Chapitre 21

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Étrangement, après chacune de ses "attaques", Hermione se rendormait. J'ai vaguement pensé à en parler à Matthew et Nick, qui eux était toujours dans l'enceinte de Poudlard, car cela me rappelait vaguement quelque chose. Les jours suivants ta mort m'était devenu insupportable mon Ange. J'ai voulu en mourir.

Le vide. C'est seulement cette sensation qu'il me reste, rien d'autre. Je n'ai plus rien. Je réalise maintenant ce que les moldus ressentent quand ils perdent un proche. J'en ai vu des films où ils s'écroulaient et hurlaient à la mort. J'ai toujours trouvé ça ridicule. Mais on dirait que je ne suis pas loin d'atteindre un tel niveau d'apitoiement sur mon sort.

C'est Hermione qui a créée bien des dégâts, qui a tuée celui qu'elle aimait et le mien. Pourtant, je n'arrive pas à la détester. J'ai l'impression que ce n'est pas de sa faute. Ou en tous cas, pas entièrement. C'est ironique je trouve, surtout quand je l'ai vu ôtée des vies. Mais je n'y arrive pas. Je n'arrive pas à haïr ma meilleure amie, la seule.

Je décide de me relever de ce sol froid sur lequel j'étais assis depuis un moment et regarde autour de moi. Je réalise alors que je ne suis pas le seul à n'avoir aucun autre endroit où aller à part Poudlard. Bien qu'il y est mon appartement, je ne peux y retourner sans Drago. C'était notre refuge et y aller sans lui me détruirait davantage. Je croise des professeurs dans les couloirs qui ont l'air dépité et las et je pense que je me sens aussi inutile et impuissant qu'eux. Après tous ces événements, il est normal que se soit désormais ainsi. Cette ambiance morbide et glaciale.

Je continue de déambuler tel un automate et arrive devant la porte de Matthew et Nick. Étrangement, j'ai l'impression qu'il pourrait me donner des réponses. Tous cela semble si compliquer que je pourrais crevé. Je frappe à la porte de leur chambre mais aucune réponse ne me parvient et je commence à ricaner sans m'en rendre compte. Il n'y a aucune raison apparente, pourtant je rigole, d'un rire froid et sec. Je rigole en pensant à tous ce qui arrive, à l'être que j'aime, qui n'est plus. À ma meilleure amie qui l'a tué devant moi, à mon meilleur ami, mort lui aussi. À tous ça, à cette foutue prophétie. Il n'y a rien de drôle mais je rigole, et ce sans remarquer que des larmes dévalent mes joues. Des larmes de détresse contrastant avec mes rires frénétiques. Je rigole à un point que je pourrais en mourir. Ah, comme j'aimerais que cela arrive. Mourir de rire ne me semble pas si mal en fait.

-Harry?

Je relève la tête vers une voix qui m'est désespérément familière. Oui, désespérément car elle me rappelle que j'ai tout de même pu aidé quelqu'un. C'est celle de Matthew. Je plante mes yeux dans les siens, tandis que je suis sur le sol, une fois encore. Je ne sais même pas à quel moment je me suis effondré. J'arrête doucement mon euphorie et lui sourit à travers mes yeux encore embués de larmes. Il me sourit à son tour et je pense qu'il me comprend. Peut-être a-t-il déjà ressenti les mêmes choses que moi à l'instant? Une tristesse si intense qu'elle me broie de l'intérieur. J'exagère à peine. J'en suffoquerais presque.

Je ne sais pas à quel moment on m'a relevé, mais en rouvrant mes yeux, que je ne me rappelais pas avoir fermer d'ailleurs, je suis installé dans leur chambre, assis sur leur lit. Et je me sens incroyablement sans gène. C'est pathétique.

-Que se passe-t-il Harry? Je ne pense pas que tu sois venu devant notre porte par hasard, n'est-ce pas?

J'observe Nick qui me lance un léger sourire encourageant et réalise que l'on a pas énormément parler depuis son réveil. Non que je ne l'apprécie pas, au contraire. Il est drôle et suffisamment gentil pour ne pas me rappeler qui je suis. Ou plutôt, ce qu'on dit que je suis. Le Survivant, sauveur du Monde Magique.

Je repense à Drago, car c'est avec lui que j'étais toujours et mes larmes coulent à nouveau, en silence. Je me sens si faible et pathétique que je pourrais en hurler. Tous ceci n'est pas moi. Ce n'est pas moi ce corps amaigri de ne plus manger à sa faim. Et encore moins ce teint blafard, quasi cadavérique, que je me traîne à longueur de journée. Malgré tous ça, je n'arrive pas à la haïr. Quelqu'un d'autre l'aurait sans doute haï pour tous ce massacre, mais moi je n'y arrive pas. J'ai grandi à ses côtés, elle est ma meilleure amie. Je sens des bras m'enlacer et remarque qu'il s'agit de ceux que je viens déranger à cinq heures de matin, et mes larmes redoublent, toujours dans ce même silence insupportable.

Une nuit magiqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant