Chapitre 7

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PDV Bakugo:

J'ai froid... Quand il m'a poussé dans ce trou noir, j'ai perdu connaissance. Là, je suis attaché sur une chaise, les yeux bandés, et j'ai froid. Je ne suis plus dans mon costume. Ils l'ont changé pour un simple t-shirt et un pantalon. J'entends des bruits de pas étouffés avant d'entendre une porte s'ouvrir. 

- Laissez-moi partir, je vous en prie! Vous en avez un nouveau à torturer maintenant! Vous pouvez me laisser partir! Je ne dirai rien à personne, alors... AAAAAAAAAAAAAAAAAAh!

- Personne ne sort jamais d'ici vivant... je croyais te l'avoir fait comprendre pourtant.

C'est Izuku. Sa voix est si calme. Le contraste avec l'autre énervé en est d'autant plus frappant. Je l'entends soupirer alors que l'autre semble agoniser, c'est l'horreur.

- Pour un militaire, vous êtes vraiment égoïste. Vous devriez demander à ce que l'on le libère lui, pas vous. Mais peu importe, au fond... puisque votre mort était déjà prévue depuis longtemps.

Il se déplace vers ce que je dirais un mur d'outils de torture, et en prend un qu'il laisse traîner au sol alors qu'il revient à son point de départ.

- Non, piti-argh...

Un frisson me parcourt tout le corps, alors que le silence s'installe dans la pièce. Les pas se dirigent maintenant vers moi et mon stress monte en flèche. Mais plutôt que de me faire quoi que ce soit, il ne fait que me libérer la vue. Je plisse les yeux à cause de la lumière. Quand je m'y habitue enfin, je discerne devant moi, le corps du militaire sur la table d'écartèlement. De son ventre éventré sort tout ses organes. La plupart sont éparpillés sur le sol, complètement piétinés. Il y a aussi sa gorge, écrasée... totalement broyée. Le cœur me lève alors que je détourne la tête pour ne plus voir cette scène d'horreur.

- Eh ben alors? On est devenu sensible?

- C'est plutôt toi qui s'est trop endurci...

- Oh! Tu te décides enfin à parler! Parfait, ce sera plus amusant.

-(...)

Il retourne au cadavre, le détache, le démembre et l'enfouit dans des sacs en plastique qu'il va porter hors de la pièce. Il revient ensuite et se place devant moi.

- Me regarde pas comme ça... c'est pas moi qui est cinglé, c'est le monde qui l'est!

- P-pourquoi t'es comme ça, Izuku?

- T'en as aucune idée? Vraiment? Pourtant c'est à cause de toi que j'en suis là!

Il... il en est là... à cause de... de moi. J'ai l'impression que mon cœur a simplement arrêté de battre. Je baisse la tête alors que mes larmes commencent à monter. Au fond, je l'ai toujours su que c'était moi. Je n'ai jamais oublié le jour où je l'ai envoyé crever.

- Tu pleures? Je n'aurais jamais imaginé te voir pleurer. Peu importe la situation, tu n'as jamais versé une larme.

Il s'approche plus près, m'attrape par les cheveux et relève ma tête de force.

- J'adore cette expression sur ton visage. Te voir pleurer comme je pleurais quand on était enfant, te voir trembler comme je tremblais, te voir apeuré comme je l'étais... Je te ferai vivre tout ce que tu m'as fait vivre étant petit avant de te tuer...

Il s'assoit à califourchon sur mes jambes, réduisant au maximum la distance qui nous sépare, et s'approche pour me susurrer à l'oreille.

- Mais avant de te faire quoi que ce soit, de te faire crier de douleur, je t'accorde une dernière volonté. Je te dois bien ça, c'est toi qui a fait de moi qui je suis maintenant...

Il ramène son visage en face du mien et me regarde droit dans les yeux en attendant ma réponse. Je sais que ce n'est plus le même, qu'il n'est plus le gentil et naïf Izuku dont je suis tombé amoureux, mais je ne peux pas m'imaginer partir de ce monde sans l'avoir embrassé une fois.

- Alors, Baku-...

PDV Deku:

Quand All Might m'avait dit que jamais je ne pourrais devenir un héros, c'est comme si mon esprit s'était détaché de mon corps. Je n'étais plus qu'un simple spectateur de ma propre vie. Et lorsque ma maison a explosé, quand je me suis retrouvé enseveli sous les décombres, je suis tombé dans le néant. Retenu au plus profond de mon être, j'étais complètement impuissant, et puis j'ai cessé de combattre. Mais une lumière est apparue, me libérant de ces ombres qui me retenaient dans les ténèbres. Je veux reprendre ma vie... 

PDV Bakugo:

Alors que je l'embrassais, des larmes se mirent à couler sur son visage. Quand je rompis le baiser, il éclata en sanglot, la tête accotée sur mon torse.

- Izuku?

- Kacchan... je suis un monstre... j'ai torturé tant de gens... j'ai tué... j'ai...

- Izuku...

- Je voulais te tuer...

Il relève la tête pour me regarder de nouveau dans les yeux.

- J'aurais dû crever ce jour là...

- Dis pas ça...

- Je mérite pas de vivre... j'aurais dû crever...

- Non, c'est pas vrai.

Il se relève et se dirige vers son étal à couteaux. Il y choisit le plus gros puis revient se placer devant moi.

- Qu'est-ce que tu fais, Izuku!?

- Il est pas trop tard pour réparer les choses...

- Fais pas ça, Izuku! 

- J'ai pas le choix, Kacchan... l'autre pourrait revenir... n'importe quand, et tuer encore plus de gens.

- Fais pas ça, je t'en supplie, Izuku!

- Bye, Kacchan...

- NON!

Il se plante alors le couteau dans le corps, une fois... deux fois... trois fois... jusqu'à ce qu'il s'écroule au sol dans une marre de sang s'agrandissant de plus en plus.

- IZUKU!

Je n'arrive pas à me défaire de mes liens qui me retiennent à cette foutue chaise. Je décide alors de l'exploser. Alors que je me défais enfin de mes liens, la porte se fait défoncer et une troupe de héros débarque. Quelques-uns entourent Izuku tandis que les autres viennent m'entourer, m'empêchant de me rapprocher de lui. 

- Laissez moi! Izuku!

- C'est bon, Bakugo, tu ne crains plus rien.

- Calme toi mon garçon.

- MAIS FOUTEZ MOI LA PAIX!

Ils me retiennent. Pourquoi ils ne me laissent pas aller le voir!? Il est en train de crever!

J'en suis là à cause de toi...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant