Chapitre 2 : La planque

20 4 5
                                    

La cigarette à la main, inspirant régulièrement de grandes bouffées de nicotine tout en observant le passage des gens qui ne manquaient pas de lui jeter des regards mauvais se prenant les bouffées de fumée qui s'échappaient de ses lèvres, Nicolas traînait paresseusement devant le café comme à son habitude. La propriétaire venait de le virer lui interdisant de fumer à l'intérieur de son établissement. Il était ainsi là, jeté comme un animal dehors en proie à l'averse naissante. 

— Quelle vieille bique...

— Eh je t'entends, stupide gamin ! 

— Qu'est-ce que tu veux la vieille ? 

— Que tu dégages de mon perron ! Ça m'apprendra à nourrir gratuitement des chiens errants comme toi !

Nicolas imita d'un air moqueur les remarques désobligeantes de la vieille femme, mais ne répondit pas. Il restait conscient que sa capacité à se nourrir dépendait uniquement de la gentillesse de cette dernière. Elle était la seule à lui proposer un logement pas cher même avec son passif. Cela lui permettait d'avoir un toit. En échange, il travaillait à mi-temps dans son restaurant. C'était un contrat équitable.

Un contrat même presque agréable quand il savait avec qui il partageait la gestion de la cuisine, se dit-il un éclair au-dessus de sa tête sonnant le début d'une averse qui l'obligea à rentrer. 

Pourtant à cette pensée et avant qu'il n'est pu faire le moindre mouvement, un jeune homme entra en courant en même temps que lui l'air épuisé et fatigué. La propriétaire qui arborait d'ordinaire une mine neutre voir antipathique montra soudainement un visage bienveillant et chaleureux à destination du jeune homme.

— Noah ! Petit garnement ! Tu as vu l'heure ?

Le jeune homme prenant la peine de retirer au maximum l'eau retenu par ses vêtements pour ne pas salir les lieux offrit un air désolé et gêné à la vieille femme qui déjà accourait, une serviette dans la main.

— Merci, grand-mère, la remercia chaleureusement le jeune homme en prenant soin de sécher ses courtes mèches brunes.

— Je t'assure Noah, tu vas finir par attraper froid avec tes escapades sous la flotte !

— Je sais, je suis désolé, je finirai plus tard pour nettoyer le sol et je te promets que... aie !

Sa plaidoirie fut coupée par un coup donné par la vieille femme sur sa tête.

— Arrête de t'excuser ! Quelle sale manie que voilà ! Je m'inquiète simplement pour toi, imagine qu'une crise te prenne en pleine rue.

Noah releva la tête se massant douloureusement l'arrière de son crâne et reprit un visage sérieux face aux remarques de la propriétaire des lieux.

— Oui je sais, mais tu peux comprendre pourquoi je le fais...

— Pas vraiment. Pourquoi te prendre la tête à mettre fin à quelque chose contre laquelle tu ne peux pas lutter ?

— Écoute mamie, on a déjà eu mille et une fois cette conversation donc inutile d'en dire plus, tu sais que de toute manière je ne t'écouterais pas.

La vieille femme se remit derrière le comptoir et commença à remplir une tasse d'un lait chaud qu'elle posa sur le comptoir.

— Je sais bien... Aussi têtu que ton père tient ! Bon Nicholas vient m'aider, je te signale que tu es sensé travailler !

À l'entente de ses mots, Noah tourna la tête et aperçu le jeune homme blond, les yeux sombres et le visage plus pale que la moyenne qui s'approchait ne manquant pas de jeter son mégot dans la poubelle la plus proche avec une dextérité qui en disait long sur son addiction à la nicotine.

CatalyseurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant