Thao

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-     C'est pourquoi, je penses que l'argent ne rend pas heureux...

Point. Thao venait enfin de terminer sa dissertation de 60 lignes, il passa sa main dans ses cheveux bruns et souffla. Les cours n'avaient repris qu'il y a deux semaines, et pourtant, il était déjà surchargé de devoirs et avait déjà l'énorme pression de ses parents sur les épaules. Pour changer.

Il rangea soigneusement sa copie dans son sac et le ferma. 17h35 affichait l'horloge mural en face du bureau. Il passa la porte de sa chambre et descendit les escaliers en forme de « L » pour rejoindre le salon.

-    Où est-ce que tu vas ? Le questionna son père, voyant qu'il se dirigeait vers la porte d'entrée.

- Je sors, prendre l'air.

Prendre l'air. Cela signifierais peut-être que j'étouffe, si j'ai besoin de prendre l'air ?

-   Tu a finit tes devoirs ?

- Oui, j'ai finit mes devoirs...

Thao attrapa son manteau et ouvrît la porte d'entrée pour la refermer toute suite derrière lui. Le vent était frais à cette heure-ci, il enfila son manteau.

Ses parents étaient toujours sur son dos, ils avaient toujours tout fait pour que leurs jumeaux, Thao et Trys, aient de bonnes notes, et leurs avaient appris très jeune à quel point ils devaient réussir. Ils avaient toujours été des parents très exigeants. Et même quand ils avaient de bonnes notes, ce n'était jamais assez. Mais Trys lui, s'en fichait bien de l'école, et pour tout dire il n'était pas très intelligent de toutes façon. Lui préférait taguer les murs de Tallahassee à 3h du matin avec sa bande d'amis, et assister au match des Black lynx avec Playboy, son meilleur ami.

Comme les Wilson s'étaient rendu compte que Trys était une cause perdu, et qu'ils ne pourraient jamais le convertir en parfait étudiant très sérieux, ils avaient alors rejeté tout espoirs sur Thao. Et le pauvre avait cette immense pression depuis.
Il avait eu peur de toutes ses responsabilités, et avait essayé de tenir tête à ses parents, de profiter de son adolescence, résultat, il avait faillit redoubler. Il se souvenait encore du regard déçu de sa mère, le jour de l'arrivée du bulletin, elle avait appelé toute la famille en panique « Mon dieu ! il va rater sa vie ! 8 en histoire-géo, 10 en science ! quelle catastrophe !!». Son père, lui, tournait en rond dans la maison en rabâchant à son fils, que si il ne se reprenait pas en main il finirait à la rue, et il serait la honte de la famille. Il avait alors vu son adolescence et les belles années qu'il aurait pu avoir à s'amuser, partir en fumée.

Un sentiment de culpabilité , (et un manque de courage) l'avait fait changer d'avis. Alors cette année il devait se reprendre en main.

Parfois, Thao avait envie d'en vouloir à son frère de lui laisser toutes les responsabilités, pendant que lui s'amusait et profitait de tout les plaisirs de l'adolescence sans avoir à rendre de compte. Il n'avait aucun amis lui. Mais au fond, il ne lui en voulait pas, il l'enviait juste.

De toute façon, il n'avait jamais été bien proche de Trys pour lui parler de quoi que ce soit d'important. Et quand bien même, Trys n'aurait pas compris, Thao le trouvais insensible aux sujets sérieux. Même si il le soupçonnait de faire un peu exprès, peut être que le Trys idiot n'était qu'une fausse image. Qu'il n'était pas aussi idiot que ça au final. Thao ressentit soudain ce sentiment amer; le remord. Les frères jumeaux la plus part du temps sont fusionnels, se connaissent par cœur, mais Trys et Thao étaient plus des colocataires que des frères.

Thao aurait voulu être proche de son frère,
mais ils étaient tellement différents que ça paraissait impossible, et est-ce que Trys le voulait aussi ?

-    ATTENTION !

Le lycéen aperçut une forte lumière avant d'être brutalement projeté sur le trottoir, avec le poids d'une personne sur ses hanches.

Une voiture passa alors et il comprit qu'il venait de manquer de se faire écraser, il lui fallut un moment pour que ses idées se remettent en place dans son cerveau.

La personne s'était déjà relevé et lui tendait la main. Il l'attrapa et se releva. Il put enfin détailler ses traits, c'était une fille qui devait avoir son âge, elle avait une expression fière, le regard perçant et des yeux légèrement bridés, ses cheveux noir lui arrivaient en bas du dos et flottait au rythme de ses mouvements. Tout semblait indiquer qu'une jolie fille venait de lui sauver la vie à lui, il n'en revenait pas.

-    Tu n'as pas entendu la voiture klaxonner ?

Son timbre de voix était chaud, et avait quelque chose de rassurant.

-    Non, et je ne m'étais même pas rendu compte que je traversait la route j'était perdu dans mes pensées. Ça t'arrive souvent de jouer les wonder woman à Tallahassee ? Je ne t'ai jamais vu par ici...

-    J'ai emménagé hier juste-là. Dit-elle en pointant du doigt une jolie maison accueillante à l'autre bout de la rue.

-    Vraiment ? On est voisins alors ! J'habite ici. répondît Thao d'un air enjoué désignant sa maison derrière lui.

-    Contente d'avoir fait t'a connaissance. Je m'appelle Mazi-lee, mais on m'appelle Maze, et toi?

-    Thao ! Et, on m'appelle Thao.. C'est un joli prénom Mazi-lee, c'est de quelle origine? S'exprimait Thao avec aisance.

-    C'est inventé, mais je suis d'origine Laotienne. C'est pas mal non plus Thao, ça me fait penser au mystérieuse citées d'or, Ahh Esteban, Zia, Thao les Cités d'Or, se mit à chanter l'adolescente le sourire au lèvres.

-   Oui, on me la fait à chaque fois, Rigola Thao.

-    Bon, Je dois te laisser voisin, fait attention en rentrant chez toi tu pourrais avoir un accident !

-   Très drôle.

Thao rit bêtement une fois que l'adolescente fus rentrée , il venait de manquer de perdre la vie, et pourtant, paradoxalement c'était la meilleure chose qui pouvait lui arriver.

En se retournant, il sourit instantanément. Il s'était fait une amie, en quelque sortes. Peut-être était-il à son tour de profiter des plaisirs de l'adolescence.

Odieux ParadisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant