Chapitre 4

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J’entre dans la cafétéria pour aller prendre mon petit-déjeuner. Quand soudain, quelqu’un m’attrape le bras droit par derrière. Je me retourne vivement avec surprise et j’aperçois Louis, un regard moqueur encré sur le visage. Que me veut-il encore ? Je ne vois pas ce qu’il y a de drôle là-dedans.

-Je voulais te dire merci pour hier. Grâce à toi, j’ai échappé à une punition. Il me lâche tout en plaçant sa main à l’arrière de son crâne, l’air gêné. Ça se voit qu’il n’a pas l’habitude de faire ce genre de chose.

-Je n’ai pas fait ça pour toi, pas besoin de me remercier. Dis-je en me mettant bien droite face à lui, mais en gardant une attitude méfiante. Je n’ai pas oublié son comportement d’hier qui m’a fortement dérangé, arrogant et hautain, bien que j’admets ne pas avoir été très correcte non plus.

-Ouais…Tu veux venir manger avec nous ? Demande-t-il encore plus mal à l’aise qu’avant.

-Tu n’es pas obligé de te forcer et non, ça ira. Ne voulant pas continuer cette conversation avec lui, je me retourne et je vais dans la file près du comptoir pour récupérer, enfin, quelque chose à me mettre dans le ventre. Heureusement, Louis ne semble pas insister et repart près de ses amis.

Je vais m’asseoir à une table vide et entame ma tranche de pain tartinée, cette fois-ci, au chocolat et à la confiture d’abricot. Ça peut paraître une combinaison étrange, mais je me souviens que mon grand-père m’en faisait tout le temps quand j’étais enfant. C’est délicieux ! Une bouchée après l’autre, je me revois attablée auprès de mes grands-parents. Les odeurs de café, de jus d’orange frais et du pain me reviennent en mémoire. Les sourires, les rires et les regards tendres me rendent un brin nostalgique de cette période passée. Je ressens encore la sensation de la vieille chaise en bois sous mes fesses. Peut-être que ce mélange saugrenu est ma Madelaine de Proust ?

-Bonjour Wil ! Je n’ai pas encore vu celui qui interrompt le cours de mes pensées, mais je sais déjà à qui appartient cette voix qui me paraît tellement agaçante à cet instant.

-Je t’ai dit d’arrêter de m’appeler comme ça, on n’est pas ami ! Je le regarde qui s’assied à mes côtés, il porte un simple sweat noir à capuche avec un jeans bleu foncé. Il a un grand sourire aux lèvres, ce qui a tendance à m’énerver. Pourquoi être aussi enthousiaste dès le matin ?

-Je doute que tu laisses tes amis te surnommer comme ça. J’avoue qu’il n’a pas tort. Après, il faudrait déjà que j’entretienne ce genre de relations avec les autres. Comme je l’ai dit, je n’ai personne sur qui compter.

-Enfin passons, je voulais te prévenir que ce soir il y a les appels et les visites des proches. Continu-t-il.

-Ah… et c’est toutes les semaines ? Demande-je pas trop rassurée de devoir affronter le regard réprobateur de ceux qui oseront venir ici pour prendre de mes nouvelles. Cependant, je sais qu’au fond de moi, ce ne sont pas mes proches ma plus grande crainte. Je sais que lui aussi pourrait être là pendant ces moments qu’on a avec l’extérieur. Je pensais enfin m’en être libérée en étant amenée ici. Je croyais être coupée du monde et éloignée du plus gros de mes problèmes. Il faut croire que je me trompais. La source de tous mes malheurs, j’en suis quasiment certaine, viendra me rendre visite. Je suis son jouet, sa chose. Je me demande sans cesse comment vais-je un jour m’en sortir ?

-Oui, ça se passera tous les samedis dans l’après-midi. Explique Noah.
 
-On peut refuser les visites ? Tente-je.

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⏰ Dernière mise à jour : Apr 03, 2021 ⏰

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