La Lune Est Belle N'est-ce Pas ?

6. Seul lui m'importe

Je termine d'enregistrer mon oral avec un soupir. Je l'ai refait quatre fois. Pas que j'en aie vraiment envie en soi, la première fois j'ai oublié la phrase du professeur.

" Me llamo ... y voy à presentar mi trabajo ", pourquoi cette phrase ? Pour vérifier que nous n'avons pas enregistré notre présentation au préalable. Lorsque Coralie a entendu cette consigne je l'ai entendu gémir de dépit et j'ai ricané.

Bien sûr il fallait s'y attendre, Madame Mundo nous permet de nous enregistrer pour lui envoyer en vue du prochain confinement mais elle fait en sorte de réduire les tricheries. Tricheries que ma chère meilleure amie avait prévu.

Mais la prof, malgré son coup digne d'un jeu d'échecs, a perdu, la technologie permet de couper un écran en deux. D'enregistrer sa voix tout en lisant le texte préparé, echec et maths Madame.

La deuxième fois je me suis perdu dans mes mots alors que l'image d'un brun joueur s'imposait à mon esprit. La troisième fois j'ai cru qu'elle me parlait et j'ai donc oublié de réciter mon texte et les deux minutes trente étaient passées. La quatrième est celle-là, je la réécoute.

Je hais ma voix, je retiens une grimace, qui de toute manière ne ce verra pas et j'enregistre à nouveau ; pour être plus " fluide " malgré le fait je ne le serais pas. L'espoir fait vivre, disait Noa.

-Pssst Pssst

Je tourne la tête et hausse un sourcil face au pied tendu de cette brune. Mais que veut-elle ?

-Check ?

Je souris amusé et frappe mon pied au sien en roulant des yeux.

C : Check de tricherie !
S : Moi je n'ai pas triché tu sais ?
C : Tu t'es enregistré combien de fois ?
S : Moi c'était autorisé ! Tu sais comme les dix mots clé.
C : Bah y'en avait à peu près dix.
S : Heureusement qu'on ne compte pas sur toi pour l'économie de notre pays.
C : Économie qui part en couille déjà.

-Le temps est fini ! Maintenant faites des activités mais ne restez pas sans rien faire !

Bien sûr, nous ne resterons pas à rien faire. Chose dite chose faite, je range les maigres affaires sorties, souriant au passage à monsieur chien qui se glisse dans tout mes déplacements et pose mon sac sur la table en allumant mon téléphone.

Je vais faire mon activité principale, celle de parler à l'amour de ma vie en sucre nappage chocolat. Bon, j'exagère peut être, chocolat et sucré ça fait beaucoup.

J'ouvre donc mon téléphone souriant face à son sourire glissé à mon fond d'écran. Puis j'ouvre cette application nous reliant: Instagram.

Que ferais-ce sans ça ? Que ferais-je sans celui qui m'aide, me conseille, me taquine ? Que ferais-je sans son sourire, ses vocaux, les messages, nos RPS ? Que ferais-je sans ce rayon de soleil ou de lune ?

Que ferais-je sans la personne qui devient la plus importante de toute ma vie à mesure que le temps s'écoule ? Il est définitivement et inlassablement le seul que je veux.

Un nouveau sourire se glisse sur mes lèvres: il m'a répondu. Je passe donc un long moment à discuter avec lui, mais comme toujours lorsque que je souris à mon écran et semble fondre à ses mots-quels qu'il soient- le temps me paraît trop rapide.

Je tourne un instant le regard vers Coralie qui me fixe en souriant, rien que son regard semble me dire "Petit ourson protecteur " je grogne et roule des yeux. Je suis pas protecteur... Juste un peu parfois.

Moi : J'ai mal à la gorge.
Noa : Oh envoie lui des baisers !
Moi : À mon mal de gorge ?
Noa : À ta gorge.
Moi : Mais je peux pas embrasser ma gorge moi même tu sais chéri ?
Noa : Bah envoie lui des good vibes ! J'envoie les baisers par la poste.