Chapitre 3

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Lorsqu'elle ouvrit les yeux à nouveau le paysage autour d'elle s'était métamorphosée, les gratte-ciels avaient laissés la place à de charmantes petites maisons qui bordait un cours d'eau. Ses grands-parents habitaient, en effet, dans la petite ville de Zhu jiajiao, surnommée la venise de Shanghai, située à environ une heure et demie de l'aéroport de Pudong. La plupart des maisons et des ponts de cette ville remontaient à l'époque de la dynastie Ming c'est-à-dire entre 1368 et 1644.

Le taxi s'arrêta soudain devant une petite maison de deux étages dont le toit noir traditionnel de l'architecture chinoise, les lanternes rouges accrochées aux balustrades de bois ciselé bougeait doucement au rythme de la brise.

- Nous sommes arrivés, déclara le grand-père qui semblait exténué du voyage

- La maison est restée tel que dans mes souvenirs, s'exclama la jeune fille ravie de voir ce paysage pittoresque. J'ai vraiment hâte de pouvoir aller me promener dans la ville et pourquoi pas faire un petit tour de bateau.

- Pourquoi tu ne déposerais pas ta valise à l'intérieur de la maison, et tu pourrais ainsi aller te promener pendant que je te prépare un bon repas ? proposa la grand-mère de Maïlee.

- Tu n'as pas besoin que je t'aide mamie, s'enquit avec inquiétude la jeune fille. Tu dois être fatiguée du voyage que vous avez fait pour venir me chercher et puis n'oublie pas que vous étiez vraiment malade et affaibli papi et toi, il n'y a même pas un mois....

- Ne t'inquiète pas pour cela, je suis complètement rétablie et j'ai pris correctement les médicaments que m'a prescrit le médecin, retorqua-t-elle. Va donc te promener cela te fera du bien, après ton long voyage.

- D'accord, répondit sa petite-fille. Mais ne te surmène pas !

La jeune fille sortit alors sa valise du coffre de la voiture, puis entra dans la maison. L'atmosphère n'avait pas changée, elle était la même que dans ses souvenirs. Les meubles n'avaient pas bougé de place ne serais que d'un millimètre et même l'odeur était restée la même, un mélange de jasmin et de fleur de prunier flottait dans l'air. Elle s'enfonça un peu plus dans la maison et se dirigea au deuxième étage où se trouvaient les chambres.

Une fois arrivée en haut de l'escalier, d'autres souvenirs commencèrent à lui revenir petit à petit. Elle se voyait, enfant courir à travers les différentes pièces alors que mère la pourchassait pour la chatouiller. Alors que l'émotion à l'éveil de ces souvenir ne faisait que grandir celle-ci atteignit son comble lorsqu'elle entra dans la chambre située au fond du couloir. C'était la chambre de sa défunter mère. La pièce était sobrement décorée, un grand lit trônait au centre de la pièce au-dessus de celui-ci un cadre encadrait un poème du célèbre poète de la dynastie Tang, Li Taï PO.

Sa mère aimait particulièrement le poème la rose rouge de cet auteur qui racontait l'histoire d'un jeune qui attendait avec inquiétude d'avoir des nouvelles de son mari partit à la guerre dont elle ignorait s'il était blessé ou bien même mort. Maïlee, de son côté n'avait jamais vraiment aimé ce poème, pour ainsi dire elle le trouvait même peu intéressant et n'arrivait pas vraiment à percevoir les émotions que le poète avait essayé de laisser paraitre. Cependant, cette fois ci lorsqu'elle vit le vit accroché au-dessus du lit de cette chambre qu'elle connaissait si bien, cela lui fit l'effet d'une bombe. Toute la douleur qu'elle avait jusqu'ici contenu depuis le décès de sa mère resurgit tout à coup.

***

Lorsque ses larmes finirent par tarir, elle se releva doucement et descendit doucement les escaliers afin de ne pas se faire repérer par ses grands-parents. Puis, une fois arrivée sur le seuil de la porte, celle-ci lança qu'elle sortait découvrir la ville et qu'elle serait de retour pour le dîner tout en s'empressant de quitter la maison le plus vite possible, elle ne voulait pas que ses grands-parents la voient avec les yeux rougit par les larmes.

Voyage temporel dans l'empire du milieuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant