Chapitre 4

3 0 0
                                    

Après cette soirée, nous avons passé le week-end à nous amuser. Nous sommes sortis et nous avons passés un de nos meilleurs week-ends. Nous n'avons pas pensé à grand-chose à part nous amuser. 

Nous voilà donc dimanche soir, la veille du début d'une nouvelle semaine de cours. Notre rythme revient à la normale demain. Nous avons du mal à nous séparer. Ce week-end nous a tous permis de se soigner mentalement, de faire redescendre le stress qui avait monté en flèche ces derniers jours. Même si nous ne sommes pas tout à fait reposés et remis de vendredi et ce week-end, il va falloir commencer une nouvelle semaine de cours.

D'ailleurs, demain nous commencerons notre nouveau semestre en sport, ce qui veut dire nouveau sport et nouveau groupe pour quelques mois. Je sais que dans ce nouveau groupe je suis avec deux de mes amies mais je ne suis pas avec mon frère. Mais on est dans le même gymnase. Lui a une session de handball tandis que j'ai une session de gymnastique. J'ai trouvé la répartition très clichée d'ailleurs, ils ont mis presque toutes les filles en gymnastique et tous les garçons en handball.

Ce lundi commence alors comme tous les lundis, quoique les derniers étaient plus tendus que d'habitude, ce qui fait que celui-ci me paraît calme et détendu, presque agréable.

Mais ça reste quand même un lundi.

« On y va maman, on va être en retard ! »

C'est ainsi que Jungkook et moi nous mîmes sur le chemin de notre lycée, pour recommencer notre vie de lycéens normaux. Malgré moi et ce que j'étais.

Quand je disais que ce week-end je n'avais pas pensé à grand-chose, je voulais surtout dire que je ne m'étais posé aucune question sur la mélodie que j'avais entendue. J'ai voulu scruter chaque personne que je voyais pour voir si j'étais attirée par eux, mais je me sus retenue.

Avant nos 16 ans, nous ne ressentons aucune attirance amoureuse ou sexuelle, elle arrive le jour de nos 16 ans. Certains adolescents profitent directement de cette attirance pour s'amuser avec des gens, et au contraire certains ont du mal à se faire à cette attirance et mettent un certain temps à l'apprivoiser et l'apprécier. Je m'étais imaginée réagir de beaucoup de manières différentes le jour de mes 16 ans. Je m'étais imaginée faire comme certains adolescents et coucher pour la première fois avec un garçon un peu plus vieux que moi dès le soir de mon anniversaire, je me suis aussi imaginée tomber doucement mais follement amoureuse d'un garçon au lycée, comme dans les films, je m'étais même imaginée ne pas aimer cette attirance mais finalement me rendre compte que ça n'apporte que de l'amour et du bonheur. Et je m'étais aussi évidemment imaginée entendre cette mélodie, la détresse que j'allais subir, voir que j'étais attirée par les femmes, ou attirée par personne, l'angoisse que j'aurais au quotidien, jusqu'à la fin de mes jours.

Mais non. Rien de tout ça. Je suis juste là à ne regarder plus personne dans les yeux par peur d'une attirance ou d'une absence d'attirance. La dame qui nous a vendu les tickets au cinéma ? Je me rappelle juste de ses cheveux blonds, je n'ai rien vu d'autre. Le monsieur qui nous a vendu le pop-corn ? J'ai fait exprès d'être sur mon téléphone, j'ai à peine voulu entendre sa voix.

Je ne veux pas savoir par qui je suis attiré, ou si je ressens même de l'attirance pour quelqu'un. Ça me fait vraiment peur. Comment vais-je réagir quand je m'en rendrais compte ? Et puis comment je m'en rendrais compte ? Tout le monde dit que ça te frappe d'un coup. Mais si jamais je réagis mal si je suis attirée par une femme ? Tout le monde le verrait. Et si ça ne me frappait jamais ? Tout le monde s'en rendrait compte aussi, non ?

C'est comme si il n'y avait aucune issue. Sauf qu'il y en a une.

Me faire soigner dans ces camps.

Save usOù les histoires vivent. Découvrez maintenant