AMNESIA : Je n'ai qu'un voeu... C'est de le retrouver.

I - Incompréhension

- Je veux... Le voir...

Tels étaient ses derniers mots, observant avec effroi les flammes l'entourer puis l'engloutir tout entière.

Quelle malchance, elle était seulement venue chercher un livre qu'elle avait oublié, mais le destin en avait choisit autrement.

Aujourd'hui était son premier pas vers la mort. Elle pouvait vouloir combattre le coma qui suivait un maximum, que la mort la rattrapait chaque jours. Et chaque jours, elle n'espérait que de pouvoir revoir son doux visage. Elle savait d'ailleurs qu'il venait tous les jours lui rendre visite.

Mais son combat avait pris fin après 25 jours de lutte contre la mort. Elle était maintenant totalement éteinte.

Et pourtant...

Les volets claquaient, un vent puissant s'introduisait dans la chambre de la jeune fille. Comme si ce monde se révoltait soudainement.

Des bruits étranges résonnaient dans tout l'appartement, et c'est dans un sursaut qu'elle se réveilla.

La terreur ne quittait plus son visage, n'était-elle pas morte ? La tempête continuait de s'acharner sur son appartement. Le vent venait faire voler tout ses papiers en tourbillon, alors que la pluie venait claquer contre le sol violemment. L'orage retentissait aussi.

C'était comme un mauvais présage, et elle tremblait bien trop pour pouvoir fermer la fenêtre.

La peur coulait dans ses veines. Elle était perdue. N'était-elle donc pas morte dans la nuit du 25 au 26 Août ? Pourquoi n'arrivait-elle à se rappeler de rien ?

Les volets avaient claqués brusquement le mur, lui provoquant un sursaut. Des larmes commençaient aussi à couler sur son visage.

Elle essayait de se rappeler de la raison de pourquoi elle avait tant espérer être en vie, mais petit à petit ses souvenirs s'envolaient vidant son esprit entièrement.

Qui était-elle ? Où était-elle ?

Ses lèvres demeuraient scellées, elle était comme dans l'impossibilité de penser par elle-même. Comme si elle était possédée.

Mais elle demeurée seule dans cette chambre chaotique.

Angoissée, elle entoura ses genoux de ses bras et commença à pleurer en rythme avec les claquements de volets. Sa tête cachée dans le creux de ses genoux, elle ne voyait plus les feuilles s'envoler d'une manière presque magistrale dans sa chambre.

Pendant un moment, le temps semblait comme arrêté. La tempête continuait d'essayer de détruire cet endroit, comme si elle voulait effacer l'existence de la jeune fille. Comme si ce monde essayait de mettre un terme à sa vie...

Puis la seconde d'après, alors que le réveil marquait enfin 6h, les volets claquèrent une dernière fois, se refermant.

A nouveau elle eu un sursaut, relevant la tête. Elle pouvait observer un magnifique levé de soleil par la fenêtre.

Comment d'une seconde à l'autre, le temps avait-il pu autant changer ? C'était comme un rêve, malgré tout, l'état de sa chambre lui prouvait que tout était réel.

Son coeur l'alarmait de ne pas sortir, de simplement rester à la maison. Sans souvenirs, sans personnalité, sans pensées... Comment pourrait-elle s'en sortir ?!

Toc Toc Toc

Elle sursauta à nouveau, une femme entra dans sa chambre. Elle râla d'abord sur l'état de la chambre, marmonnant entre deux mots quelque chose du genre "tu n'as pas encore fait ta valise ?". Étrangement, si cette femme habitait ici, n'aurait-elle donc pas entendue la tempête ravager cette chambre ?