Chapitre 2

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C’est rapidement que je me tourne vers la source de ma surprise. Un homme, avec de longs cheveux noirs descendants jusqu’à ses épaules et aux grands yeux verts, se tient au coin de la porte d’entrée. Il a l’air d’avoir tout au plus une trentaine d’année mais pourtant, il garde une allure juvénile. Il est maigrichon avec un visage trop chaleureux pour montrer un quelconque réel agacement. Il ressemble aux professeurs qui ne se font pas respecter par les élèves et avec qui on ne prend jamais aucune remarque au sérieux. Je ne suis pas sûre que travailler ici soit fait pour lui, mais je viens de le juger seulement en voyant son apparence, j’attends donc de voir comment il s’avère être mentalement. Il essaie de me regarder durement, mais sans doute sans le vouloir, une lueur d’amusement danse dans son regard lui enlevant tout le reste de crédibilité que je lui accordais. En quoi est-ce drôle de venir engueuler une personne ?

-Mademoiselle, tout le monde n’est pas obligé d’entendre votre coup de gueule alors veuillez-vous calmer. Tente tout de même l’homme pour détendre la situation qui s’envenime au fur et à mesure que les secondes s’écoulent.

- Vous n’avez pas à me dire quand je dois m’énerver ou me clamer, un trop pleins d’hormones ça ne se contrôle pas. Je réponds souvent en utilisant cette idée d’hormones parce que mes parents n’arrêtaient pas de l’utiliser pour expliquer mes réactions, selon eux, déplacées à leurs amis de la « Haute » comme ils aiment les appeler. J’étais et je resterai une honte pour eux. Ils auraient préféré me voir morte que d’être ici, dans cet établissement afin de pouvoir encore trouver une excuse bidon devant leurs amis, une qui serait plus glorieuse, mais tout autre que la vérité, tout autre que celle que je suis réellement devenue. Je suis le canard noir de la famille, la tâche sur leur tableau blanc parfait. Je suis sûre qu’ils regrette ma naissance à l’heure d’aujourd’hui. Il aurait mieux fallut pour eux de rester un couple sans enfant que de m’avoir moi, une erreur. Et oui, mes parents font plus attention aux apparences extérieures, ils sont des adeptes de la richesse et de la haute société. De base, ma confection avait pour unique but de ressembler un peu plus à la famille parfaite, mais c’est moi qu’ils ont eu, la petite délinquante de la famille.

- Je pense qu’une punition sera l’idéale pour te faire comprendre qu’on ne répond pas à ceux qui se trouvent au-dessus au niveau hiérarchique. Dit-il en croisant les bras sur son torse de manière très hautaine et en avançant jusqu’au milieu de la salle. Il décide en plus de passer au tutoiement pour, sans doute, se rendre plus impressionnant. Son regard semble me juger de haut en bas et sa lueur de chaleur a, en ce moment-même, complètement disparue ce qui me déroute légèrement, mais je finis par vite me reprendre parce que j’ai déjà rencontré des personnes qui étaient comme ça, presque lunatique, dont une en particulier.

- Il est temps de vous remettre à jour, la liberté d’expression est autorisée maintenant. J’emploie un ton rempli de haine. Depuis que je suis arrivée, on n’arrête pas de m’ennuyer avec ma façon d’être, j’ai le droit de vouloir exprimer mes idées, de vouloir ne pas dévoiler mon passé. Alors oui, je suis énervée !

-Que se passe-t-il ici ? Un second homme qui semble quant à lui plus jeune que le premier rentre à son tour dans la pièce, mais je suis trop concentrée sur l’autre pour vraiment y faire attention. Je me demande tout de même s’ils se sont tous donné réunion dans « ma » chambre ? Parce que là ça commence à faire beaucoup et en peu de temps.

- Cette jeune personne se déchaînait, je suis donc venu lui demander de se calmer. Explique brièvement le premier.

-Tu es Willow, n’est-pas ? Le second me demande à moi cette fois-ci tout en me fixant de ses yeux sombres, je le sais parce que suite à la prononciation de mon prénom, j’ai tourné la tête pour savoir qui semble me connaître et pas moi. Je fronce alors les sourcils ne sachant pas comment il sait mon identité puisqu’il ne m’a jamais vu et en plus, je n’ai pas dû envoyer de photo pour montrer à quoi je ressemblais pour les archives de la maison de redressement. Je me permets de le détailler davantage pour essayer de comprendre avec son apparence à qui j’ai affaire. Il porte un tee-shirt noir à manches courtes et un jeans bleu délavé. Ce jeune homme a les cheveux blonds, tout le contraire des miens qui sont noirs de jais, dont le dessus de son crâne se retrouve plus garni que le reste de sa tête. Il a une forme de visage ovale qui met en valeur son nez fin et droit, sa bouche légèrement pulpeuse. Cette dernière est entourée d’une petite barbe naissante. Je remarque un grain de beauté sur la haut de sa pommette droite qui lui donne, d’ailleurs, un air plutôt craquant. Seulement, ses yeux sombres me rappellent à l’ordre, j’arrête de me perdre sur les traits de son visage, mais garde tout de même, les sourcils froncés.

The Delinquents (Nouvelle version) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant