Maze

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Mazi-lee détestait les rentrées scolaires. Mais dans ce contexte ci, dire qu'elle appréhendait sa rentrée en première était un euphémisme.

Maze avait passé tout le mois d'août au Laos, dans sa famille paternelle, tout se passait bien jusqu'à ce que la famille Jung se rende à l'aéroport pour rentrer en Amérique. Deux jours avant la rentrée scolaire. Maze se rappelle encore de l'annonce du personnel de l'aéroport qui leur avait appris que leurs vol avait été annulé pour cause de grève. Le prochain vol pour leurs destination était dans deux semaines : mazi-lee avait officiellement raté les 2 premières semaines de cours.

Mais ce n'était pas tout, car sa rentrée se passait également dans un tout nouveau lycée, dans une toute nouvelle ville. Elle angoissait particulièrement pour sa reprise. En tant normal, il n'était pas inhabituel que Maze rate des heures ou même des journées de cours si elle voulait sécher. Mais en l'occurrence, elle n'avait pas spécialement envie de se faire remarquer. C'était plutôt raté car à défaut d'être la nouvelle, elle serait aussi la nouvelle qui arrive deux semaines après la rentrée.

Au moins, elle appréciait l'aspect chaleureux du quartier et sa nouvelle maison. C'était déjà ça.

L'adolescente descendit dans son salon, dans les escaliers, elle regarda les nombreuses photos accrochées. Sur l'une d'elles, Maze, du haut de ses cinq ans, était dans les bras de sa sœur  plus âgée d'un an. Elle portait toutes les deux des robes blanches. Maze se rappelle très bien de ce moment, malgré son jeune âge, c'était le mariage de sa tante à Vientiane, sa ville natale. L'adolescente fut nostalgique, tout était plus simple à l'époque  où elle ne se posait pas de questions. Elle se rendit compte que ses rapports avec sa sœur étaient devenus beaucoup plus compliqués.

Maze balança dans l'entrée le sac de cours qu'elle venait de faire pour demain, son premier jour de cours. Elle croisa sa mère en pleine discussion avec Mackenzie, qui d'ailleurs ferait également sa rentrée demain, en terminale. La mère de famille fit volte-face.

- Maze ! Nous n'avions pas finit cette discussion à propos de cette horreur que tu a sur le bras. Énonça sa mère.

Elle leva les yeux au ciel, sa mère venait de souhaiter une bonne rentrée à l'aînée avec le sourire le plus fière qui puisse exister, et ne trouva rien d'autre à dire à son autre fille qui venait de se faire tatouer un rosier qui partait de l'épaule jusqu'au dessus du coude. Il y avait plus grave dans la vie, pensait-elle.

Mais le comportement de ses parents ne lui fit plus le même effet qu'avant. Ils avaient toujours préférés Mackenzie à elle. Ce n'était sûrement pas voulu, après tout on ne contrôlait pas ses sentiments.
Mackenzie était la fille sage, qui réussissait toujours ce qu'elle faisait et qui écoutait ses parents. Maze était son parfait contraire. C'était peut-être plus facile d'aimer Mackenzie.

Elle attrapa ses écouteurs et ouvrit la porte d'entrée, elle ne prit même pas la peine de la refermer et alla s'assoir sur les marches en remontant sur son nez ses lunette rondes.

La lycéenne distingua le claquement des talons de sa mère sur le parquet du salon, sans surprise elle apparut dans l'encadrement de la porte.

-    Tu es mineure Mazi-lee. Tu aurais dû nous demander l'autorisation avant de te faire tatouer.

- À quoi bon ? Vous auriez dit non de toute façon. Répondît du tac au tac l'adolescente en démêlant ses écouteurs de la façon la plus calme qui puisse exister.

-    Ça t'aurais évité de faire une bêtise. Rentre, qu'on discute. Ordonna sa mère.

Maze souffla.

- Je ne considère pas ça comme une bêtise, et de toute façon, tu a perdu le droit de donner ton avis sur mes choix.

Sa génitrice perdit patience. Avant de rentrer dans le domicile elle lança :

- Eh bien fait donc ce que tu veux Maze, après tout c'est ton problème !

Mais elle avait toujours fait ce qu'elle voulait.
Et Mazi-lee trouvait ironique que sa mère s'intéresse soudainement à l'éducation de sa fille, Maze avait grandit, elle avait appris, et s'était construite une personnalité sans l'aide de ses parents car ils n'avaient jamais vraiment était là pour lui apprendre les règles.

Les gens pensent souvent que c'est mieux, de faire ce qu'on veut. Mais pas pour un enfant de  7 ans, qui ne sait pas différencier ce qui est mal de ce qui est bien. Mazi-lee en avait souffert car on s'était souvent moqué d'elle, lorsqu'elle se disputait elle mordait les gens, et elle se faisait insulté de sauvage. En y repensant elle avait honte, mais elle avait toujours grandit dans l'incompréhension. Mazi-lee aurait pu mal tourné en continuant comme ça, mais ce n'étais pas une mauvaise personne. Elle n'avait juste pas eu la bonne éducation, mais elle avait appris beaucoup de chose par elle-même, sa tante était d'ailleurs très fière de la personne qu'elle était devenu. Ses parents eux, n'avait pas prêté attention au changements qu'il y avait eu.

Sa mère ne forçait jamais Maze à travailler dur lorsqu'elle était petite, elle ne lui avait jamais vraiment appris certaines valeurs qu'elle avait appris seule. Quant à son père, ce n'était probablement pas de sa faute mais il parlait très peu avec Maze, parfois il ne lui répondais même pas quand elle lui parlais ou posait des questions, elle n'avais jamais oser lui en parler de peur de le vexer.

Maze n'avait jamais eu une relation fusionelle avec ses parents, elle ne leur racontait pas ses journées en détails, elle ne parlait pas de ses amis, de ses relation amoureuse...

N'importe qu'elle enfants aurait aimé avoir des parents qui n'était pas toujours sur leurs dos, mais Maze, aurait au contraire préférée avoir ce genre de parents là. Elle avait tendance à remettre la faute sur eux, car elle imaginait que peut-être , si ses parents aurait étaient plus présent dans son enfance, si ils lui avaient expliqués à quel point c'était important de travailler, elle aurait fait plus d'efforts. Ou du moins elle n'aurait pas eu le choix.

Elle les aimait, et elle savait qu'elle ne devrait pas, que c'était s'encombrer de mauvaises ondes mais, elle leur en voulait. Maze avait cette impression d'être celle qui n'était pas importante, la réussite de Mackenzie était importante.

Maze se sentit terriblement vide et ce sentiment que sa vie ne se résumait à rien la rongeait de l'intérieur, comme un poison qui vous tue à petit feu, comme des sables mouvants qui vous engloutissent. Elle repoussa ses long cheveux noir derrière son épaule et posa sa tête contre le muret en pierre froide. Elle savait qu'elle avait besoin de faire des choses dans sa vie, des choses importantes, mais elle ne savait pas quoi.

Odieux ParadisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant