Deutschlandlied

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-Coucou Élise, comme tu le sais, mon ex m'a offert des places pour le match France-Allemagne, avant qu'on se quitte. Puisque je ne vais plus avec lui, je me demandais si tu voudrais venir avec moi ? Je sais que tu aimes l'ambiance des stades ! Voilà, redis moi si jamais ça t'intéresse. Au faite, ce sont les places juste derrière le but, au dessus des supporters tarés, tu sais... Bisous, à plus tard.

-Fin du message vocal.

Un grand sourire s'afficha sur ma figure. Bien sûr qu'aller voir un match avec une amie me plairait ! Mais je devais avouer qu'Amélie avait raison. C'est nettement plus l'ambiance du stade que le foot lui-même que j'appréciais. Je lui transmis directement mon enthousiasme à cette idée, et soupirai en me rappelant que le match n'était que dans une semaine. Il fallait prendre son mal en patience. 

Le vendredi soir arrivé, je me préparai en vitesse car toujours en retard. J'avais été totalement surexcitée toute la journée mais il avait quand même fallut que je prenne le temps de boire un café avant de partir du boulot. C'était le café de trop. Peu importe, l'heure n'était pas aux regrets mais à l'action. Quelques minutes plus tard et voilà Amélie qui sonne. Je descendis et l'accueillie à bras ouverts. 

La foule était en délire devant le stade, pourtant il ne s'agissait que d'un match de poule. Après avoir bataillé ferme pour passer la porte, nous trouvâmes notre place dans les gradins. En effet c'était juste au dessus des supporters vraiment  fous. C'était une tribune mixte mais il y avait tout de même plus d'allemands que de français.

-On va se faire frapper quand notre équipe aura gagner le match, glissais-je à mon amie.

Elle acquiesça en rigolant. Elle ne me prenait pas au sérieux, beaucoup trop imprudente. La plupart des autres spectateurs s'installèrent autour de nous, je les observais avec curiosité en attendant le début. Le chant des hymnes était ma partie préférée. J'aimais beaucoup l'émotion qui s'en dégageait. Au bout de quelques minutes, les joueurs rentrèrent sur le terrain. Globalement, il y avait plus de supporters français dans le stade : nous jouions à domicile. Cependant, les allemands étaient très bruyants quand il s'agissait de montrer son soutien aux footballeurs. 

C'est l'hymne allemand qui retentit en premier. Les joueurs étaient alignés, la main au cœur et chantant avec plus ou moins d'émotion. J'ai toujours trouvé que l'hymne français était le meilleur au monde. Il est plus dynamique et puissant que les autres. Il n'empêche que les supporters adverses étaient au maximum de leur enthousiasme. Quasiment tous s'étaient levés autour de nous. Ils chantaient avec entrain. Soudain, alors que venait le moment le plus rythmé de l'hymne, je reçus la totalité d'une boisson sur ma tête. Horrifiée, je me tournais vers Amélie qui me regardais de sa mine scandalisée sans pouvoir totalement cacher son rire. Comprenant que mon assaillant était derrière moi, je me retournais lentement prête à m'énerver. Mais je croisai un regard qui me fît perdre tous mes moyens. 

C'était un supporter allemand qui, complétement entrainé dans l'hystérie du chant, avait renversé tout son coca sur la personne devant lui : moi. Il me regardait absolument accablé par son acte. De suite, il se fondit en excuses dans un français plutôt bon, tout en s'agitant dans tous les sens. Evidemment tous les regards s'étaient tournés vers moi. Et plus que la boisson dans mes cheveux, c'est ce qui me força à fuir le plus vite possible vers les toilettes, sans un mot. Après avoir bousculé une dizaine de personnes, j'arrivai enfin à mon but. Les toilettes dans un stade, ce n'était pas la grande classe mais on fait avec ce que l'on a. Je me posai devant le miroir et m'observai. J'étais évidemment trempée, mais si mon tee-shirt n'avait pas survécu, mon jeans lui, s'en était bien sorti. Après avoir vérifié la propreté des lavabos, je plongeais mes cheveux dans l'un d'eux pour les rincer à l'eau clair. C'était le maximum que je pouvais faire : je n'avait ni rechange, ni veste. Observant le résultat, je soupirais avant de me décider à sortir de ma cachette. 

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