Chapitre 1

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Je tâtonnai doucement le sol de ma main, cherchant la tête poilue d'Éclipse, mon labrador noir. En bon chien d'aveugle, elle plaça son museau en dessous de ma main, me rassurant immédiatement.
Je repoussai les couvertures et me levai péniblement de mon lit. Non, je ne me ruai pas à l'interrupteur pour allumer la lumière. À quoi bon, quand on vit dans la noirceur constamment?

J'entendis la médaille d'Éclipse claquer sur son collier quand elle se leva pour m'accompagner jusqu'à la salle de bain. Je pris son collier entre mes doigts et me laissai guider par mon chien. Je tendis la main, touchai le cadre de porte pour me situer, et continuai mon chemin. Je pris appuie sur la vanité de la salle de bain, dès que je la sentis s'accoter sur ma cuisse. Je caressai la tête velue d'Éclipse puis, d'un geste de la main, la congédiai. Je l'entendis se coucher contre le mur, mais je savais qu'elle me regardait. Elle me regarde toujours. Je le sens, je le sais. C'est une grosse mère poule ce chien.

Je pris distraitement une débarbouillette dans l'armoire et me la passai dans le visage. Pas de maquillage, pas de crème hydratante, à quoi ça me servirais de toute manière? Qui s'intéresserait à une aveugle? Je sifflai. Mon chien se précipita vers moi. Elle remis son museau dans ma main. Je pris, à nouveau le collier de ma chienne. Elle connait ma routine. Cette fois-ci, elle m'emmena à ma chambre.

Ma mère était passée quand j'était à la salle de bain et elle m'avait sorti les vêtements que j'allais porter pour la journée. Je lâchai le collier et sifflai. Éclipse partit et revint quelques secondes plus tard, mes vêtements dans la gueule. Je la remerciai d'une caresse et m'habillai.

Ce fut la même chose jusqu'à la cuisine, où ma mère, Lauren, me servit ses pancakes. Ma mère me mît une fourchette dans la main. Ennuyant pas vrai? Je ne suis même pas autonome et j'ai besoin de ma mère à tout prix. Au moins Éclipse simplifie les choses.

Après mon petit-déjeuner, ma mère me prit la main et m'emmena à la salle de bain. Doucement, elle me brossa les cheveux avant de me les coiffer en une queue de cheval haute comme à tous les matins. C'était maintenant l'heure de partir pour l'école. Ma mère me plaqua un bisou sur la joue, me remit mon sac à dos et la laisse d'Éclipse. Je partis ensuite attendre mon bus. Bien sur, je n'ai absolument pas envie de prendre le bus, mais ma mère tient à ce que je m'intègre.

Un coup de vent et un énorme vacarme m'annoncèrent que mon moyen de transport était arrivé. Les portes s'ouvrirent et le chauffeur se dépêcha de venir m'aider à monter. Il m'installa au premier banc, comme d'habitude et Éclipse se coucha sur mes pieds. Le bus se remit en marche. Quelques minutes plus tard, il s'arrêta à nouveau, laissant entrer ma meilleure amie. Je la reconnu à sa voix aigüe et enjouée.

Laissez-moi vous parler un peu de ma meilleure amie. Son nom c'est Rebecca, ou Becca pour les intimes. Nous nous sommes rencontrés à la maternelle et depuis ce jour, nous sommes extrêmement proches l'une de l'autre. 
Elle aussi doit vivre avec un handicape. Elle a subit un accident pendant son enfance et a perdu l'usage total de ses deux jambes. Je crois que c'est un peu pour ça qu'elle est ma meilleure amie. On peut se comprendre, entre handicapée.
Par contre, elle a eu plus de chance que moi ; elle s'est fait un petit ami au début du lycée. Il l'a porte dans ses bras pour l'embarquer et la sortir du bus, la traine partout et surtout, il l'aime comme elle est.
Moi, jamais un seul garçon voudra s'approcher de moi. La preuve, je n'ai jamais eu de petit ami de toute ma vie. Ma cécité m'a empêchée d'être qui je voulais être. Je suis née avec ce fardeau. Je vais mourir avec ce fardeau. Seule.

