𝑫𝒆𝒄𝒂𝒍𝒄𝒐𝒎𝒂𝒏𝒊𝒂

Decalcomania-𝑪𝒉𝒂𝒑𝒊𝒕𝒓𝒆 𝟑𝟖

"- Chérie ? Ma gorge se serre, cela fait longtemps que je ne lui ai pas parlé. Je ne sais pas trop quel sujet aborder et puis, pourquoi m'appeler maintenant ?"

- Maman ? Demandais-je la gorge sèche.

- Oh, je suis trop contente de t'entendre Hana ! Comment vas-tu ? Depuis que vous êtes revenus, on ne s'est plus vraiment appelée. Comment s'est passé votre voyage ? J'ai reçu un message de Taehyung pour me dire que Dae allait accoucher.

- Oui, répondais-je machinalement. Je ne savais pas trop quoi dire à l'évocation du voyage.

- Je dois te laisser maman, j'ai des choses à faire. Ma voix finissait par me trahir en laissant un sanglot m'échapper.

- Tu es sûre que tout va bien ? Dit-elle inquiète.

- Oui, c'est juste que mon patron essaie de me joindre, je te rappellerai plus tard. Bisous.

Tu Tu Tu. Je ne sais pas pourquoi j'ai réagie comme ça, elle n'a rien demandée.

- Jungkook, tu peux me ramener à la maison s'il te plait ? Je dois aller voir Louis.

- On y va. Je feigne un sourire en sortant de l'hôpital.

À l'agence

Mes talons résonnent dans le couloir. Mes mains moites portent les documents qu'il m'avait demandé d'apporter. Je ne sais toujours pas qui vais-je rencontrer. Je ne sais pas à quoi m'attendre. Mon index tremblant frappe plusieurs fois à la porte blindée. Je pu reconnaître la voix de mon patron me demander d'entrer. Je soupire avant d'entrer.

- Ah voilà Kim Hana enfin devrais-je dire Jeon Hana ? Je souris face à Louis.

- Jeon Hana, rectifiais-je avant de m'abaisser pour saluer. Pour saluer-

- Hana, je te présente Monsieur Choi Bum Suk. Pardon ? LE Choi Bum Suk, styliste Coréen qui a conquis le monde entier grâce à ses créations ?

- Bonjour Mademoiselle. Dit-il.

- Assieds-toi. Dit Louis. Je le fis immédiatement. Je suis tendue d'être aux côtés de quelqu'un qui est aussi important.

- Alors voilà, je t'ai appelé car Monsieur Choi m'a contacté. J'acquiesce et souris.

- J'aimerai que tu deviennes directrice artistique, styliste dans mon entreprise. Coupa Bum Suk. Mon cœur tambourine à toute allure. Mes ongles sont plantés dans ma paume de main.

- Euh je, c'est si soudain monsieur Choi. Je ne sais pas trop quoi répondre. Il sourit.

- Je comprends, il rigole. Ce n'est pas une décision à prendre à la légère. Je comprendrais que cela soit trop tôt pour vous. Il se penche pour attraper un paquet de feuilles agrafées.

- Tout est écrit là-dedans.

- Merci. Dis-je confuse. Il feuillette mon dossier rempli de dessins et de créations. Son téléphone sonna. Il s'empressa de se lever.

- Voilà ma carte. Prenez votre temps pour lire le contrat Mademoiselle Jeon. Désolé pour mon manque de temps, j'espère vous revoir prochainement avec une bonne nouvelle, dit-il avant de s'en aller.  Un soupire s'échappa de mes lèvres tendues par le stress.

Louis : Alors ? Je me précipite vers lui.

- Qu'est-ce que je vais faire ? Ce n'était pas dans mes plans ! Pourquoi tu ne m'en as pas parlé plus tôt ? Je me sentais oppressée. Mon estomac se tordait. Oui cette nouvelle m'enchantait, mais comment allais-je faire mon travail là-bas et ici ?

- C'est une occasion en or, tu ne peux pas refuser.

- Et toi ? Et bangtan ? Son rire moqueur surgit.

- Moi ? Bangtan ? Hana, tu vaux beaucoup plus que deux trois costumes. Tu mérites une carrière extraordinaire et je sais que tu l'auras si tu acceptes l'offre qu'il t'a faite. Directrice artistique et styliste, n'était-ce pas ton rêve ? Je tortillais mes doigts.

- Si...

- Fais-moi plaisir, lis ce contrat et réfléchis-y. Je ne pense pas que tu pourrais trouver mieux, je te laisse la journée. Rentre chez toi, lis-le, passe la soirée avec Jungkook et tu m'appelles ok ?

J'acquiesce. Malgré qu'il soit strict dans son travail, c'est devenu mon ami avant tout et il prend toujours soin de moi.

- Merci, je te promets d'y réfléchir. Je souris et m'en alla.

À la maison

- Je pense que tu vas cartonner. Il sourit et passe son bras autour de ma taille. Je baisse la tête.

- Tu es sûre que tout va bien ? Depuis ce matin tu agis bizarrement.

- Mhm ? Dis-je à mi- conscience.

- Est-ce que ça va ? Ses yeux plongent dans les miens. Une décharge électrique passe du bas de mon dos jusqu'à mes épaules. Non, aujourd'hui, je ne vais pas bien. Mes yeux s'imbibent d'eau tout en le regardant. Ses sourcils se froncent. Il s'inquiète, cela se voit. Mon front perle et mes mains tremblent. La boule qui est formée dans ma gorge depuis des heures menace à présent d'exploser. J'essaie de contenir mes larmes mais je n'y arrive pas, une d'elles ruissèle sur ma joue dorée. Son regard se fixe sur celle-ci et sa main vient l'essuyer. J'étais en train de revivre ce cauchemar qu'était les crises d'angoisse. Je pensais que tout cela serait réglé et que plus jamais cette sensation allait refaire surface et menacer de me détruire à nouveau.

- Hey, je suis là. Dit-il avant de me coller contre lui, je sentais son odeur rassurante et ses bras musclés autour de moi m'assurant la protection. C'est à ce moment que cette boule explosa. J'éclate en sanglot dans ses bras. Il faisait tout pour me rassurer mais dans ces crises cela est très difficile de se concentrer sur quelque chose de précis. Mon front perlait, mes mains tremblait, les larmes que j'avais retenue jusqu'ici dévalaient la pente qu'était mes joues. Je retrouvais cette Kim Hana, seize ans, qui n'allait pas bien et qui ne faisait rien pour être aidée.  C'est le sentiment d'être avide d'émotions et ne plus savoir faire un seul mouvement sans s'effondrer. Je me laissais aller dans ses bras. Il me berçait tout en me caressant le haut du crâne.

- Pourquoi ? Pourquoi est-ce que ma vie est un cercle vicieux ? Je vais bien, je ne vais pas bien. J'ai l'impression que cette pression est toujours présente et m'étouffe de plus en plus.

Il me sourit tristement. Mes yeux papillonnaient. Je sentais mes paupières se fermer petit à petit. Mes mains lâchèrent son t-shirt et je me laissais partir dans un sommeil profond.

Le sommeil m'aide à oublier ce qui se passe la veille. Je me réveillerai et tout ira mieux. Je le sais. Je sentais ses mains puissantes me poser délicatement dans le lit pour venir se tenir contre moi.