« - Mais regarde-moi ce loveur. Eh Frank elle va pas se faire kidnapper en plein milieu du couloir, tu peux la lâcher du regard !
- James un jour tu tomberas amoureux et ce jour-là j'espère ne plus avoir le déplaisir d'entendre ta voix en permanence.
- Waouh Franky sort les crocs James, fais gaffe ! Mais il n'a pas tort. Laisse-le contempler sa belle comme il lui plait.
- Sirius ! Mon frère ! Toi aussi tu te mets contre moi ? Oh Merlin que la vie peut être horrible pour un maraudeur qui n'est pas apprécier à sa juste valeur ! »
Accoudés aux casiers qui faisaient face à la salle d'étude, les amis se mirent à rire face au jeux d'acteur, digne une grande tragi-comédie, que leur offrait James Potter. Peter, les yeux brillants, se laissait aller à un rire sonore qui fit froncer les sourcils de Sirius. Il aimait bien Peter mais dieu ! Qu'il pouvait l'agacer par moment ! Il avait l'impression qu'il en faisait toujours trop, que ce n'était pas naturel. Bon... il se reprenait vite en se disant que c'était juste sa façon d'être. Il était loin d'être parfait et partant de là, qui était-il pour juger ?
« - Regarde Servilus... On dirait qu'il drague Mcgo ! Je crois qu'il a toujours pas compris qu'elle déteste les lèches-bottes. »
Bon, il ne s'octroyait pas le droit de juger quiconque sauf Severus Snape, dixit l'être le plus sournois ayant jamais foulé la Terre. Parfois, il avait pitié de ce personnage qui ne semblait se complaire quand le malheur d'autrui. De quoi sa vie était-elle si vide pour qu'il n'est trouvé que cette façon de la remplir ?
« -Il a peut-être décidé de tenter sa chance avec les profs maintenant que toutes les filles du bahut l'ont rejetées ?
- Tient voilà Marlène ! On peut peut-être lui demander de faire preuve de charité en allant faire une petite balade sous les étoiles avec notre mangemort préféré ?
- Très drôle Sirius ! Je crois que tu aurais plus de chance que moi vu l'admiration qu'il vaut à ta famille. »
Marlène était surement la fille la plus convoiter de tout le lycée. Elle était la cousine de Peter, mais mis à part le blond de leurs cheveux et le bleu de leurs yeux, ils n'aient aucun point de ressemblance. Elle était devenue amie avec James et Sirius par le biais de celui-ci.
Elle se glissa à coté de Sirius. Son doigt alla caresser, discrètement, le dos de la main du beau brun.
Ils ne sortaient pas vraiment ensemble. Ils aimaient bien cette relation ambiguë qui leur faisait partager quelques baisers entre deux cours dans un couloir désert, durant les soirées, qui les faisait se rejoindre quand tout le monde était endormi pour enlacer leur corps dans un secret grisant. James était bien sûr au courant, mais c'était le seul.
Il échangea brièvement un sourire complice avec son meilleur ami. Même s'il avait voulu lui cacher, aurait-il vraiment pu le faire ? Il semblait à Sirius que James le connaissait mieux qu'il ne se connaissait lui-même.
« - Au fait Alice m'a demandé si elle pouvait amener deux amis à elle vendredi ?
- Tant que ce n'est pas Servilus !
- Non non ! Oh là ! C'est Evans et Lupin.
- Evans ? Comme Lily Evans ?
- Tu en connais beaucoup d'autres ?
- Mais cette soirée va être plus intéressante que prévu ma parole !
-James faut vraiment que tu arrêtes de lui faire des sales coups.
-J'ai jamais rien fait de méchant. Je la taquine c'est tout ! Elle me fait rire quand elle s'énerve. »
Frank leva les yeux au ciel. James avait le don, d'avoir toujours l'air sympathique, même quand il faisait des farces aux autres. Il se demandait où sa chance et son charme auraient leurs limites. Un jour ça lui ferait du tort.
« - Et c'est qui Lupin au fait ? »
James Potter était comme un orage : dramatique, majestueux, charismatique, sans discrétion, maladroit dans son égocentrisme et sa naïveté mais charmant. Et c'était son charme qui faisait de ses défauts des qualités. Quand James Potter était la version idéale de ce que chaque garçon voulait être. Sirius, lui, c'était la différence que tous voulaient incarnés.
S'il y a bien une chose dont Sirius serait toujours sûr, c'était bien que James lui avait sauvé la vie, et la lui sauvait encore. Il était son frère. Quand on grandit dans une famille tel que la sienne, avoir un ami si lumineux, si joyeux, si fidèle que James ça veut dire beaucoup. Il ne comptait plus les fois où les Potter l'avaient hébergé alors que sa mère et son père avaient sombrer dans une sorte de folie violente et démesurée. Il s'en voulait d'abandonner son jeune frère aux mains de tels gens mais il savait aussi qu'il ne risquait rien. Dans son malheur il était heureux que son frère soit l'enfant chéri et adoré de la famille. Jamais il n'avait une seule remarque, une seule réprimande, il faisait toujours ce que l'on attendait de lui. Il était tout ce que leurs parents admiraient et priaient.
« -Mais si, il est dans notre classe ! C'est le mec avec la cicatric...
- Peter ! On ne décrit pas quelqu'un en parlant de ses cicatrices !
- Oh arrête Marlène ! C'est comme dire qu'il a les cheveux châtains.
- Je suis pas d'accord. On ne sait pas comment il l'a eu. Peut-être que ça lui est arrivé de façon tragique et alors je suis pas sûr qu'il apprécie qu'on utilise ça pour parler de lui.
- Mais il est même pas là !
- C'est pas une raison pour se comporter comme un imbécile. Et puis avec ce genres de réflexions on peut justifier beaucoup de trucs qui ne sont pas justifiables. Tu peux juste dire : c'est Remus, il est dans notre classe, il est toujours à la bibliothèque ou avec Evans. Enfin je sais pas, mais pas ça en tout cas.
- Bon comme tu veux. Mais c'est quand même plus clair si je dis qu'il a une cicatrice plutôt que si je dis qu'il va à la bibliothèque.
- Oh bon sang Peter ! »
Sirius détourna son attention de cette conversation qui, de toute évidence, serait interminable.
Et soudain il l'aperçu au bout du couloir, en train de mettre quelques manuels dans son casier, ce garçon auquel il n'avait jamais fait attention avant ce débat. Remus Lupin, grand, élancé, perdu dans un pull vert trop grand, perdu dans une foule trop ignorante. Trop ignorante de ce que Sirius venait de découvrir : la beauté. La beauté discrète. La beauté poétique d'un garçon qui se cachait. Pourquoi cacher au monde tant de pureté ? Sans le connaitre il pouvait la voir l'illuminer, comme une auréole. Pourquoi ne l'avait-il pas vu plus tôt ? Sans s'en rendre compte, Sirius décala sa main de celle de Marlène, il avait soudainement l'étrange impression de mentir, de trahir.
Trahir quoi ?
Ce sentiment nouveau.
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dancing in the moonlight [wolfstar]
FanfictionQuand Alice et Frank commencent à sortir ensemble, leurs amis se voient dans l'obligation de se fréquenter également. Mais est-ce une si mauvaise chose ? Et si Remus n'était pas aussi invisible qu'il le pense ? Et si James n'était pas si insupportab...