Boy Hunting 'M.C'

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PDV Michael:

Une journée était passée depuis que Gwen avait vu le message de Calum. Luke était allé récupérer mon téléphone avant les cours et avait essayé de discuter avec elle mais apparemment elle lui avait limite lancé le téléphone à la gueule avant de lui claquer la porte au nez.

Elle n'était pas venue en cours aujourd'hui. Elle ne répondait plus à mes messages ou mes appels. J'hésitais grandement à aller chez elle pour essayer de lui parler. J'allais surement me faire dégager à coup de pied mais je voulais lui expliquer la raison de ce message.

Je n'avais pas adressé la parole à Calum non plus, il avait tout ruiné. Son timing était affreusement bon puisqu'il avait choisi le moment exact où Gwen s'ouvrait à moi pour la détruire. Quel connard.

Je me dirigeais vers le parking avec Luke qui broyait du noir à côté de moi.

Lana, en apprenant ce qu'il s'était passé s'était embrouillée avec mon ami et lui avait dit qu'elle avait besoin de temps pour réfléchir, en gros ça puait un peu pour leur relation.

Je montais dans la voiture et m'apprêtais à déposer Luke chez lui quand il se tournait vers moi:

- Va la voir ce soir, elle l'admettra sans doute jamais mais elle a besoin que tu mettes les choses au clair et que tu montres que tu veux pas abandonner.

Je restais pensif, je ne voulais surtout pas forcer Gwen à m'écouter mais je ne voulais pas non plus qu'elle décide de me sortir totalement de sa vie à cause d'une erreur que je regrettais amèrement.

Oui à la base j'avais accepté l'idée de Calum, oui j'aurais dû refuser car le principe même de se rapprocher de quelqu'un pour l'utiliser me rend malade, oui j'aurais dû en parler moi-même à Gwen avant Calum pour qu'on puisse s'expliquer et ne pas se retrouver dans cette situation. Oui j'étais un idiot.

Une fois Luke déposé, je me dirigeais sans totalement m'en rendre compte vers la maison de ma potentielle ex-petite amie.

Je restais un peu dans ma voiture, essayant de trouver le courage de frapper à la porte et d'affronter le regard et les mots durs que Gwen utiliserait, je ne la connaissais pas depuis longtemps mais je savais très bien qu'elle ferait tout pour me faire du mal actuellement. Elle souffrait et voulait que je souffre aussi.

Je soupirais pour la 50ème fois au moins avant de descendre de la voiture et de me diriger vers la porte d'entrée.

Une fois devant la porte je toquais et patientais pendant ce qui me semblait être une éternité avant de voir Gwen dans l'encadrement de la porte.

Elle était en pyjama, ses cheveux étaient en bataille comme si elle venait de se réveiller après une soirée mouvementée, son nez avait un peu rougit tout comme ses yeux qui avaient également gonflés.

Son regard habituellement si doux et lumineux était emplis de haine.

- Dégage de là, j'ai rien à te dire.

Elle poussait violemment la porte dans ma direction et je l'arrêtais avec mon bras avant d'être enfermé dehors.

- Laisse moi m'expliquer s'il te plaît, je te promets que c'est pas ce que tu crois.

Elle était dos à moi, en entendant mes mots elle se retournait rapidement les poings serrés.

- C'est pas ce que je crois? Tu me prends pour une idiote? Tu n'es donc pas venu me parler dans l'unique but que mon père voit votre groupe et signe un contrat avec vous? Tu ne t'es donc pas rapproché de moi juste parce que mon père travaille dans une agence connue dans le milieu de la musique? Tu ne t'es pas servi de moi seulement dans l'espoir que votre groupe puisse avoir ses 5 minutes de gloire? Vas-y Michael oses me dire à quel point je suis stupide de croire ça alors que c'est exactement ce que tu as fait.

Elle avait dit tout ça d'une seule traite, quasiment sans reprendre son souffle. Je restais sans voix face à sa colère. Ma seule réaction fut de baisser la tête et de regarder mes pieds.

- C'est bien ce que je pensais. Va t'en, je veux plus jamais avoir à faire avec toi.

Ses mots étaient durs, je méritais ça, voire même pire. Je ne partais pas pour autant et gardais la porte de chez elle ouverte.

Avant de la laisser me sortir de sa vie je me devais de lui dire ce que je ressentais.

- Je suis désolé.

Ces mots que je voulais hurler n'étaient sorti que dans un murmure.

- Quoi ?

Je me raclais la gorge avant de me répéter.

- Je suis désolé, j'ai été stupide d'accepter l'idée de Calum, tu ne méritais pas ça. Même si tu me détestes, ce que je comprends totalement, je me déteste aussi, sache que je t'aime. Et je ne dis pas ça juste comme ça, je t'aime et je ne sais pas si j'arriverais un jour à ne plus t'aimer.

Mes yeux étaient plantés dans les siens. Je m'attendais à voir ses traits se détendre ou à ce qu'elle me pousse et ferme la porte mais non, son regard restait dur et froid.

- Et bien tu sais quoi, je vais être généreuse et t'aider à me détester.

Elle prononçait cette phrase de manière détachée, presque robotique. Elle séparait ses mots les uns des autres. Comme si elle voulait être certaine que je les entende et comprenne tous.

- Je ne t'ai jamais aimé. Tu n'étais même pas un ami pour moi. Tu n'étais qu'une distraction, un jouet, un moyen de rire un peu avec les filles. Je ne te déteste pas, je n'ai juste aucun intérêt pour l'individu que tu es. Tu n'es rien du tout pour moi Michael. Tu peux continuer à m'aimer et te dire que tu dois te faire pardonner, ou je ne sais quoi, si tu veux mais c'est inutile parce qu'à partir de l'instant où cette porte se fermera je retournerais à ma petite vie comme si tu n'avais jamais existé.

Ses mots résonnaient en moi, ils passaient en boucle dans ma tête. Mon coeur se serrait dans ma poitrine et ma main glissait le long de la porte tandis que j'avais un pas de recul, comme si elle m'avait frappé. Le ressenti était très similaire en tout cas. J'avais l'impression que mon monde s'écroulait. C'était impossible que ce qu'elle avait dit soit vrai, comment aurait-elle pu faire semblant de s'intéresser à moi, de m'apprécier.

Qui peut faire quelque chose d'aussi cruel?

Je ne relevais pas la tête en entendant la porte se fermer comme si de rien était.

Rien, pas même un au revoir, rien du tout. J'avais ma réponse.

Elle pouvait être aussi cruelle.