Chapitre II

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    Je me baladais tranquillement dans les rues de Londres. L'air était froid, il faisait frissonner tout le monde autour de moi. Les gens étaient pressés, sérieux. Comme les ouvriers d'une ruche. Je les trouvais si égoïstes. Ils ne prenaient pas le temps d'ouvrir grand leurs yeux et de regarder autour d'eux. Ils s'occupaient de leur propre personne, bousculant les autres... Moi je les regardais. Ils avaient sûrement tous leurs raisons, leurs histoires, leurs sentiments et leurs problèmes...

L'inspiration manquée. Je ne pris même pas la peine de sortir un crayon et mon cahier de croquis. Je n'arrivais à rien en ce moment. Plus d'imagination et peut-être même plus d'envie.

Je regardais les paysages. Rien. Les personnes. Rien.

Je continuais donc de marcher sans but et le vent m'emporta vers un petit parc. Je m'asseyais donc contre un arbre et sortis mes affaires. Il fallait que l'inspiration revienne. Il le fallait...



    Je tapais contre le sac de sable en face de moi. Mes mains recouvertes de gants de boxe  faisaient ressortir un son lourd. Un boum suivi de près par les chaînes métalliques qui maintenaient le sac de frappe au plafond. Je m'acharnais sur celui-ci. Mes sourcils se froncèrent montrant ma concentration. Je dépliais toujours mon bras droit, ne baissant pas le gauche en veillant sur ma garde.  Quelques perles de sueur dégoulinaient sur mon torse nu. Après quelques minutes je m'arrêtais en stoppant le mouvement du sac. J'enlevais mes gants et pris ma bouteille d'eau entre mes mains. Le liquide frais envahi alors ma gorge. Une douche s'imposait maintenant à moi. Je m'avançais  donc vers les vestiaires, ma serviette sur mon épaule droite et mon sac de sport dans ma main gauche. Mon visage affichait une expression d'indifférence, comme à mon habitude.

Quand l'eau chaude coula sur mon corps nu, mes muscles se décontractèrent automatiquement. Je me savonnais et me rinçais avant de me sécher et de m'habiller rapidement. Cette douche m'avait fait le plus grand bien. Maintenant décontracté, je mis mon jean et mon T-Shirt blanc avant d'enfiler ma veste et de poser mon bonnet  sur ma tête chevelu. Je sortis de l'enseigne sportive et le vent matinal s'abattait alors sur mes joues. 



    Le crayon se baladait sur ma feuille. Seul. Je ne le guidais pas. Je ne le guidais plus. Après un long soupire, je me relevais et me dirigeais vers le métro.

Une fois assise sur un siège bleu, mes dents prirent automatiquement possession de ma lèvre inférieure.  Un vilain tic qui m'habitait maintenant depuis l'adolescence. Je vissais alors mes écouteurs dans mes oreilles et un doux son me fit balancer ma tête de gauche à droite. Mes jambes croisées, mes mains dans mes poches, je souriais bêtement, pour aucune raison. Peut-être était-ce cette musique ? Ou savoir que j'allais être augmenté au boulot. Ce boulot qui me plaisait d'ailleurs. Beaucoup d'heures, de précision, de minutions, de fatigue, mais je l'adorais. J'adorais la pâtisserie. J'adorais ce que je faisais. Et j'espérais continuer. Avec cette augmentation, j'allais enfin pouvoir finir les fins de mois qui étaient rudes. J'avais vraiment hâte.



    Après ce sport intensif, j'avais vraiment besoin de sucre. De manger. Je mis alors mon casque sur ma tête et continuais de marcher, cherchant une boulangerie dans les quartiers de Londres. Ça ne manquait pas ici. Pourtant, je continuais de marcher sans but précis, appart me rassasier.

Après plusieurs longues minutes de marche, j'arrivais devant une boulangerie. Dina's Bekery dominait la rue. Elle était pourtant ni trop grande, ni trop petite. Elle était juste bien éclairée et jolie. J'entrais alors dans l'établissement et le son d'une petite sonnette retentit quand j'ouvris la porte rouge et vitré. La chaleur me parcourut alors et la douce odeur du pain chaud gagna mes narines. On avait envie de rester ici éternellement, on se sentait bien. Et c'était aussi mon cas. Les spécialités françaises dominées ici et ça ne me déplaisais pas. Ma marche alla vers le comptoir où une jolie rousse me souriait. Je lui rendis bien sûr ce sourire et la scruta quelques instants avant de demander poliment un macaron à la pistache et deux croissants.



    Je ne marchais pas. Je sautillais vers la boulangerie. Dina disait que je faisais du bon boulot et ça me rendait fière. C'est avec un sourire aux lèvres que je poussais la porte de l'arrière-boutique. Je me dirigeais directement vers les vestiaires et me changeais. Aujourd'hui j'avais commencé relativement tard et tout le monde était déjà en plein travail. Tellement que dès que je sortis de la petite pièce,  Noah me donna un grand récipient.

« Au congélo Savannah !

J'arquais alors un sourcil et le regarda.

-S'il te plaît ?
-Tu es de bonne humeur aujourd'hui ! »

Un rire niais sortis de sa bouche alors que je secouais la tête en souriant en finissant par mettre le plat au congélateur comme demandé.

Après quelques heures de travail Britt me rejoignait en cuisine alors que je plaçais les fraises sur la crème.

« Tu prends une pause avec moi ?

J'opinais et finis ma tarte avant de la confier à Noah.

Je m'apprêtais à sortir par l'arrière-boutique quand elle m'attrapa.

-Attend, il y a un mec super canon dans la boutique ! On va dans la rue, on pourra le regarder !

Je secouais la tête exaspéré.

-Tu ne changeras donc jamais Britt ? »

Après avoir mis une cigarette et un briquet dans ma poche, je sortis en compagnie de la rousse sans prêter attention au fameux « mec » tandis que Britt le dévorait des yeux en buvant son café. Adossée contre le mur et elle en face de moi, je pouvais deviner que l'homme devait être très attirant. J'allumais alors la tige en roulant des yeux et commença à inspirer quelques bouffées.



    Cette rousse me fixait depuis maintenant cinq bonnes minutes. Un sourire amusé prit place sur mon visage alors que j'entamais mon croissant. Elle était sûrement accompagnée d'une petite blonde. Je ne pouvais voir que ça d'ici. De la fumée s'éloignait d'elle. Les muscles de ma mâchoire bougeaient en rythme alors que je délectais ce délicieux croissant. Je penchais légèrement la tête sur le côté pour pouvoir apercevoir cette blonde mais rien n'y faisait, je ne pouvais pas. Je finissais alors ce petit-déjeuner plus que plaisant et me leva. Je récupérais mon sac quand les deux jeunes filles entrèrent alors que la petite blonde, de dos fila en cuisine. La vendeuse aux yeux verts reprit place derrière le comptoir après quelques instants et je lui offris un grand sourire qu'elle me rendit instantanément.



    L'eau froide coulait sur mes mains et enlevée ainsi le savon qui y était posé auparavant. Je mordais toujours ma lèvre inférieure alors que je marchais en direction des cuisines en reprenant mon travail, un petit sourire aux lèvres, Britt était vraiment unique... On commençait  à s'entendre de mieux en mieux. Je la trouvais de plus en plus intéressante chaque jour...


HarryDarkSideOù les histoires vivent. Découvrez maintenant