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Faire sa rentrée une fois n'était pas une partie de plaisir pour les étudiants

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Faire sa rentrée une fois n'était pas une partie de plaisir pour les étudiants. Alors s'il devait la revivre seulement quelques semaines après celle-ci, ce serait très embêtant.

Embêtant.

Jeno trouvait ce mot assez faible pour décrire son angoisse et son ennuie face à la situation actuelle. Il avait déjà eu beaucoup de mal à se faire des amis dans son ancien lycée. Alors il n'osait imaginer ce qu'il en serait ici. Un lycée au cœur de Séoul. Lui qui avait toujours vécu paisiblement dans la banlieue. Il avait peur également, mais il mettait cela sur le dos de sa paranoïa après avoir regardé autant de drama. Lorsqu'il y avait un nouvel élève, il se faisait toujours persécuter par les plus populaires. Et il était loin d'avoir envie qu'on l'embête. Combien même il savait se défendre, il n'avait envie d'aucun problème. Dans son ancien lycée, il n'y avait pas vraiment de clan de populaires ou de moins populaires. Il avait peur du changement et il se rassurait en se disant que c'était normal, que tout irait bien.

Tout cela, en tâchant de garder un visage neutre face à ses vingt six camarades de classe qui le fixaient tous d'un air curieux. Son nom écrit au tableau, il se contenta de s'incliner lorsque le professeur le présenta à la classe puis rejoint la place que celui-ci lui désigna. Près de la fenêtre. C'était rare que cette place soit libre. Les élèves s'aglutinait là généralement. Après ça, le cours débuta et Jeno se rendit compte qu'il avait déjà vu ce chapitre dans son ancien lycée. Et il n'avait aucune envie d'être attentif à un cours qu'on lui avait bourrer dans le crâne pendant un mois. Il laissa alors son regard dévié vers la fenêtre et grimaça face à son reflet.

Son attention fut soudainement attiré par de la fumée. En baissant le regard plus bas, il le vit, ce garçon, assit au milieu de l'étendue d'herbes, juste sous un arbre, une fine cigarette entre les lèvres. Le cœur de Jeno manqua un battement. Même du haut du premier étage, il parvenait parfaitement à saisir ses traits hypnotisant. Des cheveux corbeaux à l'allure si douce, une peau claire mais légèrement hâlée, des yeux d'un marrons si sombre qu'ils se rapprochaient de l'onyx, surmontés de longs cils. Ses lèvres étaient fines et rosés, sa mâchoire droite puis au centre de ce visage parfait un petit nez. Il semblait grand et légèrement musclé. Son regard vide était aussi effrayant que fascinant.

Jeno était charmé.

Il se mordit la lèvre, espérant ne pas s'être transformé en tomate pendant que son cœur avait décidé de devenir un tambour faisant faire entendre ses battements dans tout son corps: sa tête, ses veines, ses os, sa peau.

Sa respiration se coupa lorsque le jeune homme leva la tête vers lui. Jeno tenta un sourire qui lui fut rendu. Un beau sourire, fin, amusé. Il déglutit. Le lycéen retira la cigarette de sa bouche et souffla une longue traînée de fumée en direction de Jeno. Puis il sembla rire. Jeno ne put s'empêcher d'étouffer un rire à son tour. La professeur l'interpela lui faisant baisser la tête de honte. Son regard se reposa à nouveau vers l'extérieur ou le garçon le regardait avec amusement. Il apporta le fin bâton à ses lèvres et au vu de son torse qui se gonflait, il venait de prendre une grande bouffée. Jeno étouffa de nouveau un rire lorsque le garçon souffla toute la fumée par ses narines. La professeur le réprimenda longuement cette fois-ci et le menaça d'être viré à la prochaine. Il baissa la tête, gêné que tous les regards soient sur lui. Mais celui qui le gênait le plus était sûrement celui de ce garçon. Celui-ci souriait d'un air désolé.

Il écrasa la cigarette contre l'arbre, faisant grimacer Jeno qui imagina celui-ci prendre feu, avant de jeter le mégot quelque part au milieu de l'océan de verdures. Il se leva, adressa un signe de main à Jeno avant de rentrer à l'intérieur de l'établissement. Jeno fit la moue, déçu, et se promit de retrouver ce garçon plus tard et de se rapprocher de lui. Pour l'instant, il était obligé de se concentrer sur cette exercice de mathématique. Il soupira et plongea le nez dans ses cahiers et livres. C'était d'un ennui et d'une facilité. Il se retint de souffler une énième lorsqu'une frappe à la porte se fit entendre. Jeno retint son souffle lorsque celle-ci s'ouvrit. Le garçon était là, un air désolé étirant ses traits lorsque la professeur lui adressa un regard sévère.

"Na Jaemin que nous vaut l'honneur de votre présence.

- Désolé professeur, j'avais quelque chose à faire.

- Urgent au point d'arriver avec quarante minutes de retard ?

- Plus ou moins. Mais je ne suis pas là pour vous déranger. Je vous le promets et vous le savez.

- Bien, va à ta place. Tu as intérêt à être sérieux.

- Merci, dit-il en adressant un petit sourire à la femme qui leva les yeux au ciel."

Jaemin s'avança au milieu des rangés de tables et trébucha soudainement, tombant brusquement au sol dans un bruyant vacarme. Jeno le regarda surpris alors que le jeune homme soupira les poings serrés. Jaemin se releva et, à peine eut-il fait un pas, il tomba de nouveau.

"Bon, vous rangez vos pieds et vos sacs, s'exclama la mégère, agacée."

Des chuchotements et soupires atteignirent les oreilles du nouvel élève et il remarqua finalement les regards hostiles adressés à Jaemin. Celui-ci se leva une dernière fois, se dirigea vers lui et s'assit juste devant. Il sortit ses affaires de son sac prêt à se mettre au travail. C'était sans compter sur une boulette de papier arrivant tout droit sur son visage et cognant son œil. Il grimaça et grogna de douleur en posant sa main par dessus, sous le regard surpris de Jeno dont les oreilles accueillirent les ricanements de ses camarades. Ce qui se passait n'était pas normal à ses yeux. L'adulte avait tout vu mais n'avait fait aucune remarque, le garçon ne s'en plaignait pas et personne n'intervenait. Mais où est-ce qu'il avait atterri ?

ultraviolence | nominOù les histoires vivent. Découvrez maintenant