Je me réveilla d'un seul coup. Je sens quelque chose dans mon nez qui tire et qui fait mal. J'ouvre les yeux, trop rapidement malheureusement, et est aveuglé par une lumière bien trop blanche à mon goût. J'essaie de me lever mais quelque chose me retient les poignets. Je retombe durement sur ce qui semble être un lit. J'entends une machine s'affoler et émettre des Bip incessants. Je papillonne des yeux pour m'habituer le plus vite à la lumière et comprendre dans quelle situation je me suis fourré.
Après quelques secondes où mes yeux douloureux se fermaient et s'ouvraient rapidement, je distingua des silhouettes s'approcher précipitamment de moi. J'ouvris les yeux en grands et regarda autour de moi.
Je suis a l'hôpital et Lydia, Scott, mon père et Mélissa me regardent comme si j'étais un extraterrestre.
- Hey mec ça va ? Me demanda Scott.
- Ouai qu'est-ce qu'il s'est passé ? Lui répondis-je.
- T'as fait la plus grosse crise de panique de ta vie, et tu nous a fais peur aussi nous refais plus jamais ça je t'en supplie.
C'était Lydia qui avait pris la parole. Elle avait les larmes aux yeux. Depuis quand s'inquiétait- elle pour moi ? C'est sûrement de la comédie. Lydialapluspopulairedulycée ne s'inquiéterait sûrement pas du sort du mecquiatuésameilleureamie. Scott me regarda longuement avec ses yeux de chiens battus, je pensais qu'il allait me dire un truc du genre "T'es mon meilleur ami, j'aurai pas supporter que tu meurs" mais au lieu de ça il me lança un dernier regard désespéré et sortit de la chambre. Mon père fit de même après m'avoir pris une dernière fois dans ses bras.
Mélissa, qui avait attendu que tout le monde parte, me dit en me lançant un regard interrogateur :
- Tu ne comptes toujours pas leur dire ? Si tu ne le fais pas je le ferai.
- Non s'il-vous-plait Mélissa, vous avez vu de quelle manière ils me regardent tous ? Laissez moi un peu de temps je finirai par leur dire mais laissez moi le faire moi même je vous en supplie.
- D'accord, je te laisse deux pleines lunes sinon je leur dirai compris ?
- Compris chef ! Cette remarque la fit sourire
" Quand est-ce que je pourrai sortir ?"
- Quand tu te sentiras mieux, si tu veux sortir tout de suite vas y !"
Je me leva donc et prépara mes affaires. Avant de sortir, Mélissa me dit :
" Dis leur, c'est la meilleure chose a faire "
Plus facile a dire qu'à faire. Comment leur dire que j'ai pris du plaisir à tuer Alisson ? Comment leur dire qu'elle savait qu'elle allait mourir ? Comment leur dire que c'est elle qui me la demandée ?
Et puis comment leur dire que le nogitsune m'a laissé le plus beau cadeau de ma courte vie ?
Comment leur dire que le poids de la vie ne pèsera bientôt plus sur mes épaules ?
Que je suis atteint du syndrome qu'avait ma mère ?
Je sors de la chambre mais ne voit ni Scott ni Lydia ni mon père. J'espère au moins qu'ils ont amené ma jeep pour que je puisse rentrer chez moi.
Je vais sur le parking mais n'aperçoit ma jeep nul part. Bon bah je vais devoir faire 10km a pied (ça use ça use).
Je mis mon sac sur les épaules et commença à marcher. Pleins de questions et de scénarios se bousculaient dans ma tête. Je me demandai comment est-ce que je pourrai leur dire. Je m'imaginais dans le loft de Derek, m'écoutant tous, pour la première fois de leur vie. Ils m'écouteraient enfin, moi, l'humain hyperactif et qui ne sert a rien.
