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Nous sommes le vendredi vingt neuf août

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Nous sommes le vendredi vingt neuf août. Soit seize jours après l'anniversaire de mort de ma mère. En effet, celle-ci est supposé être morte le treize août l'année de ma naissance. Mais je n'en sais trop rien. De la manière dont s'en est abordé, ça ne ressemble pas trop à une lettre de suicide. Et ce n'en est pas une. Je préfère le terme lettre d'explication. Parce que j'en dois à tout le monde. Généralement, on commence par la famille. Or, je n'ai aucune idée de ce qu'est une famille. J'ai grandi avec un homme. Je ne sais trop si c'est mon père. Est-ce le rôle d'un père de rouer son fils de coup ? Je n'en sais trop rien. La femme qu'il affirme être morte par ma faute, est-elle vraiment morte ? Je ne le saurai probablement jamais. Je n'ai aucune idée d'où je viens, où est ma place, ni ce que je devrais en penser. Ma mère est morte le jour de ma naissance. C'est dans ses mots là que j'ai grandi. Mais voici ce que j'ai appris et déduit sur mes origines au cours de ma courte vie: Ma mère a fugué de chez elle pour vivre aux côtés de l'homme qu'elle aime. Et c'est par une malheureuse soirée qu'elle subit un viol pour finir par me donner vie neuf mois plus tard avant de disparaître sans laisser de trace à l'homme qu'elle aimait. Rendu fou par cette situation, la seule chose qui lui restait d'elle était moi. Ce petit être qui n'avait rien à voir avec tous les malheurs qui lui étaient tombés dessus. Mais à ses yeux, il était responsable de tout. Et quelle meilleur moyen de se venger de lui que de l'élever ? C'est ainsi que j'ai grandi dans ce vieux immeuble délabré de Séoul. J'ai appelé cet homme papa, j'ai suivit chacun de ses ordres, j'ai travailler d'arrache pied dès que je fus en âge de le faire et j'ai payé tout ce qu'il y avait à payer. J'ai aussi écouter attentivement chacune de ses insultes, chacuns de ses cris à travers ses larmes avec l'impression d'avoir le sang de ma mère sur les mains, je l'ai laissé m'assener maintes et maintes coups de ses poings, de ses bouteilles ou autre. Je pense que même si je ne savais pas vraiment à quoi ressemblait une famille, je me doutais fortement qu'il ne s'agissait pas de ça. Il me suffisait de voir les autres enfants. Alors jusqu'à mes treize ans, j'ai considéré que je n'avais pas de famille. Jusqu'à que ce garçon s'auto-déclare mon grand frère. C'était vraiment adorable. Ça m'a fait tellement chaud au cœur de t'appeler hyung. Ça rendait le tout encore plus réalistique sachant que j'étais le seul à y avoir le droit. Tu es la seule et unique famille que j'ai, Mark hyung. Je n'ai malheureusement aucun héritage. Sinon, je t'aurai tout donné. J'aurai voulu tout te dire, après tout, tu es la première personne à qui je me suis confié. J'aurai dû continuer. Ne jamais me taire. Pour ne pas en arriver à là. Tu me manques hyung. Chaque fois que je te vois, mon cœur se sert tellement fort. Tu me manques. Et c'est à toi, le premier, que je m'excuse. Je suis désolé de tout ce qui s'est passé au collège, au lycée et en dehors. Et je suis désolé de partir comme ça alors que tu essayais d'arranger les choses. Je suis désolé de te voler tout ce que tu as. Je suis désolé de te faire souffrir. Tu mérites tout hyung. Je suis tellement heureux de t'avoir connu. Tu es l'une de mes meilleurs rencontres. L'une des plus belles et chaleureuses. Je t'aime hyung.

J'aime chacun de mes amis. Enfin, je ne sais pas si je peux dire que j'en ai encore. Mais j'en ai eu. Le temps ne nous a pas rapprocher mais plus il passe, plus je me remémore nos moments et je les chéris. Je regrette de ne pas avoir été plus reconnaissant de ce que j'avais. Une grande bande d'amis, tous aussi formidables les uns que les autres. Le premier de qui je me suis rapproché m'a reprocher de ne pas savoir sourire et de toujours plomber l'ambiance. Et il n'avait pas tort. J'aurai dû m'appeler rabat-joie pas vrai Renjun ? Ça me va beaucoup mieux que Jaemin sur le coup. Oui... quand j'étais avec vous, vous étiez des petites étoiles, chacun le soleil de son propre univers et moi je me sentais comme une ombre menaçante qui planait sur votre bonheur. Au fond, c'est ce que j'étais. Parce que j'y pensais trop fort. Tu me le disais souvent: à trop y réfléchir, on l'attire. Et c'est ce qui est arrivé. T'es le meilleur ami que j'aurai dû écouter au lieu de faire le con. Mais j'ai fait le con. Jusqu'au bout. En fait je suis même allé trop loin. Je pensais faire bien. Même si au fond je savais que si tu savais pourquoi je faisais tout ça tu viendrais me frapper et m'insulter. T'es trop con Na Jaemin mais cette fois t'as dépassé les bornes. J'attendais avec effroi le moment où tu viendrais m'hurler cette phrase. Ce n'est pas arrivé. Je t'ai juste vue t'éteindre, l'éclat dans tes yeux disparaître et ton sourire d'enfant s'effacer. Sans jamais revenir. Je t'ai détruit. J'ai détruit ton enfance. J'ai détruit une partie de ta vie. Je suis désolé. Sincèrement. Parce que je ne sonne pas trop sérieux quand je m'excuse. J'ai juste l'air de me forcer. Mais c'est le contraire. Je ne voulais pas vous faire du mal à vous que j'aime et je me sens tellement mal quand je pense que c'est trop tard. J'en ai sûrement rajouté en me retirant la vie en plus. Et avec cette lettre aussi. Tu peux en faire ce que tu veux. Elle est à toi. Elle est pour toi. Merci d'avoir été mon ami, merci de m'avoir ouvert les yeux sur plein de choses, merci de m'avoir fait sourire. Merci d'avoir été mon ami Renjun. Je t'aime.

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