Chapitre 2

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Dana:

Le garçon de tout à l'heure se relève et s'excuse auprès de ceux qu'il a éclaboussé. Il regarde aux alentours et son regard se pose sur le siège juste à côté de moi. Il me demande si il peut s'assoir ici et j'accepte. Il n'a pas l'air très méchant et il n'y a plus de place dans le bus. Il s'installe puis sourit en voyant mon chocolat chaud. Il a exactement le même verre dans les mains. Je lui rends son sourire et il se présente :

-Salut, désolé pour le café, je m'appelle Louis. Et toi ?

-Je m'appelle Dana, je réponds après une légère hésitation. Est-ce vraiment prudent de dire mon prénom à un inconnu ? Mais sans savoir pourquoi, je lui dis quand même. Ce garçon m'inspire confiance alors que la seule chose que je sais de lui est son prénom. Un peu comme mon père...

-Qu'est ce que tu vas faire à Paris en bus, Dana ?

Je ne réponds pas tout de suite. C'est vrai ça, je vais à Paris pour retrouver mon père mais je n'ai aucune idée de comment aller le trouver ou même s'il vit encore à l'adresse que j'ai dénichée dans la chambre de ma mère. Mais enfin, ce genre de choses ne me ressemble pas ! Pourquoi est-ce que je me suis embarquée là-dedans déjà ?

-Tout va bien ? m'interroge Louis, soudain inquiet. Je l'observe sans comprendre. Tu es toute blanche, il m'explique alors.

-Je... je vais chez mon père, je réponds tout de suite, sans pouvoir retenir mes mots.

Il me regarde, pensif, alors je le détaille à mon tour.

Il est brun châtain, a les yeux bleus et la peau claire, avec quelques tâches de rousseur sur le haut des joues et le nez. Il a l'air gentil et plutôt introverti, malgré le fait qu'il m'ait adressé la parole sans problème depuis notre rencontre.

-Dis moi, tu vas à Paris mais tu connais du monde là-bas ou tu y vas seul ? je demande alors, pour combler le silence devenu pesant.

-Je vais chez mon père, comme toi.

-Tes parents sont divorcés ? je demande, sans savoir pourquoi je pose toutes ces questions. Ce garçon m'intrigue vraiment.

-Oui. Mais ça fait longtemps. Et toi, pourquoi tu vas chez ton père ?

-En fait, je vais le rencontrer...

-C'est à dire ?

-L'été dernier, j'ai accueilli une correspondante chez moi. Elle m'a parlé de ses parents et ça a été comme un déclic, je me suis demandé pourquoi je n'avais vu mon père et pourquoi ma mère ne m'en avait jamais parlé... J'ai donc décidé de lui poser des questions.

Je m'arrête car mon portable vibre. Je m'excuse et ouvre mon message. C'est ma meilleure amie qui me souhaite bonne chance. On se connaît depuis la maternelle, elle va me manquer. Mais Louis me sort des mes pensées.

-Hey, je veux la suite moi !

-Ah oui ! J'en étais où ? je le taquine.

-Tu as posé des questions à ta mère...

-Oui, donc je lui ai posé une dizaine de questions quand elle m'a avoué qu'elle était sortie avec un homme lorsqu'elle était plus jeune. Elle est tombée enceinte mais il a disparu. Elle a donc dû m'élever seule...

-Et toi, tu as décidé de le rencontrer en allant chez lui sans le prévenir ?

-Exactement, je réponds avec plus d'assurance que j'en ai, j'ai mené ma petite enquête et j'ai réussi à trouver son adresse.

-Ok... il réfléchit. Et ta mère est d'accord que tu partes seule?

-Elle ne le savait pas, je lui ai laissé un mot sur mon bureau et elle m'a appelé ce matin. Elle m'a dit qu'elle comprenait, mais en réalité je vais me faire détruire en rentrant je pense. Il rigole et je remarque qu'ils a d'adorables fossettes. Il est vraiment mignon.

Non Dana, arrête, tu ne le connais que depuis quelques secondes, tu ne peux pas penser ça ! me souffle mon inconscience. Je décide de l'écouter, et puis, même s'il est beau, il n'est pas vraiment mon genre. Nos personnalités se correspondent trop pour qu'on soit plus que des amis.

