Le temps semblait tourner au ralenti. Le ciel azuré était parsemé de multiples nuages d'un blanc immaculé. Parfois, une légion d'oiseaux volant en parfaite coordination les uns avec les autres traversaient cette immensité agitant leurs ailes avec grâce. Une légère brise s'éleva caressant délicatement les pores de ma peau. Allongé dans l'herbe, je fermai les yeux pour savourer encore plus cette douce sensation sur mon épiderme. La fragrance de l'herbe fraîche remonta jusque dans mes narines, les chatouillant. Le silence était le maître incontestable des lieux, non pour me déplaire. Le soleil brillait agréablement et réussit à insuffler en moi un sentiment de plénitude ce qui me fit soupirer d'aise. Je pourrais rester ainsi des lustres. Mon esprit vaporeux oscillait entre éveil et sommeil jusqu'à ce que Morphée m'entoure dans ses bras maternels...
Je fus tiré de ma rêverie par l'appui d'un liquide froid sur ma joue. Les nuages auparavant blancs avaient tourné au gris cependant, ils ne recouvraient pas tout le ciel.
L'astre solaire avait entamé sa descente laissant se profiler son alter égo, empereur de la nuit. Je me relevais lentement retenant un bâillement. Il me fallut quelques minutes pour reprendre complètement possession de mes sens. Je n'aurais pas dû buller aussi longtemps. Une seconde goutte d'eau accompagnée de plusieurs autres chutèrent pour trouver refuge dans la chaleur de mon cuir chevelu. Je fus résolu à décoller mon arrière-train du sol pour me tenir debout. Je scrutais du regard mon environnement. La grande plaine était sublimée par le coucher du soleil mettant en valeur les fines gouttes de pluie posées sur la verdure. Les ombres secrètes des arbres de la forêt voisine se dessinaient dans le vert appelant les plus courageux à l'exploration. En son centre, la vieille éolienne tournait toujours à allure modérée. Ni trop rapidement, ni trop lentement. Elle m'avait toujours intrigué. Elle semblait avoir traversé les temps et les âges, mais se tenait toujours là fièrement.La pluie devenait de plus en plus insistante, à cette vitesse, je serai trempé jusqu'à l'os en quelques minutes. N'ayant pas pris mon vélo dût à la récente perforation de la chambre à air d'une de mes roues, je dus me réfugier sous un des grands arbres forestiers en attendant de pouvoir rebrousser chemin à pied. Un des arbres en particulier attira mon attention. Il était plus imposant que ses semblables, plus feuillu également. Sur son écorce, des cœurs y étaient dessinés symbolisant la passion brûlante de deux amants, mais ce qui attisait ma curiosité était ce trou béant au milieu de cette force de la nature. Un abysse sombre. Un sentiment me défendit de regarder à l'intérieur comme si j'aurai croqué dans le fruit défendu. Je me posai au pied de l'arbre et observai la pluie gagner en intensité. Le froid pénétra insidieusement sous ma peau provoquant le frisson de tout mon être. Un soupir traversa la barrière de mes lèvres. Adossé contre le bois, je fis abstraction du froid. Je fermai les yeux cherchant à calmer mes palpitations intérieur. J'ai toujours eu les pluies torrentielles en horreur, souvent dans ces moments, mon grand-père me disait de sa voix bourrue ces paroles si douces : «Foehn , n'oublie jamais que peut importe où tu sera, je serai là car tout au fond de mon cœur, je n'aime que toi ». Je le sentais à présent m'offrir le confort de ses bras en me berçant affectivement. L'esprit apaisé, j'attendis patiemment que le calme soit restauré et que je puisse enfin regagner la chaleur de ma demeure.
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Concours d'écriture
Historia CortaJ'ai récemment participé à un concours d'écriture et je voulais juste partager le texte que j'avais écrit pour l'occasion! Bonne lecture :)