Mauvais pressentiment...

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Ce matin, je me lève avec l'impression de pas avoir dormi du tout. Hier soir, ma mère a fait la fiesta avec ses copines jusqu'à 2 heures du matin ! En oubliant que moi, j'avais cours le lendemain... Résultat : mal de tête, et fatigue énoooooorme...

Je descends l'escalier sans faire attention au bruit que je fais. Dans le salon, je retrouve ma mère sur le canapé. Elle ronfle. Je suppose qu'elle va dormir toute la journée, mais désolée, moi, le vendredi, je travaille ! Je BOSSE ! Ouais, c'est ça, je bosse. 

En grognant, je prépare mon petit déjeuner. Chocolat chaud, céréales... j'ai pas envie de faire compliqué. En mâchant, je jette un coup d'œil à ma montre. 08h07, misère ! Mon bus passe à 08h10. Faut que je me dépêche... 

J'attrape mon sac, met mes baskets, enfile mon manteau, ouvre la porte, sort dehors, ferme la porte et court comme une dingue jusqu'à l'arrêt de bus. Je vois le bus qui part... Noooon ! Je veux pas manquer mon bus !!! Perdu. J'ai raté mon bus. Moi, Laura, reine des tartes, je viens de manquer mon bus... comme moi. Je suis une manquée. Oui, parfaitement, une manquée.

Tant pis ! Je vais essayer d'arriver au lycée quand même. En courant, ça devrait le faire. Le lycée démarre à 08h45, et il est 08h15. Ça va, y a de la marge !

Quand j'arrive, je suis essoufflée, et trempée. Il pleut... la météo reflète bien mon humeur, et je suis sûre qu'aujourd'hui il va m'arriver un truc moche. Vraiment moche. Sérieusement.

Je vois Sarah, ma meilleure pote, my friend, ma best, mon âme sœur (en amitié, on se rassure). Elle est de dos, et... je rêve ou elle discute avec Adèle ? Cette fille est une peste ! Une fois, elle a mis du sel dans ma mousse au chocolat. Résultat : immangeable ! Bon, elle en a bien bavé après - j'ai mis du sucre dans son riz et du sel dans son yaourt - mais c'est pas une raison ! Oui, je déteste cette fille. J'appelle Sarah :

- Saaraaaaah ! Je suis lààààà !!

Elle se retourne avec un air surpris. Adèle, derrière, me toise.

- Ah, Laura... Faudra que je te dise quelque chose à la récré.

J'acquiesce :

- Pas de problème !

J'ajoute un sourire faux. C'est moi, ou elle n'est pas ravie de me voir ? Derrière, Adèle me tire la langue. Mais qu'est-ce qu'elle a sérieux ?                                                                                                         Comme si elle avait remarqué mon agacement, elle prend Sarah par le bras et la tire. Cette fille me soûle !

Driiiiiiiiiiiing !!!

La sonnerie insupportable du lycée retentit. Waaaaah !! Cette horreur pète les oreilles !                     De plus, cette sonnerie apporte un triste message : celui d'aller en cours. Vive les cours... (joie suprême)

C'est juste pour souligner le fait que je déteste ça. Rien de plus ennuyeux. Oh non, j'ai maths avec Mme Seller. Une vieille dont le hobby doit être d'engueuler les élèves pour les décourager. Une fois, Lola, une fille de la classe, a même pleuré.                                                                                         Après, c'est qu'une chochotte, mais même, enfin, je sais pas, ça se fait pas de faire pleurer ses élèves ! Souvent, je me dis qu'ils ont qu'à bosser, mais j'ai quand même de la peine pour ceux qui se font crier dessus.

Ah, tiens, la voilà. On se bouche les oreilles :

- Allez on s'dépêche j'ai pas qu'ça à faire !

Ah ouais ? Et qu'est-ce qu'elle a d'autre à faire ? Pff, sérieux.

On monte les escaliers comme des éléphants, ça fait : poum poum poum.                                       Quand on rentre dans la classe, la prof crie :

- Allez asseyez-vous et sortez vos affaires !

Tous les élèves s'assoient bruyamment. Je sors ma trousse et mon  cahier d'exercices de maths.

- Exercice 2, 4 et 5 page 43 !  crie-t-elle.

Je jette un œil à l'énoncé. Un truc compliqué avec des x et des racines carrées. Ouh là, beaucoup trop dur pour moi ! Je fais négligemment tourner mon stylo entre mes doigts, et je regarde par la fenêtre. Dehors, des petits oiseaux volent dans les arbres, ils ont tellement de chance ! Ils n'ont pas à résoudre des problèmes de maths compliqués, eux... mais il n'y a pas que des bons côtés dans la vie des petits moineaux comme eux.

Pour tromper l'ennui, je commence à déchirer une page de mon cahier de brouillon, en jetant de temps en temps des regards inquiets vers Mme Seller, qui est occupée à gribouiller des trucs sur des feuilles. Elle doit sûrement être en train de corriger des copies. Criitch !

Ça y est, j'ai réussi ! Dessus, je griffonne :

Laura : t'y arrives, toi, à l'exercice ?

Et hop ! J'envoie ça à Sarah. Elle prend le papier, lit, et me regarde avant d'écrire.

Sarah : je n'y arriverai pas si tu me déranges pendant que je le fais.

En lisant ça, j'écarquille les yeux. Mais qu'est-ce qu'il lui prend ? Je lui jette un regard furieux, et envoie le papier dans mon sac, boudeuse. Retour à cet exercice de... ok, je me calme !

À la récré.

Je demande à Sarah :

- Tu voulais me dire quoi ?

- En fait, j'en ai un peu marre de toi Laura. Et puis, je sors avec ton crush depuis trois mois.

Je suis ébahie. Comment peut-elle me faire ça ? Elle aurait pu me le dire au début, ça m'aurait fait moins mal ! Je sens les larmes me monter aux yeux.

- Je suis désolée. ajoute-t-elle.

Ben elle a pas l'air si désolée que ça ! Je hoquette :

- T'es vraiment pas sympa Sarah. J'avais confiance en toi.

- Je suis désolée... répète-t-elle.

Derrière, Adèle me fixe avec son air méprisant. Elle lâche soudain :

- Bon, maintenant que c'est dit, tire-toi, parce que c'est moi sa best maintenant.

Comment ose-t-elle ? Je lui rétorque aussitôt :

- Toi, ferme ta gueule, je t'ai rien demandé.

- Wesh comment tu me parles, j't'ai rien fait connasse. En plus t'es trop habillée comme une K-sos.

- AH mais regarde-toi avant de me critiquer sale... !

Je m'enfuis en courant avant qu'elle ait le temps de répliquer. Je déteste cette fille ! Comment peut-elle... comment ose-t-elle... et Sarah ? Elle...

Je ne veux plus y penser. Je me réfugie dans les toilettes pour être tranquille. Des larmes brûlantes tracent des sillons sur mes joues. Je cherche un paquet de mouchoirs dans mes poches. Misère je n'en ai pas un seul...

Soudain la cloche sonne. J'ai français et histoire-géo. Comment vais-je pouvoir supporter ces deux cours, et toute la journée qui vient après, avec ce qui vient de se passer ? Je ne vais pas arrêter d'y penser.

Une nuit au cimetièreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant