𝐋𝐨𝐬𝐭 {Hyunchan}

Chapitre 11

Aller voir sa belle-mère

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Les nuages défilaient à travers le verre de la vitre du taxi dans lequel j'étais installé depuis plusieurs minutes, je viens remettre la manche de ma chemise une nouvelle fois, mon stress ne voulait pas redescendre, sans était presque invivable et irrespirable. Lorsque le taxi s'arrête devant le grand portail en acier noir, je me mords la lèvre inférieure, est-ce que je dois réellement y aller ?Avant que je ne puisse faire demi-tour, le portail s'ouvre, laissant entrevoir une partie du jardin.

Je sors enfin du taxi, après avoir payé et remercier le chauffeur, je marche, non sans mal, jusqu'à la porte d'entrée, entre temps, je prends soin de redécouvrir l'environnement dans lequel j'avais grandi, il n'avait pas changé, personne ne l'avait détruit, il était resté tel quel, pour mon plus grand bonheur. Après avoir soufflé tout l'air présent dans mes poumons, je décide enfin de sonner, je n'attends pas longtemps avant que la femme de ménage ne vienne m'ouvrir, Kang Hyewon n'avait pas changé, son visage était resté celui qui m'avait accompagné toute ma jeunesse.

"Chan, qu'est-ce que tu fais ici ?Mon Dieu, que tu as grandi, tu es devenu le joli garçon que j'ai toujours imaginé." L'une de ses mains vient se poser sur ma joue; "Tu viens voir Jiyeon je présume, elle est assez fatiguée en ce moment, je pense que tu sais pourquoi. Tu peux essayer d'être gentil avec elle, s'il te plaît, si tu ne le fais pas pour elle, fais le pour moi, d'accord ?"

"Je n'avais pas prévu d'être méchant avec elle Hyewon, je voulais m'excuser." Ses paupières s'ouvrent en grands, signe de sa surprise, avant qu'un sourire fier ne vienne se nicher sur ses lèvres.

"Tu as tellement grandi Channie, Madame est dans le salon, je te laisse la rejoindre, je vous prépare du thé en attendant." Je rentre dans le hall et j'observe les alentours, tout était encore à ça place, même les dessins horribles que j'avais fait pendant mon enfance étaient encore accrochés au mur qui donnait dans le bureau de mon paternel. Je marche ensuite jusqu'au salon, là, j'y retrouve ma belle-mère, son regard est tourné vers le jardin, plus précisément la terrasse, celle où mon père passait la moitié de ses journées d'été pour travailler.

"Je suis contente que tu sois venu Chan, et que tu ne m'aies pas fui comme la dernière fois." Elle tourne la tête vers moi, avant de m'indiquer le canapé pour que je m'y assoie.

"Jiyeon, je voulais m'excuser pour tout ce que je vous ai fait subir à toi et papa, j'ai été aveuglé par la jalousie et la colère, je suis désolé..."

"Tu n'as pas à t'excuser Chan, je sais très bien ce que tu as ressenti au moment où je suis rentrée dans ta vie. Je suis contente que tu viennes ici, j'ai l'impression de revoir ton père quand il rentrait du travail tard, dis-moi que tu ne travailles pas autant que lui, que tu arrives à trouver du temps pour toi et que tu arrives à passer du temps avec tes amis ?" Je baisse la tête.

"Je ne travaille pas autant, mais je ne trouve pas vraiment de temps pour moi ou mes amis, on va dire que je gâche ce temps avec des bêtises et des questions idiotes." Elle me sourit.

"Pose-moi tes questions Chan, je vais y répondre avec toute ma sincérité." 

"Pourquoi mon père ?"

"C'est une bonne question, quand ton père et ta mère ont divorcé, l'entreprise vivait un vrai enfer, on perdait des actionnaires, nos bénéfices ne faisaient que de chuter et ton père a dû licencier une dizaine de personnes, qu'il a réembauché quand tout est redevenu à la normale, seulement, même moi, la responsable de la communication était sur le point de devoir dire adieu à son poste. Tout ça n'a pas aidé ton père, loin de là, et vu que tu vivais chez ta mère, tu ne pouvais pas lui donner le bonheur qu'il essayait de trouver, alors avec certains collègues, nous avons tout mis en œuvre pour reprendre un cap normal et rendre le sourire à ton père. Pour ne pas te mentir, cela a pris plusieurs semaines, mais nous avions réussi, alors après ça, les réunions ont explosé, la charge de travail aussi, et entant que responsable, je restais tard, comme ton père, et on s'est rapproché comme ça, jusqu'à ce que tu connais aujourd'hui."