« Parabellum ; Guerre de Liberté »

« Deuxième fragment » X.1 {Les Secrets du Sang}

« Le Sang à le goût des Fleurs. Un peu comme le Vin. »

Certains noient leur peine dans l'alcool, d'autres dans le silence.
Il y a ceux qui haïssent à outrance, et ceux qui aiment jusqu'à l'errance.
Ceux-là même qui souffrent jusqu'à l'indifférence.

~~~~~~~ Ƹ̵Ӝ̵Ʒ ~ Ƹ̵Ӝ̵Ʒ ~~~~~~~

- Que comptes-tu faire, maintenant ?
Sursautant, Xiao plissa les yeux tout en dédiant un regard éloquent à son visiteur. À défaut de pouvoir jouer avec son arme, comme il en avait tant pris l'habitude au fil du temps, il se contenta de pianoter sur la rambarde de la dernière terrasse de l'auberge dans laquelle il vivait.
- En quoi est-ce important ? marmonna-t-il finalement. Mon contrat tient toujours. La protection de Liyue est ma responsabilité.
Assit à la table unique présente sous les rayons du soleil, Zhongli soupira doucement tout en observant son thé. D'une part, il comprenait. D'une autre, il avait redouté cette réponse...
- Xiao, entama-t-il lentement, cherchant ses mots avec soin. Ton contrat n'était pas éternel.
Lui tournant le dos, le dernier Yaksha secoua vivement la tête tout en croisant les doigts, se mordant l'intérieur d'une joue. Il savait. Savait que son contrat n'était pas éternel, tout comme il savait que l'ère avait changé. Que les mortels pouvaient s'en sortir... Mais le retour d'Osial... Le retour d'Osial l'avait ébranlé, aussi bref fut celui-ci. Il y avait cette part de lui qui hurlait de rage, souhaitait reprendre les armes, retrouver le Dieu et l'anéantir, définitivement. Qu'importait que cela ne puisse pas se faire. Les Dieux étaient immortels, à son plus grand damne.
- Il n'a pas de date finale. J'estime ne pas avoir accompli ma tâche, gronda-t-il sourdement. Je n'ai pas le privilège que de choisir quand reléguer.
Attrapant sa tasse, l'ancien Archon Géo la porta à ses lèvres et bu quelques gorgées. Digérant la pique tout en acceptant ce que celle-ci sous-entendait. Qu'importait qu'il ai laissé savoir à son combattant le plus fidèle d'être encore en vie, celui-ci lui tenait rigueur de sa mise en scène. Voyant celle-ci comme un mensonge, une trahison aussi, presque.
- Xiao, ce n'était qu'une question de temps, souligna-t-il finalement. Tu devrais...
- Non.
Le mot avait été craché, sec comme l'air des déserts, comme les vents entourent les monts de Liyue.
- Ne prononce pas ça, siffla lentement l'Adepte. Je ne veux pas entendre parler de lui.
Bien sûr, comme toujours. C'était un sujet auquel Xiao refusait toujours de se prêter. Reniant encore et toujours ses affinités. Le Dieu de la Guerre plissa les yeux, cachant sa grimace derrière sa tasse tandis que le dernier Yaksha serrait les poings en se détournant. La haine dans son regard semblant capable d'incendier le monde tout entier.
- De toute manière, pourquoi en parler ? contesta-t-il une nouvelle fois tout en ignorant la brise délicate qui l'environnait. Des Sept, il est le pire, qu'a-t-il fait de méritant à mon égard ?
Silence. Soupir de l'un, grognement de l'autre. La tranquillité d'une montagne millénaire face au courroux d'un vent maladivement rancunier. Xiao avait ces airs de tempêtes, celles qui possédaient la capacité de raser tout ce qui se trouvait sur leur passage, sans la moindre douceur. Sans la moindre compassion.
Soupirant de nouveau, Zhongli détourna finalement le regard, observant les alentours.
Ah si seulement, si seulement le dernier Yaksha savait...

La première fois remontait à si loin. La guerre se dessinait à l'horizon, forçant les Dieux à se préparer. Leurs élus prenaient les armes, prêt à donner leur vie pour leur Seigneur. Tous se devaient de quitter leurs proches, leurs terres, de sorte à se battre. À se battre réellement, abordant les couleurs de ceux qui les avaient choisit. Il faisait nuit, il était tard. Si tard que le ciel s'en faisait noir, laissant les mortels se reposer.
Morax observait le lointain, affûtant la lame de sa lance, un sourire ravageur aux dents. Cette guerre n'était pas de son fait. Une part de lui la regrettait déjà, tandis qu'une autre elle, l'attendait avec impatience. Des batailles il était Dieu, qui pouvait lui reprocher d'aimer celles-ci ?
Son épiderme en frissonnait d'avance, tant il se sentait tendu. À la manière d'un arc prêt à décocher ses flèches. Meurtrier des cornes au bout de la queue. Un véritable dragon, animé par une soif de sang inépanchable. Qu'importait qu'il doive se priver de ses meilleurs combattants. Ceux-ci vaincraient et lui reviendraient. Cette pensée fut accompagnée d'un courant aérien léger. Ô si léger que l'Archon Géo en compris le sens, directement.