Puis son sourire s'évanouit et une lueur de tristesse passe dans ses yeux. J'imagine que le sujet des parents est une corde sensible alors je parle d'autre chose mais je crois bien que nous nous endormons.

***

J'ouvre difficilement les yeux, la lumière m'aveugle et j'ai mal partout. Je regarde autour de moi pour essayer de savoir où je me trouve : je suis allongée dans un lit et tout est blanc, les murs, les meubles, le lit, même ma tenue.

Que s'est-il passé ? Où suis-je ? Il y a quelqu'un ? j'ai l'impression de hurler ces mots mais aucun son ne sort de ma bouche.

Je remarque soudain des perfusions dans mon bras gauche. J'essaie de me rappeler de quelque chose, mais rien ne me vient à l'esprit. Je ne sais pas réellement où je suis mais avec tous ces meubles blancs, j'imagine que nous sommes dans un hôpital. Je dis nous parce qu'il me semble que je n'étais pas seule avec de venir ici...

La porte s'ouvre sur une infirmière suivie d'un jeune homme brun aux yeux bleus, qui est recouvert de pansements et a un bandage au bras gauche. Les voir confirme mes théories sur l'hôpital et un "ami" avec moi. Il me regarde et son visage s'illumine.

-Dana ! Tu es enfin réveillée ! Il dit en s'approchant de mon lit.

L'infirmière part en demandant au garçon de me surveiller. Je l'observe sans comprendre.

-Dana ? Tout va bien ? Il me demande, inquiet.

-Oui, oui ça va.

-Ouf, il soupire, je me suis vraiment inquiété pour toi !

-Bonjour, je suis le docteur Paul Gabineau, le coupe un homme en blouse (blanche, évidemment !). C'est moi qui me suis occupé de vous après votre accident.

-Un accident ?

-Vous ne vous souvenez de rien ?

-Pas vraiment...

Il appelle le jeune homme qui s'assoit sur le lit.

-Dana, c'est moi, Louis. Hier soir nous avons pris un bus ensemble, pour Paris. Tu vas rencontrer ton père... Il me fixe et je hoche la tête. Je sais tout ça, ce qui me manque c'est ce qui s'est passé pour que je sois ici.

-Continuez, lui demande le docteur. Nous nous sommes endormis dans le bus et j'ai été réveillé en sursaut parce que nous avons heurté un camion. Le choc a été si fort que tu t'es cogné la tête contre le siège de devant et tu as perdu connaissance. J'avais tellement peur ! Le bus s'est couché sur le côté et toutes les vitres se sont cassées. Puis mes yeux se sont fermés tout seuls. Quand je les ai ouvert, nous étions ici, conclue-t-il en tremblant.

-Mais tu vas bien, tu n'as rien de cassé ? Et les autres passagers ? je demande avec de la peur dans la voix.

-Non, tout va bien, ne t'inquiète pas pour moi. J'ai seulement des petites égratignures. Par contre, le conducteur a été gravement blessé et je n'ai aucune nouvelles des personnes qui étaient dans le bus. Et toi, comment tu te sens ?

-Je ne sais pas trop... j'ai mal a la tête mais sinon ça va.

Soudain, un homme entre dans la chambre. Il fait à peine un pas vers Louis que celui-ci s'écrie :

-Papa !

-Bonjour, Xavier Garnier, le père de Louis, il se présente au docteur.

Ils continuent à parler mais je n'écoute plus. Je sors le papier de ma poche, juste pour être sûre, et le lis à voix basse :

-Xavier Garnier, 120 rue de Montmartre, Paris.

-Qu'est ce que c'est ? m'interroge Louis à côté de moi.

-Je... je n'ose pas le regarder. C'est les coordonnées de mon père...

Et c'est le silence total, toutes les personnes présentes dans la pièce ont les yeux posés sur Louis et moi. Je lève les yeux vers mon ami et il me regarde choqué. Il a dit lire le mot en même temps que moi. Je lis de l'incompréhension sur son visage.

-Papa, tu... il s'arrête, incapable d'aller plus loin.

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⏰ Dernière mise à jour : Apr 08, 2021 ⏰

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