Challenge d'écriture | Is It Love ? Viktor "La Boîte de Pandore..."

La Boîte de Pandore

- Comment j'ai fait pour ne jamais remarquer ce restaurant ? Il est en plein centre-ville de Mystery Spell, pourtant...

Voilà près d'un an que j'ai emménagé à Mystery Spell, en plein cœur de la forêt dense qui borde la petite ville. J'ai été gracieusement accueilli dans un endroit aussi beau que mystique, une demeure ancestrale dont les portes m'ont été chaleureusement ouvertes par l'illustre, et néanmoins discret, propriétaire des lieux : Viktor Bartholy !

Lors de ma rencontre avec Viktor, à bord de l'Amtrak de Boston, je n'ignorais pas qui était cet homme aux allures tant impressionnantes qu'intimidantes. En effet, la triste Salem m'a vu naître et grandir. Et là-bas, au sein de certaines familles, les histoires de sorcières, de vampires et de loups-garous, sont bien réelles !

Je m'appelle Hannah Hobbs, petite-fille de Griselda Hobbs, matriarche du plus puissant coven de la côte Est des États-Unis, et grande amie de Cassandre Osborne, prêtresse respectée du monde des sorciers. Je suis une héritière sans pouvoir, sans talent, sans intérêt... Une sorcière sans magie n'est qu'une humaine lambda, quasiment une hérétique, et dans une famille comme la mienne, cela équivaut à une sorte de furoncle hideux, gênant et honteux dont il faut se débarrasser à tout prix. Voilà comment j'ai atterri dans ce train ce jour-là, j'ai été chassé de chez moi par ceux qui, il y a encore un an, étaient ma famille.

Je vous passe les détails et les petits incidents de ma rencontre avec Viktor, et des semaines qui ont suivi. Cependant, je ne sais comment l'expliquer, mais malgré toutes mes connaissances sur lui, je n'ai jamais eu la moindre inquiétude ou peur à me trouver en sa compagnie. Qu'il soit vampire, monstre, meurtrier, démon ou simple homme avec un caractère extrêmement affirmé (c'est peu dire), mon instinct de l'époque m'a dicté de voir avec mes propres yeux et non avec le jugement des autres...et aujourd'hui, je sais qu'il ne m'a pas trompé !

Me voici donc, quasiment une année après mes mésaventures, me promenant au bras de l'homme qui semble effrayer toutes les sorcières de cette planète (sauf moi), et qui par je ne sais quel miracle, s'est autant attaché à moi que moi à lui. L'expression "Le cœur a ses raisons que la raison ignore" n'a jamais été aussi juste ! Et j'ose avouer aujourd'hui que mon cœur lui appartient entièrement.

– Hannah, tu m'écoutes ? gronde-t-il de sa voix grave et profonde, me faisant sursauter et revenir à l'instant présent.

– Oui ! Excuse-moi. J'étais dans mes pensées. Que disais-tu ?

Se tournant vers moi, je le vois prendre son air alarmé, ne quittant pas son attitude sombre et sérieuse, comme toujours lorsque nous sommes en public.

– Des pensées, hein ? Quelles pensées ?

– Des souvenirs plutôt...lui souris-je doucement. D'avant mon arrivée ici. Rien de très important ne t'inquiète pas, mais cela fera bientôt un an que nous nous sommes rencontrés toi et moi, et ça me rend un peu nostalgique.

Il me regarde fixement pendant quelques secondes avant de poursuivre sur un ton bourru...signe évident que mes mots l'ont touché. Mais jamais il ne l'avouera !

– Très bien, mais dois-je te rappeler que c'est toi qui exigeais à tout prix de sortir de l'Arcane, faisant fie des dangers qui te guettent ?! Hum...souffle-t-il avec lassitude, j'entends encore tes supplications désespérantes. Une semaine entière sans parvenir à te faire taire !! Alors, à présent que nous y sommes, je te prierai de rester attentive !

Je le connais par cœur, je sais qu'il surjoue pour tenter de me faire croire qu'il est remonté contre moi. C'est assez amusant de le voir agir de la sorte, car en réalité, même lorsqu'elle pourrait être justifiée, sa colère envers moi ne dépasse jamais cinq minutes de remontage de bretelles ! Seule la petite Lorie parvient parfois à lui soutirer quelques regards réprobateurs à mon encontre. Et très franchement, ces derniers n'arrivent même pas à me vexer, je les ignore royalement la plupart du temps... Lorie est une petite peste pourrie gâtée, et rien ni personne ne m'empêchera de le lui dire !