Je décida de passer par le cimetière. J'accéléra le pas et me retrouva devant la tombe de ma mère. Des fleurs fanées reposaient sur sa tombe ainsi qu'une petite voiture. C'était celle qu'elle lui avait offerte quelques semaines avant qu'elle perde totalement la tête. Elle lui avait dit que quand il serait grand il aurait cette voiture de collection. Car il était intelligent et que ça finirait par payer.
" Je suis désolée maman, mais je ne pourrai jamais être l'homme que tu aurais tant voulu que je sois. Je ne serai jamais un de ces hommes d'affaires plein de pognon sirotant un cocktail dans une des plus grandes tours de New-York. Je ne serai pas un père de famille aimant avec une femme idéale et des enfants aussi mignons les uns que les autres. Je n'aurai pas cette voiture non plus. Je suis désolée maman. J'ai fait tant d'erreurs. J'aimerai tant que tu sois là à me dire que le temps rattrape tout. Malheureusement tu n'es pas là et je n'ai plus le temps. Je vais bientôt te rejoindre maman. Attend moi. Ne m'en veux pas. Je t'aime."
Une larme coula sur sa joue, puis une autre et encore une autre. Puis ce fut un torrent qui déferla sur ses joues. Les larmes coulaient lentement et atterrissaient avec fracas sur le marbre gris de la pierre tombale.
Il ravala ses larmes et retint sa plainte. Il se releva et continua de marcher jusqu'à chez lui.
Chez lui où il trouva toute la meute.
Toute la meute qui l'attendait, tous leurs regards portés sur lui.
Leurs regards qui en disaient long. Certains exprimaient de la surprise, d'autres de la tristesse et enfin d'autre comme ceux de Scott un mélange d'incompréhension et de peur.
Il aurait voulu s'enfuir mais ça n'aurait fait qu'empirer les choses.
Il dit alors avec la voix la plus neutre possible :
- Qu'est-ce qu'il se passe ?
" - Derek t'as écouté toute a l'heure, quand tu étais dans le cimetière. Tu n'envisages pas de te suicider quand même ? " Lança Lydia.
Stiles comprit qu'il n'avait pas d'échappatoire. Ils pouvaient à tout moment écouter les battements de son cœur. Bien sur qu'il n'allait pas se suicider. Même si l'idée lui avait traversé l'esprit plus d'une fois. Il ne s'était pas imaginer de scénario comme celui là.
Il prit alors son courage à deux mains, respira profondément et, sans le vouloir, il laissa échapper un petit rire nerveux avant de se lancer :
- Je suis atteint du syndrome de frontomeral demencia. Le même que ma mère. C'est le nogitsune qui me l'a laissé.
"Il faut aussi que je vous dise que j'étais vraiment moi quand j'ai tué Alisson. Oui c'était moi. Le nogitsune ne me contrôlait plus à ce moment là. Il faut aussi que vous sachiez que c'est elle qui m'a demandé de la tuer. Elle m'a dit qu'elle n'en pouvait plus. Qu'il fallait que je mette un terme à ses souffrances. Parce que oui, personne ne le sait parce que personne n'écoute les petits humains comme nous. Mais moi je l'ai écouté. Elle avait un cancer. Elle n'aurait pas pu survivre. Elle ne voulait pas se faire mordre par un loup. Elle m'a alors demandé d'y remercier. Et je l'ai fait. Et j'y ai pris du plaisir si vous voulez savoir. Écoutez les battements de mon cœur si vous ne me croyez pas. Non je ne suis pas fou. J'en ai juste marre que vous me preniez pour le dernier de la liste. Celui qui ne sert à rien. Le petit humain sans défense. Je vous rappelle quand même, surtout à toi Scott, toi qui a pris la grosse tête ,qu'il y a quelques mois t'étais le même lozer que moi !
Alors oui je ne vous l'ai pas dit parce que qu'est-ce que ça change de toute façon ?! Vous finirez par m'oublier. Tuez moi maintenant si vous voulez. J'en ai rien à foutre de mourir."