Martine et Rico

Parfois, mieux vaut s'éloigner quelques temps

Un silence s'installa. Rico ne réussit pas à parler. Martine sentit la fatigue et les mauvais sentiments avoir raison d'elle.

- Alors qu'est-ce que tu voulais dire? demanda-t-elle avec une voix tremblante.
Rico resta silencieux derrière elle. Elle sentit soudain la colère l'envahir, les larmes lui montaient aux yeux. Elle se retourna vers lui brusquement.
- Hein? Qu'est-ce que tu voulais dire, Rico? Mon ami, mon camarade qui m'embrasse et ensuite me rejette? Qu'est-ce que tu prévois pour moi exactement?
Martine assénait Rico de questions, élevant la voix de plus en plus. Il essayait de lui signifier qu'elle allait réveiller ses parents mais elle ne le laissait pas parler, et ne voulait pas voir ses signes. Au bout d'un certain moment, le garçon perdit patience. Il se leva, prit la première chose qu'il trouva et la jeta violemment contre le mur. Martine resta interdite.
- Écoute maintenant. Déjà c'est toi qui m'a embrassé, et c'est toi qui joue avec moi pour voir si tu es amoureuse de Simon.
- Quoi? Mais d'où tu sors ces conneries?
- C'en est pas.
- Et en plus tu déchires mon livre...
- C'est bon, ça sert à rien les livres.
- Et moi quand je te servirai plus à rien tu me feras quoi?
Rico se tut, interloqué. Comment pouvait-elle penser qu'il n'avait pas besoin d'elle?
- Rien, je ne te ferai jamais rien.
- Je ne te crois pas. Tu as de drôles de réactions. On peut même pas discuter!
- Parce que tu m'agresses. J'y peux rien si je te fais craquer.
- N'importe quoi! C'est pas le cas. Et on parle pas de ça.
- Ah oui? dit-il en souriant.
Il se rassit sur le lit et se pencha vers Martine, jusqu'à frôler son visage.
- Alors dis-moi que là maintenant tu n'as pas envie que je t'embrasse.
- Rico... chuchota-t-elle.
- Dis-le.
Elle sentait son cœur battre la chamade et dans le silence de la maison, elle savait qu'il l'entendait aussi. Son visage aussi près du sien, elle brûlait de voir leurs lèvres et leurs destins se rejoindre. Il leva le bras et sa main vint caresser sa joue, puis son cou. Elle ferma les yeux, et sentit son visage se rapprocher encore, jusqu'à son oreille. Elle l'entendît chuchoter.
- Pardon de t'avoir fait pleurer.
Puis il la lâcha et pris ses affaires sur la banquette, puis marcha jusqu'à la porte, qu'il referma délicatement. Elle entendit ses pas dans les escaliers et le bruit de la porte du cabinet, plus discrète. Elle ouvrit les yeux, et se laissa tomber en arrière sur le lit, épuisée par cette folle nuit. Elle aurait voulu pleurer, mais n'y arrivait plus. Alors elle referma les yeux et plongea dans un sommeil profond, ponctué de rêves désormais irréalisables.

(J'écris la suite en ce moment! Si jamais le début vous plaît, n'hésitez pas à m'écrire un commentaire et à voter pour cette histoire, ça me motive beaucoup! Merci à ceux qui prendront le temps :) à bientôt! J.)