...

J'arrivai à l'école environ 30 minutes plus tard. Tout ce passa comme à l'habitude. J'allai en classe avec Éclipse et Becca. Le professeur m'installa à ma table habituelle et mît Éclipse sur son petit tapis, à l'entrée de la classe, et commença son cours. Quelques minutes plus tard, le professeur nous annonça notre prochain travail qui se fera en équipe.

Bien sur, je ne peux me retourner vers ma meilleure amie pour lui faire signe que je veux être avec elle, je suis aveugle.
Comble de malheur, ce n'est pas nous qui choisissons les équipes, mais bien le professeur.
Je ne veux pas me retrouver avec quelqu'un que je ne connait pas !
Je ne veux pas faire un travail d'équipe avec quelqu'un qui me jugera et trouvera que je suis un fardeau pour l'équipe.
Ce n'est certainement pas le premier travail d'équipe que j'effectue. Je sais ce que ça fait d'être rejetée. Tous ceux que j'ai fait dans ma vie se sont déroulés très mal et ont été des échecs.

"Élissa, tu seras en équipe avec Nathan."

Quoi? Mais Élissa c'est moi! En plus, elle me met avec un garçon. Un garçon que je ne connais pas. 

"Placez-vous avec votre partenaire et discutez du sujet que vous voulez choisir en lien avec le livre que nous avons lu la semaine dernière"

Oh non. Je le sentis. Tout près de moi. Il arriva, s'assied à mes côtés et m'adressa un "Salut" extrêmement doux.

"Salut, répondis-je. Tu sais, si tu ne veux pas travailler en équipe avec moi à cause de ma condition, tu peux aller en parler avec le professeur. De toute façon, je suis suis habituée de faire mes travaux seule."

"Quoi? Mais non, je veux bien travailler avec toi."

Il a dit cela d'un ton tellement calme et rassurant. Il avait vraiment l'air sincère.

"Ah! Merci alors.. De.. De ne pas me juger, dit-ai-je, d'une voix tremblante."

"Écoute, ce n'est pas parce que tu es aveugle que tu ne mérites pas de te faire connaître et que tu ne seras pas capable d'effectuer un travail. Je suis certain que tu es une très bonne personne."

"Aucun garçon ne m'a jamais adressée la parole. Ils ont tous peur de moi."

La cloche sonna à cet instant, ne laissant pas la chance à Nathan de répondre. Éclipse se leva tout de suite, sachant qu'il fallait aller au prochain cours. Nathan mît mes choses dans mon sac sans que je lui ai demandé quoi que ce soit et je l'entendis se diriger vers la sortie de la classe dès qu'Éclipse marcha vers moi. Étrange. Ai-je dis quelque chose pour le faire fuir ? 

"Merci de m'aider Nathan!" criai-je, en espérant qu'il m'entende.

"Ça me fait plaisir. Et pour le projet, je viendrai te chercher samedi après-midi chez toi vers treize heures. Ne t'inquiète pas, je vais trouver ton adresse, me cria-t-il d'un ton assuré."

Le reste de la journée se déroula comme à chaque fois. Sauf qu'aujourd'hui, je n'écoutais pas les professeurs. À la place, je pensais à Nathan. J'avais tellement hâte à samedi pour entendre sa voix douce et rassurante. Le pire dans tout ça, c'est que je ne comprend pas pourquoi j'ai hâte. Ce garçon m'intrigue. 

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Note de l'auteure

Voici le chapitre 1 ! J'espère vraiment que ma fiction vous plaira et n'hésitez pas à me dire ce que vous aimeriez voir dans le roman. N'oubliez pas d'aimer et de commenter pour me dire si je dois continuer ma fiction. Je ne veux surtout pas vous ennuyer !
La suite sera postée d'ici la semaine prochaine :)
Enjoy🌸

•Anne-Clara xxx

BlindOù les histoires vivent. Découvrez maintenant