT :

- [...] je ne veux pas devenir alchimiste.

- Ne pas respecter la tradition, c'est ternir le nom des Gribol !

- "[...] Les forces obscures ressurgissent, et à une vitesse stupéfiante !".

- Père ? [...] vous, ici ?

"Ce qui se rapprochait accélérait ... de plus en plus !!".

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   - Nous n'avons pas d'armes, cours, Herald ! s'exclama son père. Qu'est-ce-donc que ce cri ? ajouta-t-il, incompréhensif.

- Vous devriez le savoir, vous venez constamment ici !

- Jamais mes oreilles n'ont accueilli pareil immondice ... et pourtant ! retorqua-t-il par intermittences, contraint de reprendre sa respiration.

- Nous ne devrions pas parler pendant la course ! surenchérit le jeune homme avec autant de difficultés.

   L'alchimiste regarda son fils, sans répondre, et tous deux se concentrèrent sur leurs jambes, dont la douleur les parcouraient de plus en plus chaque minute. Ils semblaient n'avoir jamais eu à courir à cette allure.

Enfin, ils quittèrent les bois, sans pour autant ralentir. Au loin, ils pouvaient apercevoir une lueur rousse provenant de quelques habitations. Il fallait tenir ! Pourtant, un point de côté gagna Herald, qui peine alors à maintenir la cadence. Son père, le remarquant, lui dit alors avec un regard déterminé :

- Courage, mon fils !  

Pour une raison qu'il ignorait, le jeune homme oublia un instant le symbole d'autorité que représentait son père afin que de l'admiration pour lui prenne place, comme si son père n'était alors plus un alchimiste mais un aventurier ! Cela lui rappela son rêve : le voyage, l'aventure ! Il ne pouvait faiblir maintenant ! 

  Cinq interminables minutes s'écoulèrent à nouveau. Le père d'Herald, lui aussi essoufflé, se retourna sans s'arrêter : il ne vit aucun poursuivant. Approchant d'un champ non loin de leur logis, le père fit signe à son fils de tourner à gauche et d'emprunter un chemin qui coupait deux parcelles. Couverts par les épis de blés, le danger était moins important : 

- Halte, He..rald. Dit-il avec difficulté. Je...ttons-nous entre ... les épis ...

- Mais ... père ...

- Fais-donc ...

Les épis furent donc les hôtes des deux visiteurs. L'alchimiste avait pris soin d'éteindre sa lanterne si tôt après avoir prévenu son successeur. Père et fils visualisaient parfaitement la zone si bien qu'il pouvaient même y courir sans lanterne, le ciel n'étant pas intégralement noir. Ils reprenèrent leur souffle mais aussitôt l'aîné fit signe à Herald de taire sa respiration avant de faire de même. Il tendit l'oreille : aucun bruit de pas. Par chance, il n'y avait pas de vent et rien ne pouvait couvrir d'éventuels sons. Discrètement, il s'éleva jusqu'au sommet des épis. Sous pression, il craignait qu'un cri ne vienne couper son souffle déjà faible ... mais il ne distingua rien, même si son champ de vision restait extrêmement limité sans lumière à sa disposition.

- Attendons ... ici encore quelques minutes ... déclara-t-il avec une voix encore fébrile. Il semble que ... notre poursuivant se soit résigné, mais restons prudents.

   À la lisière de la forêt, tout était calme. La lune, jusque là couverte par de sombres nuages, éclaira la forêt de ses rayons. Entre deux troncs postés à la limite des bois, des ailes, appartenant sans nul doute à un rapace, firent leurs apparitions. Pourtant, ces dernières étaient ... massives, tout comme l'animal qui les possédaient. Un bec, imposant et crochu, se dévoila. On aurait pu croire à un rapace géant haut de presque deux mètres, mais jamais aucun n'a été pourvu ... de pattes de chevaux !! La créature resta immobile, comme démasquée et en phase de reddition. Elle n'avait pas quitté la lisière de la forêt et retourna bientôt sur ses pas, dans la pénombre semblable aux ténèbres qui avaient dû lui donner naissance ... .

LE LENDEMAIN ...

   Un radieux Soleil se lève sur Tullion, acclamé par les oiseaux qui ne ménageant point leurs chants. Une journée paisible sembler s'annoncer ...

- Herald ! Debout là-dedans ! Tu n'as pas le temps de niaiser ! s'exclama sa mère en faisant irruption dans sa chambre, le réveillant par le même temps.

- M ... Mère ? répondit-il mollement, en émergeant.

- Tu as du travail qui t'attend, hâtes-toi !

- Mère, j'ai encore besoin de sommeil ... .

- Tu m'en diras tant ! À risquer ta vie dans les bois en pleine nuit !

- Ah oui ... se dit le jeune homme à lui-même.

- Je n'ai pas l'intention de passer l'éponge, jeune inconscient ! Mais où diable avais-tu la tête ? Voulais-tu y rester ? ajouta-t-elle avec hargne.

Herald ne répondit pas mais semblait deux fois plus exténué qu'à son réveil.

- Alors ? Vas-tu me dire pourquoi tu n'es pas rentré hier avant le crépuscule ?

Sa mère comptait résolument avoir une explication. Après avoir gouté à son regard noir quelques secondes dans le silence, il déclara :

- J'avais besoin de prendre l'air, tu te souviens de notre prise de bec récente ... .

- Tiens donc ! Et bien ça ne va pas en s'arrangeant ! Je suis encore contrainte de te quereller ! D'abord hier, puis maintenant cela ! Il est temps de grandir Herald !

- Grandir ??? s'exclama Herald en se levant vivement. On m'impose un avenir que je ne désire pas, et c'est à moi de grandir ?

Tout à coup, la porte du hall d'entrée s'ouvrit. L'altercation* cependant, se clôt prestement*².

- Oh ! Guilhem ! Tu tombes bien ! J'étais justement en train de sermonner ton fils ! dit-elle, révoltée. Aide-moi !

- Deux minutes, Lisette, deux minutes, le temps de m'assoir. 

- Tu as deux minutes de répit, jeune homme ! lança sa mère, encore indignée.

Herald bouillonnait de rage. Il fallait évacuer ! Il regarda son père et ...

- Je ne veux pas devenir alchimiste ! 

À SUIVRE ...

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Comment va réagir le père d'Herald ? Va t-il se montrer compréhensif ? Herald va t-il pouvoir réaliser son ambition ?

Merci d'être fidèle à mon histoire, cela me touche sincèrement ;)

* Altercation : prise de tête mouvementée

*² Prestement : rapidement.