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️ TW: comportement auto-agressif et aussi un, plus léger pour les ématophobes



Tous les regards étaient posés sur lui, moqueurs, jugeurs, plein de dégoût et de haine. Tout le monde savait. C'était sûr. C'en était finit de lui. Il aperçu soudainement son petit ami accompagné de ses amis. Il semblait souffrant et Jaemin se sentit coupable. Son cœur était serré et il lui était plus douloureux que son corps endolori, qui avait dû subir une salve de coups, le matin même. Il s'en retrouvait avec une grande difficulté à marcher. Mais peu lui importait sur le moment. L'expression détruite de son petit-ami l'était plus. Au regard glacial de celui qui était, par le passé, son meilleur ami, il baissa la tête. Et en le relevant légèrement, il croisa le regard de Jeno qui abordait un visage plus inexpressif que tantôt. Il s'approcha de lui. Tout le monde les regardait.

"C'est pas l'envie qui me manque de te claquer devant tout ce petit monde. Mais je préfère parler au calme et seuls."

Jaemin hocha la tête et suivit son petit-ami vers un coin à l'écart.

"Tu t'es encore battu.

- Désolé...

- Non tu ne l'es pas. Et sûrement pas pour moi. T'en as rien à cirer de moi. Sinon tu n'aurais pas fait ça. Avec Kang Choonhee. Une fille. Tu te jouais de moi c'est ça ?

- C'est pas ce que tu crois...

- Ah oui, s'emporta Jeno en sortant son téléphone de sa poche. Parce que t'es pas en train de t'envoyer en l'air avec quelqu'un qui n'est pas moi là ?!"

Jaemin sentit les larmes lui monter aux yeux à la vue de la vidéo. Pourquoi semblait-il y prendre plaisir ? Il se sentit nauséeux et tremblant.

"C'était ça la fameuse connerie hein ? Eh bah tu sais quoi, t'as raison. Je ne veux plus entendre de toi. Si au moins tu m'avais dit la vérité dès le départ au lieu de chialer comme une merde et m'inquiéter comme ça. Tu crois vraiment que t'es à plaindre dans cette histoire ? Tu n'as que ce que tu mérites. J'aurai dû écouter les autres. T'es qu'un enfoiré.

- S'il te plaît...

- Je t'emmerde. Ne m'approche plus jamais."

Et il partit le laissant seul, dans ce couloir. Seul. Le monde tournait autour de lui, à une vitesse hallucinante, le faisant tomber au sol. Il n'avait aucun repère, rien à quoi s'accrocher. Il était seul. Encore une fois. Mais cette fois, c'était encore plus violent et terrifiant. Il venait de perdre Jeno. Un haut le cœur le prit et il se retrouva à rendre ses tripes au sol avant de fondre en sanglot. Il avait tellement froid, tellement mal.

"Oula, qu'est-ce qu'il s'est passé ici ?"

Il garda la tête baissé à l'entente de la voix d'adulte. Il l'avait reconnu. C'était son enseignante de mathématique.

"Il faut aller à l'infirmerie jeune homme. Je vais appeler l'agent d'entretien."

Il hocha la tête et se leva difficilement, se retenant comme il pouvait de crier de douleur à chaque mouvement, avant de s'empresser de quitter cet endroit. Mais au lieu de se diriger vers l'infirmerie comme suggéré par l'adulte, il préféra rejoindre la cour et surtout ce petit coin qui n'était réservé qu'à lui et son petit-ami. Il se tendit à cette pensée. Jeno n'était plus son petit-ami. Ce n'était plus leur coin. Ils ne se retrouveront plus jamais ici pour se câliner, s'embrasser, se parler, pleurer et rire. Il n'aura plus la chance d'être la cause de son sourire, celui qui sèche ses larmes, l'homme toujours à ses côtés. Tout ça parce qu'un groupe de trois débiles avaient décidé qu'il aurait à subir un rapport sexuel forcé avec une femme.

Les larmes lui montèrent aux yeux. Il pouvait encore sentir ses mains sur son corps, ses ongles s'enfonçant dans sa peau, sa bouche contre la sienne, son cou, son torse. Un frisson d'horreur le secoua alors qu'il se souvenait de son regard malicieux, de sa voix forte et de ses gémissements. Il entoura son corps de ses bras et les frotta dans l'espoir de se débarrasser de toutes ses sensations. Mais ça ne disparaissait point et il avait maintenant presque l'impression que son corps n'était pas le sien. Il lui était devenu étranger, horrible, sale. C'était frustrant, ça le mettait hors de lui et il en venait à se détester. Avec force.

Il sortit son briquet de sa poche et le regarda de longues secondes avant de l'allumer. Il remonta sa manche et approcha la flamme des rares parcelles blanches de sa peau. C'était une étrange sensation. Nouvelle de toutes les douleurs qu'il connaissait jusque là. Cette douleur là, il l'aimait. Elle était douce, elle le libérait de toutes ses pensées et le débarrassait de la vue de son affreuse personne. Le blanc devint rouge et Jaemin éteignit la flamme satisfait.

"Ne m'approche plus jamais."

Les larmes aux yeux, il se mordit la lèvre et renifla.

Jeno.

Lui-même peinait à réaliser à quelle point le noiraud avait pris une grande place dans sa vie, au point qu'il se sente vide sans lui. Mais ce vide sera éternel, Jeno ne sera plus jamais à ses côtés. Le vide s'intensifia et une sensation nouvelle et considérable s'empara de lui, douloureuse, affligeante. Elle était similaire à celle qui l'avait traversé à l'annonce de la mort de Chaeryeong. Très similaire. Mais celle-ci était bien plus intense.

Jeno avait les mains douces. Mains qui avaient caressé nombre de fois sa peau, si délicatement, avec tant de douceur et d'amour. Oui, Jeno reflétait tout ce que représentait le mot amour pour Jaemin. Ses étreintes étaient les plus chaleureuses et ses baisers les plus ensorcelants. Son regard, son visage, son corps, chaque partie de lui était synonyme de perfection à ses yeux.

Il l'avait perdu. Il avait perdu Jeno. D'une manière tellement débile. Il pensait vraiment expier son pêcher en laissant le malheur du monde s'abattre sur lui ?

Et si c'était le cas ? Et si toute sa rédemption était dans le fait de ne jamais être heureux et donc de ne jamais connaître l'amour ?

Un faible son quitta la barrière fragile de ses lèvres. Il se sentait horriblement seul. C'était ça l'enfer ?

ultraviolence | nominOù les histoires vivent. Découvrez maintenant